Editorial
Colonisation : la vérité historique d’un instituteur de la République
Paroles vraies d'Algériens..
Lettre ouverte du Collectif Aixois des Rapatriés au Président de la - - - République et à celui de l’Assemblée Nationale.
Suite du bulletin N° 24 de l'AMEF

 
 
     
 
Bulletin
A.M.E.F N° 24
 
       
 
 

E D I T O R I A L


Depuis plus de quarante ans, les valeurs qui ont fait la France se sont érodées. Mais avec l’actuel Président de la République, cette érosion a pris des proportions catastrophiques. On se croirait revenu au temps du communisme pur et dur de l’ex URSS. Les méthodes staliniennes arrivent en force chez nous où il suffit, par la volonté du maître de l’Elysée et d’un trait de plume, pour que les travaux des élus de la République soient réduits à néant.
Une de ses dernières innovations est la légalisation de la délation dans l’armée française. En effet, tout militaire non satisfait des ordres reçus de ses supérieurs est engagé à refuser de les exécuter et d’en avertir illico son ministre de tutelle ou tout autre personne pouvant traîner devant les tribunaux le supérieur incriminé. Imaginons un seul instant une unité engagée dans une zone sensible quelque part dans le monde, dont les hommes, au plus fort des combats, prennent leur téléphone pour dire à MAM que les ordres qu’ils ont reçus ne leur conviennent pas !
On appellera cela le syndrome Côte d’Ivoire…
Je suppose qu’après, l’hôte de l’Elysée envisagera de faire repentance pour tous les ordres donnés au sein de l’armée française depuis Clovis jusqu’au général Poncet, en passant par Napoléon. Mais le refus de célébrer la victoire d’Austerlitz nous a donné un avant-goût de l’intérêt qu’il porte à nos victoires. Pour lui sûrement, la perte de l’Indochine et de l’Algérie est une grande avancée de la Démocratie. Il doit d’ailleurs être très heureux d’avoir appris que la municipalité de Montreuil en région parisienne a inauguré une stèle à la mémoire du communiste Ho Chi Minh, celui là même qui a fait tuer dans les pires souffrances un si grand nombre de soldats français et de l’Union Française.
Après son maître, le machiavélique général intérimaire, bradeur d’Empire, responsable de la mort de nombreux patriotes, Chirac, l’expert en repentances, réinvente l’histoire de France de manière négative.
La colonisation ? Une abomination.
Les Pieds-noirs, les Harkis ? Une invention de cette histoire qu’il renie.
S’est-il un jour posé la question de savoir ce que seraient devenues aujourd’hui les Antilles françaises sans la colonisation ?
Une région sous-développée, paupérisée comme Haïti.
L’AOF et l’AEF ?
La brousse, la savane, sans hôpitaux ni écoles. Hôpitaux qui trop souvent n’arrivent pas à endiguer les épidémies apparues au lendemain des indépendances. Ecoles si peu efficaces qu’un grand nombre de leurs élèves viennent terminer leurs études en France.
Les trois pays de Maghreb ?
L’Algérie riche de son pétrole et de son gaz découverts par la France, mais depuis 1962 dirigée par des politiciens sectaires qui ont été les seuls à s’enrichir.
Le Maroc et la Tunisie ? Les plus évolués des trois et qui ont su pérenniser l’œuvre de la France pour attirer le tourisme qui sans notre pays n’aurait peut-être jamais été développé. Et puis la France doit représenter quelque chose encore là bas quand on voit qu’au Maroc Lyautey est toujours présent et admiré.
Triste bilan de notre passé, mais quel avenir encore plus triste nous promet-on aujourd’hui ?

Robert SAUCOURT

 

Colonisation : la vérité historique d’un instituteur de la République.

Le Monde de l’Education, dans son édition de janvier 2006 a osé publier la lettre d’un ancien directeur d’école de Sanary-sur-mer, M. Yacine Mohammed intitulée : "Le rôle « positif » de la colonisation française". Les propos de cette lettre, incluse dans la rubrique Forum n’engagent en principe que leur auteur. Mais elle appelle in fine les enseignants français à enseigner l’histoire de « l’horreur de la colonisation ». Sous couvert de liberté d’expression, le Monde de l’Education participe ainsi à la diffusion d’opinions partisanes bien éloignées de la vérité historique. On n’est plus dans la critique de l’éducation mais dans une remise en cause de la façon d’enseigner l’Histoire dans nôtre pays. Qu’on en juge :

Des milliers de pages ne pourraient décrire les crimes, les génocides inqualifiables, les humiliations et les souffrances du peuple algérien, quelle que fût sa classe sociale ! Après plus de quarante ans de guerre d’occupation des plus barbares, les « colons » ont trouvé un pays, qui fut riche et prospère, complètement rasé, dévasté mais prêt à les accueillir. Qu’y avait-il de « positif » chez ces nouveaux arrivants ? D’où venaient-ils et dans quel état étaient-ils ? Gens pauvres fuyant, pour la plupart, une terre de misère, venus offrir leur force de travail. Devant le péril étranger (en 1845, 25 000 Espagnols, 8 000 Italiens et autant de Maltais…), on a francisé tout le monde en 1889, puis en 1893. Certes, ils ont bâti leur Algérie avec leurs villes et leurs villages. Pas un Européen ne connaissait même l’existence des « villages » indigènes qui n’avaient ni électricité ni eau courante !
Comment les enseignants vont-ils expliquer qu’en 1954, 19 % des indigènes étaient scolarisés (pour 100% des Européens), et qu’après 130 ans de « rôle positif » l’indigène a perdu sa langue (l’arabe, langue étrangère), sa personnalité, sa culture, sa civilisation arabo-berbère jusqu’à se sentir étranger dans son propre pays ?
Comment vont-ils présenter la doctrine de la conquête : politique d’extermination et de razzia, tortures, « enfumades », déportations ?...
Parleront-ils de l’idéologie raciste du colonialisme où l’indigène était considéré comme un être inférieur, mais bon pour être chair à canon ? Commenteront-ils le code de l’indigénat et l’aliénation politique qui le rendait indigne d’être citoyen à part entière ?
Expliqueront-ils les milliers de morts de 1945 et la « pacification » de 1954-1962 ?
Aborderont-ils la politique de la terre brûlée de l’OAS ?
En 1962, 6 millions d’indigènes étaient chômeurs, 4 millions « regroupés », 400 000 détenus, 300 000 réfugiés, 80 000 villages détruits ou incendiés.
L’œuvre civilisatrice de la présence française ne fut qu’une succession de crimes contre l’humanité ; la colonisation a fini comme elle a commencé : dans la violence.
L’Algérie ne demande que la reconnaissance de ces crimes commis contre son peuple et de ne pas oublier qu’elle a été transformée en zone d’essais nucléaires, ce qui a permis à la France d’avoir une telle position stratégique mondiale. Le devoir de mémoire implique de rétablir l’histoire dans ses faits réels, principalement dans les manuels scolaires : aucune loi ne peut être conçue pour la falsifier !
- Enseignants français, cette loi vous est imposée. En attendant son abrogation, cherchez dans les archives de la colonisation et vous découvrirez ce que l’on ne vous a jamais enseigné : l’horreur…Et alors vous enseignerez l’Histoire avec un grand H : ce sera tout votre Honneur.

« Le devoir de mémoire implique de rétablir l’Histoire dans ses faits réels » écrit Yacine Mohammed. Dans les livres d’Histoire de la République algérienne, on peut lire que le peuple algérien (que Ferhat Abbas cherchait en vain) s’est soulevé unanimement contre la France le 1er novembre 1954, qu’un Yacef Saadi, repris de justice et poseur de bombes est un héros de la Révolution, que les assassinats de milliers de civils innocents tant européens que musulmans étaient des actes héroïques de résistance, que les milliers de Harkis torturés et assassinés par le FLN étaient des traîtres, etc.
Pas un historien sérieux ne cautionne cette vision de l’Histoire sauf nôtre directeur d’école qui semble plus soucieux de réciter cette Histoire officielle forgée au meilleur de la propagande bouteflikenne que de débattre à partir de faits réels. De tous les faits et non à partir de ceux qui servent sa cause. Quand tous les faits sont répertoriés, avérés, vérifiés, analysés objectivement, alors on peut parler de vérité historique. Mais ce n’est pas l’objectif de M. Yacine.
Un exemple, l’enseignement à propos duquel M. Yacine raconte n’importe quoi. Il devrait savoir que dès 1870 deux sections d’enseignement furent créées en Algérie : l’enseignement primaire des européens et l’enseignement primaire des indigènes qui adaptait les programmes et les méthodes de l’enseignement métropolitain aux besoins particuliers des milieux musulmans. En 1945, l’effectif de l’enseignement primaire des indigènes était de 110 000 élèves. A la même date, 32 700 jeunes musulmans fréquentaient les écoles primaires européennes. Le 5 mars 1949 un décret réunit les enseignements français et français-musulmans. Pour l’année scolaire 1955-1956, le nombre global d’élèves inscrit s’élevait à 522 830 dont 170 000 européens. Pour information, dans l’Algérie de Boumediene en 1975, le taux d’analphabétisme était de 64,4% et le taux de scolarisation des 12-17 ans de 37,4%.
Quant à la destruction de la culture indigène, M. Yacine ne sait certainement pas que les trois médersas d’Alger, de Constantine et de Tlemcen qui étaient des collèges bilingues d’enseignement sont devenus des lycées d’enseignement franco-musulman par décret du 10 juillet 1951. Un lycée féminin d’enseignement franco-musulman était ouvert à Alger. Ces lycées dispensaient à la fois la culture française et la culture islamique. Ils préparaient au baccalauréat en conservant l’enseignement traditionnel des disciplines arabes. Les élèves pouvaient ensuite poursuivre leurs études dans une Université ou se diriger vers un Institut d’Etudes Supérieures Islamiques.
M. Yacine parle aussi de génocide inqualifiable. Il n’y avait pas de Pol Pot dans cette Algérie de l’époque coloniale mais des médecins qui faisaient reculer les épidémies et les maladies. Ainsi en luttant contre la mortalité infantile, en allongeant la durée de vie (en 1955, il y avait 158 établissements hospitaliers totalisant 30 314 lits en Algérie), l’excédent des naissances sur les décès était de 10,4 pour mille chez les européens et de 31 pour mille chez les autochtones. Drôle de façon de pratiquer un génocide.
Des villages détruits ou incendiés ? En 1954 dans la zone du Cheliff affectée par le séisme du mois de septembre, on a construit en 24 mois 3500 logements représentant une centaine de hameaux nouveaux, sains et nets pour remplacer les gourbis de la zone sinistrée. Dans le même temps, 735 logements ont été réalisés dans le département de Bône au profit des populations rurales et 510 logements en Grande Kabylie. Sans parler des cités de Diar El Mahcoul ou de Diar Es Saada à Alger qui accueillaient nombre de ruraux venus chercher du travail dans la capitale.
Il faudrait des milliers de pages aussi pour dire que la France en Algérie n’a jamais fermé de mosquée, qu’elle a maintenu les écoles coraniques, qu’elle a ouvert des écoles d’apprentissage à l’art indigène, qu’elle a…. Tout cela est dans les archives de la colonisation que M. Yacine nous incite à consulter. Ce qu’il n’a certainement jamais fait. Il n’a qu’un but : imposer une Histoire officielle que nous ne pouvons cautionner au nom de la vérité historique.
La France, M. Yacine, a prouvé qu’elle pouvait débattre librement sur les faits de son passé, entendre les arguments de l’autre. En est-il de même dans le pays que vous défendez si malhonnêtement ?
Bien entendu, M. Yacine a choisi le pays de ses tortionnaires pour vivre un troisième âge heureux, assuré d’une bonne pension de retraite que lui verse la République. Ici il peut écrire librement, parler librement, dire n’importe quoi. Il a tous les droits sauf un : celui de cracher sur la France en voulant nous imposer une Histoire manichéenne, mensongère et malhonnête.

Pierre-Jean NOCHEZ

 

PAROLES VRAIES D’ALGÉRIENS…D’ALGÉRIE
"Ils sont les fiers représentants de la famille révolutionnaire et ils passent leur temps à critiquer la France, à ressasser les vieilles rancunes, à discréditer tout ce qui porte le label de l’hexagone et à tirer à boulets rouges sur Paris au point où toute idéologie bâtie sur la haine fait école chez les nouvelles générations.
Mais un jour, lorsqu’ils ne sont plus au pouvoir, on apprend qu’ils ont des résidences au bord de la Seine et que, finalement, ils n’ont fait que jouer une scène apprise par cœur."
Maâmar FARAH

"Il faut être aussi clairs sur nous-mêmes, nous autres Algériens, que sur la société française. Le discours officiel algérien a toujours voulu faire croire aux jeunes générations que le 1er novembre 1954, le peuple algérien s’est levé comme un seul homme contre le colonialisme. Ce n’est pas du tout vrai. Les Algériens qui ont pris le parti de la séparation de la France, le parti de l’indépendance totale de l’Algérie, étaient une infime minorité. Une autre partie de la population algérienne n’était pas indifférente à une certaine présence française en Algérie. Le courant qu’elle a pu représenter dans la société algérienne de l’époque existe encore aujourd’hui dans la société algérienne"
Daho DJERBAL

 

Lettre ouverte du Collectif Aixois des Rapatriés au Président de la République
et à celui de l’Assemblée Nationale.

Monsieur le Président…,

Les vingt associations du Collectif Aixois des Rapatriés qu j’ai l’honneur de présider s’élèvent contre la décision que vous venez de prendre concernant la loi du 23 février 2005, votée par les députés français.
Cette loi stipulait dans son article 4 que les programmes et manuels scolaires devaient reconnaître le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du nord. Un article qui n’a soulevé aucune contestation ni protestation à Dakar où la statue du général Faidherbe embellit une place, à Casablanca ou à Tunis où le nom de France est donné à une avenue.
Nous regrettons que vous ayez été plus sensible aux propos d’Abdelaziz Bouteflika, autrefois terroriste aujourd’hui président, qui se permet de donner des leçons d’humanité à la France. Nous regrettons que vous ayez écouté cette infime partie de l’opinion publique française qui a pour vocation de salir l’histoire de nôtre pays.
Nous Français d’Afrique du nord, si marqués par une Histoire dont vous avez été un acteur, sommes fiers de nos ancêtres qui ont défriché, souvent au prix de leur vie, les marais fétides de la Mitidja. Nous sommes fiers de ces instituteurs qui allaient faire l’école au cœur des Aurès. Nous sommes fiers de ces médecins qui distribuaient les vaccins jusqu’au plus profond de la Kabylie. Nous sommes fiers de ces employés qui faisaient rouler les trains, de ces ouvriers qui construisaient les routes ou les barrages.
Ests-il honteux de dire aujourd’hui que leur œuvre a été positive ? Nous n’admettons pas que la « vérité historique », manipulée par le politique ou les circonstances du temps, fasse l’oubli sur ces Français qui n’ont pas honte de l’Histoire de leur pays. Ils méritent quelques lignes dans nos livres d’histoire.
Veuillez agréer,…..

Le président Robert SAUCOURT

     
 
Association pour la mémoire de l'Empire français (AMEF) L'association a pour objet de maintenir le souvenir de l'épopée et de l'oeuvre française outre-mer. Elle défend également la mémoire de tous ceux qui ont fait tant de sacrifices pour le rayonnement de la France à travers le monde.