III — LA BATAILLE NAVALE DE KOH-CHANG PREMIERE VICTOIRE APRES L’ARMISTICE.

 
     
 

La Motte-Picquet

Capitaine de Vaisseau Béranger cdt La Motte-Picquet

L'Amiral Charner

Aviso Marne
 
 

Le Siam avait adopté depuis plusieurs années une attitude nettement hostile à l'Indochine française. Le gouvernement de Bangkok subissait l'influence japonaise et était acquis aux principes de la "grande Asie". Après l'armistice de 1940, d'incidents en incidents, les hostilités sont devenues générales à la frontière et au début de janvier 1941, pour venir en aide aux troupes françaises continuellement harcelées le contre-amiral Terraux, commandant la Marine en Indochine, décidait, en accord avec le gouverneur général, l'amiral Decoux, de risquer sa flotte, pourtant inférieure à celle du Siam.(9) Le Capitaine de Vaisseau Béranger, commandant le "La Motte-Picquet", prend le commandement de cette force qui comprend deux avisos de 200 tonnes, « L'Amiral Charner » et le "Dumont d'Urville" ainsi que deux vieux avisos de six cent tonnes "Marne" et « Tahure ».
Le 17 janvier 1941, le commandant Béranger se présentait au petit jour devant Koh-Chang et, au cours d'une action rapide et brillante, la force navale française détruisait les meilleures unités de la flotte siamoise. Ce glorieux fait d'armes constituait la première victoire française depuis l'armistice de 1940. Le commandant Béranger fut promu contre-amiral et devint peu après commandant de la Marine en Indochine. II devait le rester jusqu'au coup de force du 9 mars 1945. Pour la Marine française, Koh-Chang constitua un nouvel encouragement dans la défense du patrimoine à laquelle elle se sacrifiait. Accablée d'autres soucis, l'opinion publique métropolitaine y prêta à peine attention.(10)


(9)  Pour le conflit franco siamois et le combat de Koh-Chang, voir Amiral Decoux, op.cit. p. 138/144 - Amiral Auphan et Jacques Mordal La marine française dans la seconde guerre mondiale. Ed. France Empire, 1967 , Maurice Martin du Gard La carte impériale Histoire de la France Outre Mer, André Bonne éd. 1949, p. 412 à 459.
(10) Auphan - Mordal, op. cit. p. 308.