Comme la France Union européenne empêche les historiens de travailler, il devient urgent de supprimer les bidules.

l’Union européenne institue des délits nouveaux qui risquent de faire peser sur les historiens des interdits incompatibles avec leur métier, après les lois mémorielles (Gayssot), (Taubira) , génocide arménien (Masse), en entravant leur travail.

 

Les lois doivent-elles écrire l'histoire ?


Les historiens en colère lancent “l’appel de Blois”

- Les lois mémorielles, qui combattent le révisionnisme (loi Gayssot), reconnaissent la traite négrière (loi Taubira) ou le génocide arménien (loi Masse), partent souvent de bonnes intentions. Mais elles se referment aussi comme des pièges sur les chercheurs, en criminalisant le passé et en entravant leur travail. L’écrivain Françoise Chandernagor décrypte la colère des historiens.


L'historien Pierre Nora, en compagnie notamment de Françoise Chandernagor et de Jack Lang, prononce "l'appel de Blois".
Ça ressemble à quoi des historiens en colère ? A un week-end ensoleillé aux Rendez-vous de Blois, le « festival de Cannes de l’Histoire », avec une pétition enflammée circulant sous les chapiteaux. La communauté des historiens, quasi unanime, vient de piquer un gros coup de colère contre les lois, de plus en plus nombreuses, qui prétendent écrire l’histoire.

« Inquiets des risques d’une moralisation rétrospective de l’histoire et d’une censure intellectuelle, nous en appelons à la mobilisation des historiens européens et à la sagesse des politiques. L’histoire ne doit pas être l’esclave de l’actualité ni s’écrire sous la dictée des mémoires concurrentes… » L’appel de Blois, initié par François Chandernagor et Pierre Nora au nom de l’association « Liberté pour l’Histoire », engage les historiens à rassembler leur forces pour mettre un coup d’arrêt aux lois mémorielles, qui, selon eux, entravent leurs recherches.

Les historiens français ont découvert, presque par hasard, qu’une décision européenne, en préparation depuis plusieurs années, risque de prendre bientôt effet et d’étendre le champ des lois mémorielles à tout le continent. Cette décision cadre du 20 avril 2007, qui demande à être confirmée en conseil des ministres européens, instaure pour tous les génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre à caractère raciste un délit de « banalisation grossière » passible d’emprisonnement. Qui décrétera que tel acte est un crime de guerre ? Mystère. A quoi renvoie juridiquement la « banalisation grossière » ? Réponse inconnue. La banalisation « fine » serait-elle autorisée, ironise Françoise Chandernagor (voir l’interview ci dessous) ?

Loi créant un délit de contestation du génocide arménien votée, en France en 2006 par l’Assemblée nationale (et pas encore par le Sénat). Loi Taubira faisant de la traite négrière occidentale et de l’esclavage un crime contre l’humanité. Loi Gayssot (1990), matrice de toutes les lois mémorielles créant un délit nouveau de « contestation » de l’holocauste… Les textes mémoriels s’amoncellent. Mais trop de lois sur l’histoire tuent l’histoire, s’insurgent les universitaires. Réflexe corporatiste ? Pas vraiment. Car appuyées souvent sur des considérations électoralistes, ces lois peuvent effectivement se transformer en dangereux boomerangs.

“Et le génocide vendéen ? Et pourquoi pas remonter jusqu’aux croisades ?”

On l’a vu avec la loi de février 2005, qui reconnaissait le « rôle positif » de la colonisation (disposition finalement retoquée par Jacques Chirac) : quand le législateur agit sous la poussée de groupes de mémoires – en l’occurrence les Pieds-Noirs d’Algérie –, la loi devient un instrument qui divise et qui prétend imposer une vérité d’Etat. Certes, la loi Taubira a réparé une injustice et remis en lumière des crimes monstrueux – la traite et l’esclavage – longtemps minorés en France. Mais les historiens reprochent à ce texte de n’avoir stigmatisé que la traite occidentale, oubliant la traite arabe et la traite intra-africaine, tout autant – sinon plus – meurtrières.

Une vingtaine de propositions de lois seraient déjà déposées sur le bureau des assemblées : à ce rythme, « il n’y a aucune raison pour que les descendants des victimes de toute l’histoire de la France ne réclament et n’obtiennent pas ce que les fils et filles des descendants d’esclaves ont obtenu, écrit Pierre Nora dans un petit livre noir, au vitriol, cosigné par Françoise Chandernagor (1). Le “génocide” vendéen attend sa reconnaissance officielle, les Russes blancs ne manquent pas d’arguments contre les massacres communistes en Ukraine, pas plus que les Polonais réfugiés contre les massacres de Katyn. Suivraient, avec un argumentaire imparable, les descendants des protestants de la Saint Barthélémy, les aristocrates guillotinés, les Albigeois exterminés. Et les Espagnols et les Américains pour leur action exterminatrice contre les Indiens ? Et les Chinois au Tibet ? Et pourquoi ne pas remonter jusqu’aux croisades ? »

Entretien avec Françoise Chandernagor

Source : telerama.les-historiens-en-colere-lancent un appel de-blois
 
   
 

Pétition des historiens de Blois


Depuis 2005, Liberté pour l’Histoire lutte contre la tendance du pouvoir législatif à criminaliser le passé, mettant ainsi de plus en plus d’obstacles à la recherche historique. En avril 2007, une décision-cadre du Conseil des ministres européens a donné une extension internationale à un problème jusqu’alors français. Au nom de la répression, indiscutable et nécessaire, du racisme et de l’antisémitisme, cette décision institue dans toute l’Union européenne des délits nouveaux qui risquent de faire peser sur les historiens des interdits incompatibles avec leur métier.
Dans le cadre des Rendez-vous de l’Histoire de Blois consacrés en 2008 aux Européens, Liberté pour l’Histoire invite à approuver l’appel suivant :

Inquiets des risques d’une moralisation rétrospective de l’histoire et d’une censure intellectuelle, nous en appelons à la mobilisation des historiens européens et à la sagesse des politiques.
L’histoire ne doit pas être l’esclave de l’actualité ni s’écrire sous la dictée de mémoires concurrentes. Dans un État libre, il n’appartient à aucune autorité politique de définir la vérité historique et de restreindre la liberté de l’historien sous la menace de sanctions pénales.
Aux historiens, nous demandons de rassembler leurs forces à l’intérieur de leur propre pays en y créant des structures similaires à la nôtre et, dans l’immédiat, de signer individuellement cet appel pour mettre un coup d’arrêt à la dérive des lois mémorielles.
Aux responsables politiques, nous demandons de prendre conscience que, s’il leur appartient d’entretenir la mémoire collective, ils ne doivent pas instituer, par la loi et pour le passé, des vérités d’État dont l’application judiciaire peut entraîner des conséquences graves pour le métier d’historien et la liberté intellectuelle en général.
En démocratie, la liberté pour l’histoire est la liberté de tous.

Pierre NORA, président de Liberté pour l’Histoire.

Premiers signataires : Aleida et Jan ASSMANN (Constance et Heidelberg), Élie BARNAVI (Tel Aviv), Luigi CAJANI (Rome), Hélène CARRERE D’ENCAUSSE (Paris), Étienne FRANÇOIS (Berlin), Timothy GARTON ASH (Oxford), Carlo GINZBURG (Bologne), José GOTOVITCH (Bruxelles), Eric HOBSBAWM (Londres), Jacques LE GOFF (Paris), Karol MODZELEWSKI (Varsovie) Jean PUISSANT (Bruxelles), Sergio ROMANO (Milan), Rafael VALLS MONTES (Valence), Henri WESSELING (La Haye), Heinrich August WINKLER (Berlin), Guy ZELIS (Louvain).

Source : contact@lph-asso.fr