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Sétif Algérie |
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ARTE vient de diffuser une émission sur les événements
du 8 Mai 1945 à SETIF.
Aucun terme n'est assez fort pour la condamner , l'histoire une
fois de plus est bafouée, les témoins qui les ont
vécus n'étant pas même invités, à
porter leurs témoignages. Comment lire, sans réagir,
dans le programme proposé pour l'émission "La
police française ouvre le feu en Algérie sur une manifestation
pacifique" alors que tous les témoins de l'époque,
même les instigateurs de la manifestation ont reconnu qu'un
seul coup de feu avait été tiré en l'air, pour
le dégager, par le commissaire OLIVIERI.
Que ce soit Ferhat ABBAS, MESSALI Hadj ou les OULEMAS, mais par
contre des groupes armés n'attendaient que le mot d'ordre
pour tuer les roumis en poussant les cris du Djihad.
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On veut faire croire
que ce sont de paisibles manifestants qui se sont tout à
coup transformés en assassins. Alors, qu'on nous explique
d'où sont sorties les armes. On veut faire porter aux Européens
la responsabilité du déclenchement de ces émeutes.
Le mensonge, plus il est gros plus il paie. Si nous ne réagissons
pas pour clamer la vérité, alors même nos enfants
et nos, descendants finiront eux aussi nar croire les mensonges
proférés sur notre Algérie Française.
Il est nécessaire de faire connaître la vérité,
sans fard, même si cela ne nous avantage pas, mais la vérité.
Pour delà, un Comité regroupant les témoins
de ces événements, leurs descendants est en formation.
Nous demandons à toutes les personnes, civils, militaires
ayant vécus ces journées tragiques de la région
SETIF-GUELMA de se faire connaître, de nous
apporter leurs témoignages. Ce ne sera qu'un début,
il aura comme mission d'informer l'opinion publique, de rétablir
la vérité en diffusant dans les journaux de nos amicales,
de nos associations et dans les grands journaux nationaux, lors
de conférences, la réalité sur la présence
française en Algérie. |
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Le déroulement des émeutes
du 8 Mai 1945 dans la région de SETIF.
LE 8 MAI 1945, un taxi parti d'Alger à l'aube, roulant depuis
Aïn-Arnat avec une roue arrière crevée, apporta
à Sétif, l'ordre de l'insurrection.
L'insurrection e été préparée de longue
date. Elle a éclaté à Sétif le 8 Mai
1945. C'est aussitôt la guerre Sainte, le Djihad, la preuve
en est qu'elle se développa avec violence et fanatisme dans
tous les villages environnant Sétif dans les heures qui suivirent
le mot d'ordre donné. Elle s'est déroulée sous
le signe de la haine du Roumi et de la France. Elle n'a épargné,
du côté européen:, ni les vieillards ni les
femmes ni les enfants, tous sans défense. Ceux qui ont vu
les scènes de carnage et les corps atrocement mutilés
en ont gardé une impression d'horreur. Je ne parlerai pas
des viols ni ne citerai le nom des victimes par égard à
leurs familles. |
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Nous sommes
le 8 Mai 1945 à Sétif, la manifestation a
été autorisée par le Préfet de Constantine
à condition que les manifestants ne portent ni écriteaux
ni drapeaux autres que celui de la France. A 9 heures, la tête
du cortège arrive avenue G. Clémenceau, à hauteur
de l'hôtel de France, le commissaire Lucien Oliviéri
secondé par les inspecteurs Raoul HAAS et LAFONT demandent
aux responsables de faire disparaître les pancartes et le
drapeau séditieux. Ceux-çi refusent. Une bousculade
s'ensuit. Le Commissaire Oliviéri est agressé, entouré.
Pour se dégager il tire un coup de feu en l'air. C'est le
seul coup de feu tiré par les policiers, coup de feu tiré
en l'air. Aussitôt, un mot d'ordre est donné dans le
cortège des manifestants qui se ruent à travers la
ville, assaillant à coup de bâtons, de pistolets, de
couteaux les Européens sans défense rencontrés
dans les rues ou assis aux terrasses des cafés, au marché.
Les cris de "N'katlou ennessara !"(tuons les
Européens), les femmes poussent de stridents "you-you".
Rue Sillègue, Mr DECUCA, Président
de la délégation spéciale s'efforce de calmer
les excités. Il est abattu. D'autres meurtres sont commis.
Quand, vers midi, l'ordre est rétabli dans la ville, on relève
dans les rues vingt et un cadavres d'Européens tous
affreusement massacrés. D'après le procès-verbal
détaillé, on voit que treize de ces cadavres ont le
crâne complètement enfoncé, un est éventré
et un autre émasculé. |
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SETIF 12 h 40 8 mai 1945
Quand, vers midi, l'ordre est rétabli
dans la ville, on relève dans les rues vingt et
un cadavres d'Européens tous affreusement massacrés. |
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Immédiatement les troubles
se propagent. A EL-OURICIA, 10 km. de Sétif,
l' Abbé Navarro est abattu. Aux AMOUCHAS,
les maisons européennes sont pillées; heureusement
les habitants ont pu fuir A PERIGOTVILLE, les insurgés
pénètrent dans le Bordj et s'emparent de 45 fusils
Lebel et de 10.000 cartouches, puis ils_attaquent les Européens
et pillent leurs maisons. Au soir, quand le village sera dégagé,
en relèvera douze cadavres sauvagement mutilés.
A SILLEGUE, le garde champêtre est tué
ainsi que sa femme et le cantonnier. Les maisons européennes
sont pillées puis incendiées. A LA FAYETTE,
de gros rassemblements se forment mais l'Administrateur réussit
à les apaiser. Il n'en est pas de même à CHEVREUIL.
A deux heures du matin, le village est pillé et incendié.
La plupart des européens s'étaient réfugiés
à la gendarmerie; mais ceux qui ne l'avaient pu sont massacrés
et mutilés. Le lendemain, quand les secours arriveront, on
trouvera cinq cadavres dont ceux de trois hommes émasculés
: le garde forestier et les agents des Ponts et Chaussées
et ceux de deux femmes, leurs épouses dans un état
qu'il vaut mieux ne pas décrire. En outre, quatre femmes
ont été violées, dont une dame de 84 ans ainsi
qu'une jeune fille
de 15 ans. |
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A KERRATA,
c'est le massacre également. Les militaires, en arrivant,
trouvent cinq cadavres dont le juge de paix et son épouse,
vingt personnes se trouvent sur le toit d'une maison en flammes
et sont sauvées de justesse. A TAMENTOUT, la maison
forestière est attaquée. Les deux gardes, leur
femme et deux enfants de dix et trois ans sont massacrés.
Aux FALAISES, l'hôtelier est tué, sa femme très
grièvement blessée, l'établissement pillé..
J'arrête cette narration, l'insurrection s'est étendue
à de nombreuses régions. |
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A
KERRATA c'est le massacre également. Les
militaires, en arrivant, trouvent cinq cadavres dont le juge
de paix et son épouse |
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Des crimes perpétrés
particulièrement dans la région de GUELMA,
mais n'étant le témoin que de ce qui s'est passé
dans la région de SETIF, je laisse le soin à
d'autres de le décrire. Au soir du 9 MAI le
bilan des victimes européennes dressé par le
Préfet de Constantine est de 103 morts y compris les
29 de Sétif et de 110 blessés dont certains
décèderont. Le massacre ne s'est pas
plus étendu heureusement car, dans certains villages
immédiatement prévenus, les européens
aidés par des musulmans se sont constitués en
auto-défense et sans tirer un seul coup de feu dissuadèrent
les émeutiers de les attaquer, ce fut le cas particulièrement
du village d'AMPERE.
Alors, il y eu des vengeances, certes, quelques réactions
regrettables de la part de proches des victimes qui, bouleversées
en retrouvant des parents, des amis sauvagement assassinés,
éventrés. Mais ce furent des cas isolés,
non des représailles massivement organisées.
D'ailleurs leurs auteurs furent, dans les heures qui suivirent,
arrêtés par la gendarmerie. |
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Caserne de GUELMA
Au soir du 9 MAI le bilan des victimes européennes
dressé par le Préfet de Constantine est de
103 morts y compris les 29 de Sétif
et de 110 blessés dont certains décèderont.
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Concernant le
nombre de victimes du côté des émeutiers,
les chiffres sont contradictoires. Le mythe des représailles
massives par les forces de l'ordre a été immédiatement
entretenu par tous ceux qui voulaient affaiblir le crédit
de la France, grossissant démesurément la réalité
afin d'exciter les haines, là se rejoignent aussi bien
le parti communiste, les extrémistes du Caire mais
aussi le Consul américain à Alger, non sans
intentions politiques. Le ministre de l'Intérieur du
gouvernement provisoire, TIXIER, vient personnellement enquêter
en Algérie, le gouverneur Yves Chataigneau fait comparer
le nombre de cartes d'alimentation présentées
après les événements avec le nombre de
celles distribuées auparavant. On aboutit à
une différence d' environ un millier, calcul assurément
approximatif mais qui donne un ordre de grandeur bien éloigné
de celui avancé par celui du mythe des représailles.
Le communiqué du gouvernement général
fait état de 1.150 tués du côté
algérien, l' état-major du colonel
Bourdila, commandant la subdivision de Sétif avance
officieusement un chiffre plus élevé qui serait
le triple. Ce que nous savons, c'est que les militaires chargés
de rétablir l'ordre, sur la foi de l'honneur de leurs
officiers ont attesté qu'ils n'ont ouvert le feu que
s'ils avaient été attaqués. Les affrontements
n'ont duré que quelques jours, environ huit à
dix, et que pour comparer pendant les huit mois que le corps
expéditionnaire français du futur Maréchal
JUIN , composé pratiquement d'Européens et de
Musulmans d'Afrique du Nord, a combattu en Italie, face aux
mitrailleuses, aux obus, aux chars, aux bombardiers nazis,
a perdu 1.300 des siens. |
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Le communiqué
du gouvernement général fait état de
1.150 tués du côté algérien, l'
état-major du colonel Bourdila, commandant la subdivision
de Sétif avance officieusement un chiffre plus élevé
qui serait le triple. |
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Comment
alors dans le Constantinois eût-il été
possible d'abattre des milliers de musulmans, d'autant plus
que les troupes engagées pour le rétablissement
de l'ordre ne possédaient aucun des armements destructeurs
cités plus haut. Concernant les personnes arrêtées,
elles furent toutes, sans exception, remises entre les mains
de la Gendarmerie Nationale et personne pourra contester l'honneur
de cette dernière, les coupables traduits devant la
justice. Les emprisonnés et internés seront
élargis à l'occasion d'une grande amnistie,
en Mars 1946, soit moins d'une année après ces
événements.
Soyons reconnaissants à la mémoire du Général
DUVAL qui alors, à la tête de la division
de Constantine, a su avec des effectifs restreints, rétablir
l'ordre avec rapidité et un souci constant d'amitié
pour la masse musulmane. Il fut d'ailleurs invité à
la fin des événementsà la mosquée
de Constantine au milieu des croyants coraniques pour remerçier
avec eux, le Tout Puissant d'avoir rendu la paix... au moins
provisoirement.
M.V |
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Le
7 mai 1945 à 2 h 41, Jodl signe la reddition totale des forces
allemandes à l'Ecole professionnelle et technique de garçons
de Reims. Entrée en vigueur le 8 mai à 23 h 01.
Ruinée par quatre ans et demi d'occupation. Mais une partie
du sol national n'est libérée que de très fraîche
date (la poche de Royan, l'île d'Oléron, la pointe de
Grave, puis La Rochelle), tandis qu'une autre reste encore aux mains
des Allemands (les poches de Dunkerque, Lorient et Saint-Nazaire ne
se rendront que les jours suivants). Sans compter la guerre qui se
poursuit en Asie, où les Japonais n'ont pas encore rendu les
armes.
La joie le dispute au soulagement. Rares sont à ce moment-là
ceux qui prêtent attention aux nouvelles d'Algérie. Là-bas,
les nationalistes du Parti du peuple algérien, le PPA, refusent
le retour prochain à la normalité coloniale. Profitant
du contexte favorable créé par la victoire annoncée
des Alliés, les durs du parti et son leader, Messali Hadj,
avaient semble-t-il conçu une action de masse à caractère
insurrectionnel autour du 20 avril. Celle-ci ayant tourné court,
Messali vient d'être interné à Brazzaville, au
Congo. Qu'importe, on continuera sans lui. Sans plan solide non plus
! Le 1er mai, pour la fête du Travail, le PPA organise des cortèges
séparés, déclenchant l'ire du Parti communiste
algérien. Or le PCA n'est rien de plus que le «
petit frère » de son homologue français le PCF,
fort de deux ministres au sein du gouvernement de Gaulle.
Le 8, le PPA et les modérés des Amis du manifeste et
de la liberté profitent des premiers défilés
de la victoire pour manifester en cortèges autonomes brandissant
des drapeaux algériens.
Absurde mais mobilisatrice, la rumeur se répand un peu partout
: les Américains seraient sur le point de débarquer
pour chasser les Français ! Des démonstrations de rue
sans violences graves sauf dans le Constantinois, à l'est du
pays, qui lui, s'embrase. A Sétif, fief nationaliste, la manifestation,
réprimée par la police, tourne à l'émeute.
On crie « Houria » (« Indépendance »),
« El Djihad Fisabil Allah » (« Guerre sainte »),
on exige la libération de Messali Hadj. Des Européens
sont massacrés par une foule de moins en moins contrôlable
où les paysans venus du bled avec des armes blanches rudimentaires,
serpes ou couteaux, sont très nombreux.
La peur s'empare des pieds-noirs. Autour de Guelma, des milices
européennes composées pour une bonne moitié de
socialistes ou de communistes « rétablissent l'ordre
» avec l'aval du sous-préfet, André Achiary. On
tue les militants nationalistes fichés, et on profite
de l'occasion pour piller les biens des musulmans aisés, assimilés,
dans une logique mi-gauchiste, mi-nationaliste, à des «
profiteurs de guerre ». Les auteurs de ces exactions
? Des jeunes de moins de 18 ans ou des quinquagénaires car
les pied-noirs des tranches d'âge intermédiaires, très
largement mobilisés, sont encore sous les drapeaux. PCA et
PCF applaudissent au titre de la lutte contre les « menées
fascistes », ligne qui changera à partir du 16 mai seulement.
Dans les campagnes, l'armée va effectuer le sale boulot
jusqu'à la fin mai sous la houlette du général
Duval, commandant la division du Constantinois. Bilan terrible : 102
morts côté européen ; au moins 15 00 côté
algérien. « Depuis le 8 mai, un fossé
s'est creusé entre les deux communautés. Un fait est
certain : il n'est pas possible que le maintien de la souveraineté
française soit exclusivement basé sur la force »,
écrit Duval, lucide. Mais qui l'entend ? Pour cause
de communications défaillantes, les nouvelles de Sétif-Guelma
arrivent tardivement en métropole, où elles ne choquent
d'ailleurs pas grand monde. Les massacres du Constantinois
annoncent le conflit algérien |
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