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A
droite
Christian Vanneste, député
UMP du Nord, à l'origine de l'article controversé
de la loi de février 2005 : "La dénonciation
de cet amendement comme une apologie de la colonisation, ou pire
de l'esclavage, que la présence française a, au contraire,
aboli par exemple, en Afrique équatoriale, la comparaison
de cette présence à l'occupation allemande sont proprement
scandaleuses. Devant la déferlante médiatique au sujet
d'un amendement voté en juin 2004 et confirmé trois
fois depuis lors, je tiens à préciser, puisque j'en
suis l'auteur, que c'est la présence française qui
est le terme employé et non celui de colonisation, que ce
terme beaucoup plus large vise le rôle de la France dans les
domaines de l'éducation et de la santé, à travers
les instituts Pasteur par exemple.
La formulation de cet article n'impose rien, mais rappelle qu'il
y a eu aussi un rôle positif qu'il ne faut pas oublier. Par
ailleurs, il souligne la place éminente des soldats issus
d'outre-mer dans les guerres de la France et leur rend un hommage
appuyé". (Communiqué, jeudi 8 décembre)
Brice Hortefeux, ministre délégué
aux Collectivités territoriales, proche de Nicolas
Sarkozy : "Je suis favorable à l'apaisement. Voyons
les modalités pratiques qui peuvent entraîner cet apaisement.
Est-ce que cela doit être de revenir sur la loi? Est-ce que
c'est une concertation avec les intéressés? Est-ce
que c'est, effectivement, en se rendant sur place? La panoplie est
large, je n'ai pas la réponse ce matin. (…) Le législateur
n'avait pas vocation à faire autre chose que légiférer.
Il n'a pas vocation à écrire une histoire officielle,
il y a des spécialistes pour cela". (RTL, jeudi 8 décembre)
Christian Kert, député UMP
des Bouches-du-Rhône, rapporteur de la loi sur les
rapatriés : "On ne peut pas changer en permanence la
loi, et il y a une incompréhension sur le sens de la disposition
controversée.
Jamais il n'est écrit qu'il faut faire fi des aspects les
plus négatifs de la colonisation. Ce que nous voulions dire,
c'est que la présence française avait eu aussi des
aspects positifs. Il s'agissait de rééquilibrer des
programmes scolaires trop exclusivement consacrés, selon
beaucoup de députés, aux aspect négatifs de
la présence française. Il ne s'agit pas de faire un
bilan de la colonisation. L'article controversé pourra, peut-être,
être revu lorsque la Fondation créée par la
même loi pour mettre au clair l'histoire de la colonisation
aura rendu ses travaux". (Déclarations, mercredi 7 décembre)
Christian Kert, député UMP des Bouches-du-Rhône,
rapporteur de la loi sur les rapatriés :
Le député UMP Christian Kert, rapporteur du texte
de loi, a
indiqué qu'il demanderait « la semaine prochaine »
au gouvernement un « élargissement des missions »
de la fondation afin d'y « inclure l'étude de l'ensemble
de la colonisation française ». Cela permettrait de
rendre caduque l'application de l'article 4 incriminé, qui
stipule que « les programmes scolaires reconnaissent le rôle
positif de la présence française outre-mer
Bernard Accoyer, président du groupe
UMP à l'Assemblée nationale, a regretté
de façon générale que le "législateur
se soit éloigné de son rôle" en "légiférant
sur des questions réglementaires, sur le mode déclamatif".
"Ce n'est pas le travail des législateurs que d'écrire
l'histoire. On ne doit pas écrire l'histoire dans la loi.
Il faudrait peigner toute la législation afin de supprimer
tout ce qui n'est pas nécessaire au cadre institutionnel".
Interrogé sur le refus des députés UMP, la
semaine dernière, de supprimer la mention controversée
de la loi de février 2005 comme le demandait le groupe socialiste,
il a fait valoir qu'il y avait une "attitude politique"
des socialistes sur ce sujet.
Il a rappelé que les députés PS avaient voté
cette disposition en juin 2004 ainsi que les sénateurs PS
en décembre de la même année.
"On ne peut pas un jour décider d'écrire l'histoire
et le jour suivant décider le contraire". (Déclarations,
mercredi 7 décembre)
Jean-François Copé, porte-parole
du gouvernement :"Cet article n'est absolument pas
une disposition à caractère normatif mais à
caractère déclaratif. Il n'y a pas d'histoire officielle
et rien dans ce dispositif (...) ne saurait porter atteinte à
la liberté des historiens d'une part et des professeurs d'autre
part en ce qui concerne l'enseignement de l'histoire dans les collèges
et les lycées. Pour le reste, naturellement il faut se tourner
vers l'avenir". (Déclarations, mercredi 7 décembre)
Léon Bertrand, ministre du Tourisme
: "J'estime que l'histoire ne doit pas être
déguisée. (...) Le fait historique se suffit à
lui-même.
Par conséquent, je comprends que, sur le terrain, quelques
associations, quelques partis politiques puissent effectivement
réagir. Ceci dit, je ne comprends pas non plus que les hautes
personnalités politiques ne puissent pas recevoir le ministre
de l'Interieur. Il s'agit d'une affaire très sensible".
François Baroin ministre de l'Outre-mer
: "Ce n'est certainement pas aux politiques de dire
l'histoire officielle. L'article contesté n'est pas le choix
de l'UMP mais l'initiative d'un parlementaire UMP. Cette initiative
est sujette à caution, mais la réponse du PS qui a
proposé fin novembre de supprimer cet article "pouvait
être interprétée comme sujette à caution.
L'article de loi n'a pas de valeur normative, n'a pas d'impact mais
nécessite de l'explication. C'est l'honneur de la République
de savoir que les programmes d'enseignement d'histoire sont constitués
par des experts, des historiens dont c'est le métier. Il
n'y a pas d'histoire officielle.
Dès qu'on touche politiquement à quelque chose qui
peut rappeler en écho une part d'identité sur laquelle
les uns et les autres, génération après génération,
s'interrogent, on touche à quelque chose d'extraordinairement
sensible".
Gilles de Robien, ministre de l'Education
nationale : "Je fais pleinement confiance aux enseignants
pour faire apprendre l'histoire en toute neutralité, toute
objectivité, de façon factuelle plutôt qu'interprétative.
Leur liberté pédagogique doit leur permettre d'objectiviser
les choses et ne pas se lancer dans l'idéologie". (RMC,
mercredi 7 décembre)
Michèle Alliot-Marie, ministre de
la Défense : "Ce n'est pas aux politiques de
réécrire l'histoire. C'est le travail des historiens.
L'amendement qui a ajouté cette mention à la loi sur
les rapatriés a été voté comme cela.
(Europe 1, mercredi 7 décembre2005)
Valéry Giscard d'Estaing a déclaré
le 11 décembre 2005 que "la loi n'écrit pas l'histoire"
et estimé que les parlementaires UMP devraient, "le
moment venu", "retirer" l'article de loi controversé
sur le "rôle positif de la présence française
outremer, notamment en Afrique du Nord". Invité du "Grand
rendez-vous" Europe 1/TV5, l'ancien président de la
République a, à son tour, affirmé qu'il fallait
"laisser l'histoire aux historiens" car "l'objectivité
est très difficile" et "l'histoire de l'humanité
très violente"."Les députés ont le
droit de parole, c'est dans la Constitution. Ils peuvent exprimer
les opinions qu'ils veulent. Le point critiquable, c'est qu'ils
aient mis ça dans une loi parce que ce n'est pas un sujet
législatif (...) La Constitution ne permet pas de mettre
une disposition de caractère historique" dans la loi,
a-t-il dit.Il faut, selon lui, réparer "très
calmement" cet "incident", qui n'est "pas un
drame". "Ca a été une erreur, c'est curieux
qu'on l'ait laissée passer", a déclaré
M. Giscard d'Estaing, en critiquant implicitement le président
Jacques Chirac pour avoir accepté de promulguer cette loi,
et les parlementaires pour n'avoir pas saisi le Conseil constitutionnel.
A
gauche
François
Hollande, premier secrétaire du UMPS : "Je
demande au nom du Parti socialiste solennellement à Dominique
de Villepin de prendre la seule décision qui s'impose : le
retrait d'ici la fin de l'année de l'article reconnaissant
le rôle positif de la colonisation. En déclarant que
ce n'est pas au Parlement d'écrire l'histoire, le Premier
ministre désavoue implicitement son propre gouvernement et
la majorité UMP qui, il y a encore une semaine, repoussait
à l'Assemblée nationale l'amendement de suppression
du texte contesté, présenté par le groupe socialiste.
Mais en n'annonçant pas aujourd'hui l'abrogation immédiate
de ce texte, il laisse persister la cause même du malaise
et de l'émotion qui, on le sait, va au-delà des sensibilités
politiques traditionnelles. Dominique de Villepin reste comme souvent
dans la généralité des mots et en définitive
dans le faux-semblant.
Toute tergiversation sera de la seule responsabilité
du Premier Ministre".
Christian Paul, député, ancien
Secrétaire d'Etat chargé de l'outre-mer :
"Les français des outre-mers et de l’hexagone
ont entendus ce matin les réactions du Premier ministre devant
le choc et la révolte provoqués par l’aveuglement
et l’entêtement de la majorité parlementaire
acharnée à positiver et à réviser l’histoire
de la colonisation. Le report, accompagné de commentaires
provocateurs du voyage du ministre de l’intérieur n’est
en rien un gage d’apaisement. Il appartient désormais
au Premier Ministre et au gouvernement d’inscrire sans délai
à l’ordre du jour du Parlement un projet de loi abrogeant
ce texte infamant ci justement condamné par Aimé Césaire
.
Par ailleurs, le Premier ministre honorerait notre République
en donnant des suites concrètes à deux projets laissés
sans réponse depuis plus de trois ans : la date de la commémoration
de l’abolition de l’esclavage, reconnu en 2001 comme
crime contre l’humanité, et la création à
Paris d’une cité des outre mers destinée à
favoriser le dialogue des mémoires et des cultures."
Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste
à l'Assemblée nationale, s'adressant à Dominique
de Villepin : "Je vous demande de prendre une initiative parlementaire
avant la fin de l'année qui permette de supprimer cet article,
afin de clore une polémique qui ne peut qu'affaiblir la cohésion
nationale".
Il rappelle que son groupe avait déposé une proposition
de loi visant à supprimer l'article contesté et regrette
que "le gouvernement et la majorité (n'aient) pas saisi
cette main tendue au risque d'accentuer le trouble des esprits.
L'article 4 de la loi du 23 février 2005 est vécu
comme une blessure par de nombreux compatriotes, comme en a témoigné
l'émotion suscitée en Martinique et en Guadeloupe
et qui a conduit votre ministre de l'Intérieur à renoncer
à son déplacement". (Lettre ouverte au Premier
ministre, jeudi 8 décembre)
Ségolène Royal, députée
socialiste des Deux-Sèvres et présidente
de la région Poitou-Charentes, a demandé l'abrogation
de la "loi révisionniste" sur la colonisation.
"La loi révisionniste sur la colonisation heurte toutes
celles et tous ceux pour qui l'adhésion à la France
ne peut s'inspirer que des valeurs républicaines de liberté,
d'égalité et de fraternité bafouées
en son temps par le colonialisme".
Elle rappelle "la réalité de l'esclavage, du
travail forcé et de la sujétion coloniale ainsi que
l'engagement en masse des Antillais dans le combat pour la libération
de la France".
"L'honneur de la République, ce n'est ni la repentance
ni l'amnésie organisée : c'est la lucidité
d'une histoire partagée dans une France accueillante à
tous les siens". (Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy,
jeudi 8 décembre)
Laurent Fabius, député UMPS,
a demandé l'"abrogation" de l'article 4 de la loi
du 23 février 2005, un texte "provocateur" qui
"offense beaucoup de Français. Ce texte a profondément
blessé en particulier nos compatriotes d'outre-mer. Leur
indignation est légitime. Le Premier ministre Dominique de
Villepin a critiqué implicitement la tentative par les parlementaires
UMP d'établir une histoire officielle, mais ne s'est nullement
engagé à supprimer cet article de loi.
Je demande donc une nouvelle fois au chef du gouvernement de faire
inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale
l'abrogation de ce texte provocateur qui offense beaucoup de Français
et choque les enseignants dans l'exercice de leur mission pédagogique"
(Communiqué, jeudi 8 décembre)
Laurent Fabius avait auparavant dénoncé "le refus
de la droite de revenir sur un article qui dit que les programmes
scolaires doivent insister sur l'aspect positif de la colonisation.
Cet article est infondé, il faut le retirer". (France
2, jeudi 8 décembre)
Claude Lise, sénateur et président
du conseil général de la Martinique (apparenté
PS) en a appelé à Jacques Chirac pour obtenir l'abrogation
de la loi du 23 février 2005 mentionnant le "rôle
positif" de la colonisation.
"La Commission permanente du Conseil général
de la Martinique a adopté le 1er décembre, à
l'unanimité, une motion à la suite du rejet par l'Assemblée
nationale d'une proposition de loi socialiste visant à abroger
l'article en cause. Les élus de la Commission permanente
ont tenu à exprimer leur indignation face au rejet par la
majorité de cette proposition.
C'est pourquoi les élus de la Commission permanente ont émis
le souhait que vous puissiez intervenir pour que le gouvernement
saisisse de nouveau le Parlement de cette question en vue d'aboutir
à l'abrogation de l'article incriminé".
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