LE 5 MAI 1945 à SETIF- TEMOIGNAGE PCA et PCF applaudissent au titre de la lutte contre les « menées fascistes » 103 morts côté européen au moins 1150 côté algérien.  
 
     
   
Sétif Algérie
 

ARTE vient de diffuser une émission sur les événements du 8 Mai 1945 à SETIF.
Aucun terme n'est assez fort pour la condamner , l'histoire une fois de plus est bafouée, les témoins qui les ont vécus n'étant pas même invités, à porter leurs témoignages. Comment lire, sans réagir, dans le programme proposé pour l'émission "La police française ouvre le feu en Algérie sur une manifestation pacifique" alors que tous les témoins de l'époque, même les instigateurs de la manifestation ont reconnu qu'un seul coup de feu avait été tiré en l'air, pour le dégager, par le commissaire OLIVIERI. Que ce soit Ferhat ABBAS, MESSALI Hadj ou les OULEMAS, mais par contre des groupes armés n'attendaient que le mot d'ordre pour tuer les roumis en poussant les cris du Djihad.
 
 
 
On veut faire croire que ce sont de paisibles manifestants qui se sont tout à coup transformés en assassins. Alors, qu'on nous explique d'où sont sorties les armes. On veut faire porter aux Européens la responsabilité du déclenchement de ces émeutes. Le mensonge, plus il est gros plus il paie. Si nous ne réagissons pas pour clamer la vérité, alors même nos enfants et nos, descendants finiront eux aussi nar croire les mensonges proférés sur notre Algérie Française.
Il est nécessaire de faire connaître la vérité, sans fard, même si cela ne nous avantage pas, mais la vérité. Pour delà, un Comité regroupant les témoins de ces événements, leurs descendants est en formation. Nous demandons à toutes les personnes, civils, militaires ayant vécus ces journées tragiques de la région SETIF-GUELMA de se faire connaître, de nous apporter leurs témoignages. Ce ne sera qu'un début, il aura comme mission d'informer l'opinion publique, de rétablir la vérité en diffusant dans les journaux de nos amicales, de nos associations et dans les grands journaux nationaux, lors de conférences, la réalité sur la présence française en Algérie.
 
 
     
 
 
     
Église de SETIF
 

Le déroulement des émeutes du 8 Mai 1945 dans la région de SETIF.

LE 8 MAI 1945, un taxi parti d'Alger à l'aube, roulant depuis Aïn-Arnat avec une roue arrière crevée, apporta à Sétif, l'ordre de l'insurrection.
L'insurrection e été préparée de longue date. Elle a éclaté à Sétif le 8 Mai 1945. C'est aussitôt la guerre Sainte, le Djihad, la preuve en est qu'elle se développa avec violence et fanatisme dans tous les villages environnant Sétif dans les heures qui suivirent le mot d'ordre donné. Elle s'est déroulée sous le signe de la haine du Roumi et de la France. Elle n'a épargné, du côté européen:, ni les vieillards ni les femmes ni les enfants, tous sans défense. Ceux qui ont vu les scènes de carnage et les corps atrocement mutilés en ont gardé une impression d'horreur. Je ne parlerai pas des viols ni ne citerai le nom des victimes par égard à leurs familles.
 
 
 
Nous sommes le 8 Mai 1945 à Sétif, la manifestation a été autorisée par le Préfet de Constantine à condition que les manifestants ne portent ni écriteaux ni drapeaux autres que celui de la France. A 9 heures, la tête du cortège arrive avenue G. Clémenceau, à hauteur de l'hôtel de France, le commissaire Lucien Oliviéri secondé par les inspecteurs Raoul HAAS et LAFONT demandent aux responsables de faire disparaître les pancartes et le drapeau séditieux. Ceux-çi refusent. Une bousculade s'ensuit. Le Commissaire Oliviéri est agressé, entouré. Pour se dégager il tire un coup de feu en l'air. C'est le seul coup de feu tiré par les policiers, coup de feu tiré en l'air. Aussitôt, un mot d'ordre est donné dans le cortège des manifestants qui se ruent à travers la ville, assaillant à coup de bâtons, de pistolets, de couteaux les Européens sans défense rencontrés dans les rues ou assis aux terrasses des cafés, au marché. Les cris de "N'katlou ennessara !"(tuons les Européens), les femmes poussent de stridents "you-you". Rue Sillègue, Mr DECUCA, Président de la délégation spéciale s'efforce de calmer les excités. Il est abattu. D'autres meurtres sont commis. Quand, vers midi, l'ordre est rétabli dans la ville, on relève dans les rues vingt et un cadavres d'Européens tous affreusement massacrés. D'après le procès-verbal détaillé, on voit que treize de ces cadavres ont le crâne complètement enfoncé, un est éventré et un autre émasculé.
 
     
 
 
     
 

SETIF 12 h 40 8 mai 1945

Quand, vers midi, l'ordre est rétabli dans la ville, on relève dans les rues vingt et un cadavres d'Européens tous affreusement massacrés.
 
     
 
Immédiatement les troubles se propagent. A EL-OURICIA, 10 km. de Sétif, l' Abbé Navarro est abattu. Aux AMOUCHAS, les maisons européennes sont pillées; heureusement les habitants ont pu fuir A PERIGOTVILLE, les insurgés pénètrent dans le Bordj et s'emparent de 45 fusils Lebel et de 10.000 cartouches, puis ils_attaquent les Européens et pillent leurs maisons. Au soir, quand le village sera dégagé, en relèvera douze cadavres sauvagement mutilés.
A SILLEGUE, le garde champêtre est tué ainsi que sa femme et le cantonnier. Les maisons européennes sont pillées puis incendiées. A LA FAYETTE, de gros rassemblements se forment mais l'Administrateur réussit à les apaiser. Il n'en est pas de même à CHEVREUIL. A deux heures du matin, le village est pillé et incendié. La plupart des européens s'étaient réfugiés à la gendarmerie; mais ceux qui ne l'avaient pu sont massacrés et mutilés. Le lendemain, quand les secours arriveront, on trouvera cinq cadavres dont ceux de trois hommes émasculés : le garde forestier et les agents des Ponts et Chaussées et ceux de deux femmes, leurs épouses dans un état qu'il vaut mieux ne pas décrire. En outre, quatre femmes ont été violées, dont une dame de 84 ans ainsi qu'une jeune fille
de 15 ans.
 
   
     
 
A KERRATA, c'est le massacre également. Les militaires, en arrivant, trouvent cinq cadavres dont le juge de paix et son épouse, vingt personnes se trouvent sur le toit d'une maison en flammes et sont sauvées de justesse. A TAMENTOUT, la maison forestière est attaquée. Les deux gardes, leur femme et deux enfants de dix et trois ans sont massacrés. Aux FALAISES, l'hôtelier est tué, sa femme très grièvement blessée, l'établissement pillé..
J'arrête cette narration, l'insurrection s'est étendue à de nombreuses régions.
 
     
 
A KERRATA c'est le massacre également. Les militaires, en arrivant, trouvent cinq cadavres dont le juge de paix et son épouse
Des crimes perpétrés particulièrement dans la région de GUELMA, mais n'étant le témoin que de ce qui s'est passé dans la région de SETIF, je laisse le soin à d'autres de le décrire. Au soir du 9 MAI le bilan des victimes européennes dressé par le Préfet de Constantine est de 103 morts y compris les 29 de Sétif et de 110 blessés dont certains décèderont. Le massacre ne s'est pas plus étendu heureusement car, dans certains villages immédiatement prévenus, les européens aidés par des musulmans se sont constitués en auto-défense et sans tirer un seul coup de feu dissuadèrent les émeutiers de les attaquer, ce fut le cas particulièrement du village d'AMPERE.
Alors, il y eu des vengeances, certes, quelques réactions regrettables de la part de proches des victimes qui, bouleversées en retrouvant des parents, des amis sauvagement assassinés, éventrés. Mais ce furent des cas isolés, non des représailles massivement organisées. D'ailleurs leurs auteurs furent, dans les heures qui suivirent, arrêtés par la gendarmerie.
   
 
Caserne de GUELMA
Au soir du 9 MAI le bilan des victimes européennes dressé par le Préfet de Constantine est de 103 morts y compris les 29 de Sétif
et de 110 blessés dont certains décèderont.
 
 
     
 
Concernant le nombre de victimes du côté des émeutiers, les chiffres sont contradictoires. Le mythe des représailles massives par les forces de l'ordre a été immédiatement entretenu par tous ceux qui voulaient affaiblir le crédit de la France, grossissant démesurément la réalité afin d'exciter les haines, là se rejoignent aussi bien le parti communiste, les extrémistes du Caire mais aussi le Consul américain à Alger, non sans intentions politiques. Le ministre de l'Intérieur du gouvernement provisoire, TIXIER, vient personnellement enquêter en Algérie, le gouverneur Yves Chataigneau fait comparer le nombre de cartes d'alimentation présentées après les événements avec le nombre de celles distribuées auparavant. On aboutit à une différence d' environ un millier, calcul assurément approximatif mais qui donne un ordre de grandeur bien éloigné de celui avancé par celui du mythe des représailles. Le communiqué du gouvernement général fait état de 1.150 tués du côté algérien, l' état-major du colonel Bourdila, commandant la subdivision de Sétif avance officieusement un chiffre plus élevé qui serait le triple. Ce que nous savons, c'est que les militaires chargés de rétablir l'ordre, sur la foi de l'honneur de leurs officiers ont attesté qu'ils n'ont ouvert le feu que s'ils avaient été attaqués. Les affrontements n'ont duré que quelques jours, environ huit à dix, et que pour comparer pendant les huit mois que le corps expéditionnaire français du futur Maréchal JUIN , composé pratiquement d'Européens et de Musulmans d'Afrique du Nord, a combattu en Italie, face aux mitrailleuses, aux obus, aux chars, aux bombardiers nazis, a perdu 1.300 des siens.
 
 
Le communiqué du gouvernement général fait état de 1.150 tués du côté algérien, l' état-major du colonel Bourdila, commandant la subdivision de Sétif avance officieusement un chiffre plus élevé qui serait le triple.
 
     
         
 
Comment alors dans le Constantinois eût-il été possible d'abattre des milliers de musulmans, d'autant plus que les troupes engagées pour le rétablissement de l'ordre ne possédaient aucun des armements destructeurs cités plus haut. Concernant les personnes arrêtées, elles furent toutes, sans exception, remises entre les mains de la Gendarmerie Nationale et personne pourra contester l'honneur de cette dernière, les coupables traduits devant la justice. Les emprisonnés et internés seront élargis à l'occasion d'une grande amnistie, en Mars 1946, soit moins d'une année après ces événements.
Soyons reconnaissants à la mémoire du Général DUVAL qui alors, à la tête de la division de Constantine, a su avec des effectifs restreints, rétablir l'ordre avec rapidité et un souci constant d'amitié pour la masse musulmane. Il fut d'ailleurs invité à la fin des événementsà la mosquée de Constantine au milieu des croyants coraniques pour remerçier avec eux, le Tout Puissant d'avoir rendu la paix... au moins provisoirement.
M.V
 
     
 
Le 7 mai 1945 à 2 h 41, Jodl signe la reddition totale des forces allemandes à l'Ecole professionnelle et technique de garçons de Reims. Entrée en vigueur le 8 mai à 23 h 01.

Ruinée par quatre ans et demi d'occupation. Mais une partie du sol national n'est libérée que de très fraîche date (la poche de Royan, l'île d'Oléron, la pointe de Grave, puis La Rochelle), tandis qu'une autre reste encore aux mains des Allemands (les poches de Dunkerque, Lorient et Saint-Nazaire ne se rendront que les jours suivants). Sans compter la guerre qui se poursuit en Asie, où les Japonais n'ont pas encore rendu les armes.
La joie le dispute au soulagement. Rares sont à ce moment-là ceux qui prêtent attention aux nouvelles d'Algérie. Là-bas, les nationalistes du Parti du peuple algérien, le PPA, refusent le retour prochain à la normalité coloniale. Profitant du contexte favorable créé par la victoire annoncée des Alliés, les durs du parti et son leader, Messali Hadj, avaient semble-t-il conçu une action de masse à caractère insurrectionnel autour du 20 avril. Celle-ci ayant tourné court, Messali vient d'être interné à Brazzaville, au Congo. Qu'importe, on continuera sans lui. Sans plan solide non plus ! Le 1er mai, pour la fête du Travail, le PPA organise des cortèges séparés, déclenchant l'ire du Parti communiste algérien. Or le PCA n'est rien de plus que le « petit frère » de son homologue français le PCF, fort de deux ministres au sein du gouvernement de Gaulle. Le 8, le PPA et les modérés des Amis du manifeste et de la liberté profitent des premiers défilés de la victoire pour manifester en cortèges autonomes brandissant des drapeaux algériens.
Absurde mais mobilisatrice, la rumeur se répand un peu partout : les Américains seraient sur le point de débarquer pour chasser les Français ! Des démonstrations de rue sans violences graves sauf dans le Constantinois, à l'est du pays, qui lui, s'embrase. A Sétif, fief nationaliste, la manifestation, réprimée par la police, tourne à l'émeute. On crie « Houria » (« Indépendance »), « El Djihad Fisabil Allah » (« Guerre sainte »), on exige la libération de Messali Hadj. Des Européens sont massacrés par une foule de moins en moins contrôlable où les paysans venus du bled avec des armes blanches rudimentaires, serpes ou couteaux, sont très nombreux.
La peur s'empare des pieds-noirs. Autour de Guelma, des milices européennes composées pour une bonne moitié de socialistes ou de communistes « rétablissent l'ordre » avec l'aval du sous-préfet, André Achiary. On tue les militants nationalistes fichés, et on profite de l'occasion pour piller les biens des musulmans aisés, assimilés, dans une logique mi-gauchiste, mi-nationaliste, à des « profiteurs de guerre ».
Les auteurs de ces exactions ? Des jeunes de moins de 18 ans ou des quinquagénaires car les pied-noirs des tranches d'âge intermédiaires, très largement mobilisés, sont encore sous les drapeaux. PCA et PCF applaudissent au titre de la lutte contre les « menées fascistes », ligne qui changera à partir du 16 mai seulement. Dans les campagnes, l'armée va effectuer le sale boulot jusqu'à la fin mai sous la houlette du général Duval, commandant la division du Constantinois. Bilan terrible : 102 morts côté européen ; au moins 15 00 côté algérien.
« Depuis le 8 mai, un fossé s'est creusé entre les deux communautés. Un fait est certain : il n'est pas possible que le maintien de la souveraineté française soit exclusivement basé sur la force », écrit Duval, lucide. Mais qui l'entend ? Pour cause de communications défaillantes, les nouvelles de Sétif-Guelma arrivent tardivement en métropole, où elles ne choquent d'ailleurs pas grand monde. Les massacres du Constantinois annoncent le conflit algérien