Sommaire de la Lettre N° 12 de l'AMEF

Éditorial : Retour sur le mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. (Voir aussi l'article général de BEO)
Chirac à Alger: Le journal de TF1, le discours lamentable d'un Chirac affligeant, le voyage de la réconciliation.
Lettre ouverte de Guillaume Zeller fis de Bernard Zeller, vice-président des "Amis de Raoul salan" (voir aussi le site des amis de Raoul Salan).
Le mot du Président de l'AMEF, sur le voyage de chirac et les poignées de mains avec Zohra Driff et Yacef Saadi, et une délicate attention pour signaler BEO Story aux lecteurs de la lettre de l'AMEF.
Toujours et encore : NON au 19 mars.
Hommage à Henry de Bournazel : Officier célèbre ayant servi au Maroc.
Hommage à Pierre Guillaume : le"Crabe Tambour".
Réflexions sur la Côte d'Ivoire : retour sur les derniers troubles.
Notes de lecture : Fors l'honneur "la guérilla OAS à Oran de 1961 à1962, de Claude Micheletti, Que la France était belle au temps des colonies, Les belles heures de l'Indochine française, Mohand le Harki.
Les conférences et réunions du mois.


Le mot du Président

ce bulletin, et sûrement ceux à venir, sont plus axés sur l'Algérie, car nous voulons répondre, avec nos moyens, à cette "année de l'Algérie fellouze " organisée par une certaine France.
Nous ne pouvons tolérer les prises de positions de certains médias, les films en déshonneur de l'Algérie française, de son armée et de ces français de toutes origines et de toutes confessions qui ont fait la grandeur de cette province moderne avant l'heure, ce qui a certainement fait dire aux "métropolitains " qui n'avaient jamais mis les pieds outre Méditerranée, que les pieds-noirs étaient de riches colons. Ils avaient confondu modernisme et richesse.
Nous dénonçons et nous dénoncerons encore et toujours la poignée de main ignoble de Chirac aux assassins Zohra DRIFF et Yacef SAADI. A-t-il pensé ce jour-là qu'en France ou ailleurs, des personnes qui ont été touchées au plus profond de leur chair ou qui ont perdu un jour, dans ce beau pays, dans une ferme, une brasserie, un dancing ou à un arrêt de bus un être cher, un enfant, une mère, ont vu le Président s'abaisser devant les tueurs.
Chirac a-t-il vu les photos que nous montrions dans notre dernier numéro ? On nous aura, décidément, tout fait ! ! . . . de la paix des braves à la reconnaissance des tueurs d'enfants.....
Alors en réponse, nous organiserons : des conférences sur le colonel BASTIEN-THIRY, des séances de signature pour la parution du livre du colonel LACHEROY, et d'autres activités à la gloire de
L'Empire Français et d'une certaine France que nous aimons. R.S.


NON AU 19 MARS

Des nouvelles de la Commission Favier.
La commission de concertation, présidée par M. Jean Favier et chargée par le Secrétaire d'état aux anciens combattants de proposer au gouvernement une date consensuelle pour la journée commémorative des victimes de la guerre d'Algérie aurait terminé ses travaux et déposé ses conclusions.
M. Favier a indiqué qu'un large consensus s'y était dégagé au sein de la commission pour proposer la date du S décembre, date de l'inauguration du mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie.
La commission consultative des rapatriés prend acte de ce choix, mais regrette de n'avoir pas été invitée à partager ces travaux.
La FNACA, association d'anciens combattants dont il est avéré depuis sa création que la majorité de ses dirigeants est constituée de militants actifs du parti communiste, a été la seule à défendre la date du 19 mars.
L'AMEF s'est élevée contre la position du secrétaire d'état aux anciens combattants, Hamlaoui MEKACHERA, qui, en attente de la prise de position du gouvernement, et malgré le choix de la commission de concertation, a demandé aux préfets de reconduire les pratiques de soutien aux manifestations du 19 mars.


Henry de BOURNAZEL, l'homme rouge

Henry de Bournazel est probablement l'officier le plus célèbre parmi tous ceux qui ont servi au Maroc. Ce capitaine de spahis a vu, de son vivant, naître toute une légende autour de lui. Cette légende n'a que peu exagéré les traits d'un homme qui fut un véritable héros. Après sa mort, en 1933, de nombreux livres et articles lui furent consacrés.. Ces œuvres contribuèrent à sa célébrité. Henry Bordeaux en 1935, puis Jean d'Esme en 1952 furent ses biographes respectueux et admiratifs.

Il est incontestable que Bournazel a été un modèle pour un grand nombre de jeunes français des années trente aux années soixante. Il a prouvé par son action que l'épopée impériale était toujours une réalité dans les années vingt et trente. Le Maroc demeurait le cadre de l'aventure guerrière et de l'œuvre civilisatrice. Bournazel incarna ces deux aspects de l'action impériale.

Henry de Bournazel est né en 1898 à Limoges dans une famille de soldats.

Durant la grande guerre il est engagé volontaire, puis est admis à Saint-Cyr (promotion 19171918 ). Il en sort aspirant et termina la guerre avec le grade de sous-lieutenant. Mais la paix retrouvée n'est pas un contexte facile pour ce dynamique officier. Il décide alors de rejoindre les troupes françaises qui combattent au Maroc. Il y servira de 1921 à 1933 en tant qu'officier de spahis. Très vite il se signale par de nombreuses actions d'éclats, par son panache, son courage et une incontestable habileté. Sa volonté lui permet de s'imposer puis de se faire admirer par les troupes indigènes qui lui sont confiées (goumiers et partisans ). Son intrépidité et sa chance incroyable lui assurent bientôt une réputation d'invulnérabilité, et ceci est d'autant plus remarquable qu'il porte toujours sa vareuse rouge d'officier de spahis. Elle lui vaudra son surnom "d'homme rouge ". Le Maréchal Lyautey le remarquera et souhaitera l'avoir à ses côtés, mais Bournazel préfère l'action à une carrière d'officier d'état-major. Il participe à des raids dans les zones insoumises, il assure la sécurité des communications, il brise l'encerclement de certains postes français assiégés. Ses exploits sont innombrables.

Durant la guerre du Rif il se couvre de gloire. C'est ainsi qu'en 1925, il joue un rôle important en protégeant Taza contre les assauts des rebelles. Il doit même faire face à plusieurs reprises à des tentatives de mutineries parmi ses propres soldats marocains. En 1926, il participe à la traque puis à l'encerclement final d'Abd el Krim.

Plus tard en 1932, il est aux côtés du général Giraud lorsque ce dernier entreprend la conquête du Tafilalet. L'offensive est lancée en janvier. Le capitaine de Bournazel commande le groupement sud-est formé du 46ème goum et d'un groupe de 500 partisans. Le succès est complet et Bournazel y a fortement contribué.


CONFERENCE DE J.SAINT-PIERRE SUR LE COLONEL BASTIEN-THIRY

Le samedi 15 mars, nos amis de la Maison des rapatriés de Marseille nous ont accueillis en la personne de notre secrétaire général, Jacques Saint-Pierre et de Pierre Dimech, représentant notre président Robert Saucourt, empêché. Si, hélas, on n'a que trop souvent l'occasion de déplorer les "chicayas" de tous ordres divisant en permanence notre communauté, alors il faut célébrer à sa juste mesure la chaleur de l'accueil qui nous a été réservé par le président André Ordinès et toute son équipe, et les en remercier en frères d'armes, unis dans un même combat pour la mémoire et la vérité historique. Plus d'une centaine de personnes se pressait dans la salle de la rue Paradis, et une partie de l'assistance resta stoïquement debout au fond et sur les côtés.

Il faut dire que le temps fila très vite, tant la conférence de Jacques Saint-Pierre sur "Bastien-Thiry, un drame français " fut éblouissante de passion au service de la précision et de la clarté. Jacques Saint-Pierre, on s'en doute, ne pratique pas la "langue de bois ", mais son discours n'en est pas moins celui d'un homme de l'Art, en matière d'Histoire et de Science Politique.

Textes à l'appui, il fit partager à toute l'assistance l'émotion qui l'étreignait en analysant le tragique événement dans toute sa portée. Il démontra lumineusement que le colonel Bastien-Thiry avait signé sa condamnation à mort et son exécution, moins par son acte du Petit-Clamart que par sa déclaration lors de son procès, véritable réquisitoire contre la forfaiture gaullienne.

Mais, en plus, il mit en relief un aspect quasiment inconnu de cette déclaration, auquel l'assistance médusée, réagit avec passion : le "testament " de Bastien-Thiry, martyr de l'Algérie française, est en même temps un texte prémonitoire, une annonce visionnaire et pourtant vigoureusement étayée de ce que la France allait être appelée à vivre dans les années et décennies à venir, et que nous subissons aujourd'hui, témoins rageurs mais impuissants de la descente aux enfers d'une civilisation en voie de disparition.

N'en doutons pas : Jacques Saint-Pierre, un des "derniers Pieds-noirs ", puisque né à Oran quelques jours avant la Fin, n'est qu'au début de sa mission de conférencier. Déjà la fédération des Cercles Algérianistes commence à faire appel à lui, à travers ce sujet phare. ( A Lyon le 27 mars, invité par Boris Kan, vice-président national ).

Jacques, tu fais partie des Hommes du "camp des Saints ", et ton renfort nous redonne du cœur à l'ouvrage.

Pierre DIMECH

Voir aussi les pages de B.E.O.Story sur le regretté Colonel Bastien Thiry


AMEF la lette N° 12 de l'Association pour la mémoire de l'Empire français (AMEF)
Sommaire de la Lettre N° 12 de l'AMEF
LE MOT DU PRESIDENT , NON AU 19 MARS ,CONFERENCE DE J.SAINT-PIERRE SUR LE COLONEL BASTIEN-THIRY, HENRY DE BOURNAZEL L'HOMME ROUGE