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Journée nationale d'hommage aux Harkis - 2008
 
   
                 
       
La journée nationale d'hommage aux Harkis s'est concrétisée hier 25 septembre 2008 par une cérémonie patriotique émouvante, à Aix en Provence qui a donné l'occasion aux personnalités présentes de faire savoir leur indignation au regard de l'Histoire sur l'abandon dont ont été victimes les harkis, après la guerre d'Algérie.
Engagés dans l'armée française depuis toujours, se battant pour ce qui était alors leur pays mais aussi leurs familles, ils ont été bien mal récompensés de leur sacrifice notamment, après la guerre d'Algérie, et les accords de cessez-le-feu de mars 1962. Démobilisés, désarmés, non protégés par l'armée française, des milliers d'entre eux et leurs familles ont été massacrés par le FLN, la cérémonie devait s'achever par la remise de la légion d'honneur à Madame Dahbia Draouzia | Lire la suite |
Jean-Marie BOCKEL, secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, a présidé les cérémonies de la 8ème Journée nationale d'hommage aux Harkis et aux autres membres des formations supplétives, aux Invalides.
Jean-Marie BOCKEL a rappelé dans son message que « Dans les heures les plus tragiques et les plus sombres de notre Histoire, les Harkis furent, eux aussi, au rendez-vous, pour rendre à notre pays sa dignité. Ils écrivirent, en lettres de sang, certaines des plus belles pages de notre Histoire nationale. »
A l'issue de la cérémonie, le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants a procédé à la remise de décoration à dix récipiendaires.
La veille, Jean-Marie BOCKEL avait reçu, au Ministère, les présidents des principales associations de Harkis. | lire le message complet |
Sur TF1 Said Merabti de l'AJIR Aix en Provence était à l'honneur
Voir un extrait du journal télévisé du 25 septembre 2008 à 13 h
 
   
Lecture de la vidéo est au format Real Player
 





Hubert DERACHE
Sous préfet
d'Aix en Provence
donne lecture
du
message
de
Jean-Marie BOCKEL

   
 
MESSAGE
A L'OCCASION DE LA JOURNÉE NATIONALE D'HOMMAGE
AUX HARKIS ET AUTRES MEMBRES DES FORMATIONS SUPPLÉTIVES 25 SEPTEMBRE 2008

En ce jour de commémoration, la France honore les Harkis et les autres membres des formations supplétives, qui ont servi notre pays avec dévouement, courage et abnégation.
Durant la Guerre d'Algérie, vous vous êtes illustrés au sein de Tannée française, afin de défendre les idéaux de notre pays, mais aussi votre terre et vos familles.
Ce courage, vous l'avez puisé dans l'exemple de vos pères et de vos grands-pères, qui avaient suivi le même chemin, pour sauver l'honneur du Drapeau français et de notre patrie.
Dans les heures les plus tragiques et les plus sombres de notre Histoire, ils furent, eux aussi, au rendez-vous, pour rendre à notre pays sa dignité. Ils écrivirent, en lettres de sang, certaines des plus belles pages de notre Histoire nationale.
En cette année de 90e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, il faut rappeler que de nombreux soldats originaires d'Afrique du Nord, et pour beaucoup d'entre eux de la terre d'Algérie, versèrent généreusement leur sang pour que la France retrouve la Paix et la Liberté.
Ainsi la France n'oublie pas les 36.000 braves tombés au Champ d'Honneur, dans les tranchées de Verdun, dans la Somme, ou dans les campagnes d'Artois.
La France n'oublie pas le sacrifice héroïque de ces soldats durant la Seconde Guerre mondiale, contre l'envahisseur nazi.
La France n'oublie pas la bravoure de vos pères lors de la campagne d'Italie, pendant le débarquement de Provence ou durant la campagne d'Alsace.
A l'image de vos pères, vous avez fait face : vous êtes leurs dignes héritiers.
Aujourd'hui, la France se souvient et vous rend hommage, à votre tour.
Il y a sept ans, le Président de la République a voulu que soit gravé dans la pierre, aux Invalides et en 26 lieux symboliques, l'article !1er de la loi du 11 juin 1994.
Par ce geste, c'est l'ensemble de la Nation qui reconnaît votre combat, vos souffrances et vos immenses sacrifices.
Malgré les terribles épreuves que vous avez endurées, avec vos familles, vous êtes restés indéfectiblement loyaux envers la France.
Pourtant votre drame demeure encore méconnu de la plupart de nos concitoyens.
C'est pourquoi la communauté nationale tout entière vous exprime aujourd'hui sa reconnaissance.
Votre histoire est notre Histoire : c'est celle de l'ensemble de notre pays.
En ce jour de commémoration, la Nation vous renouvelle sa profonde gratitude et reconnaît sa dette historique envers vous, qui méritez notre respect et la solidarité de la patrie.
Honneur aux Harkis. Vive la République! Vive la France!
Jean-Marie BOCKEL

Message aussi fade que le personnage partisan du 19 mars 1962
 
Remise de la légion d'honneur à Mme Dahbia Draouzia
   

Discours prononcé à l'occasion
de la remise des insignes
de Chevalier de la Légion d'Honneur
à Dahbia DRAOUZIA ,
par Mr le Sous Préfet Hubert Derache


Je suis tout particulièrement honoré que vous ayez souhaité me choisir comme vôtre parrain pour vous remettre dans quelques instants les insignes de chevalier de la Légion Honneur . Cet honneur est double car vous êtes pour moi, à la fois, une élue d'Aix mais aussi une des agents de la sous-préfecture dont la direction m'a été confiée, il y a plus de deux ans, maintenant.
Permettez-moi, également, de vous confier ma joie, chère Dahbia que vous soyez une des premières femmes à bénéficier directement des retombées des récentes instructions du Président de la République qui a demandé au Premier ministre et à l'ensemble des membres du Gouvernement que les ordres nationaux présentent autant de femmes récipiendaires que d'hommes et que les promotions reflètent d'avantage l'image et la diversité de nôtre société. ....
Enfin, quel beau symbole ! Celui d'avoir choisi cette journée nationale commémorative du 25 septembre d'hommage aux harkis pour vous faire remettre cette Légion d'Honneur. Les harkis et leurs familles présents sont honorés de cette décoration et vous êtes honorées de vous la faire remettre en leur présence.
Vous êtes née le 1er avril 1954 en grande Kabylie et vous arrivez en France dans les conditions douloureuses que chacun de nous, ici présent, a parfaitement à l'esprit. Vous avez perdu vôtre père, vôtre oncle et vôtre grand-père, morts tous les trois pour la France au cours de cette guerre d'Algérie. Comme beaucoup d'autres familles placées dans vôtre situation, vôtre famille a payé un très lourd tribut à nôtre Patrie.
Fille de harkis, pupille de la Nation, vous vous retrouvez comme des milliers de vos compatriotes parquée dans les camps de Rivesaltes, puis de Bias et, ensuite, le logis d'Ane à Jouques. Vous garderez de cette période difficile un sentiment d'amertume et de révolte qui va façonner vôtre destin et vos engagements à venir. Vous n'hésitez pas à dire de cette époque que vous étiez, je vous cite un « enfant parent ». En effet, spoliée de vôtre enfance et de vôtre adolescence, vous vous êtes retrouvée chef de famille à 15 ans, à peine.

Dans ces conditions vôtre cursus d'étude a été court : école primaire de Peyrolles, puis collège de Manosque. A 20 ans, vous entrez dans la vie active comme agent à la préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille. Ensuite, par le bénéfice d'un rapprochement familial vous rejoignez la sous-préfecture d'Aix-en-Provence . Pendant vôtre séjour à Marseille, tout le monde a pu remarquer vôtre soif d'apprendre, de lire, de vous instruire. Vous assistez à des conférences, vous voulez progresser. Rien de ce qui est nouveau ne vous échappe.
Jamais très éloignée de vôtre communauté d'appartenance et de vôtre famille, vous agissez pour inciter vos jeunes compatriotes à créer des associations de défense, à réfléchir sur vôtre marginalisation et à vous inscrire résolument dans le combat pour l'égalité des chances
Remarquée par le colonel Marc EGLOFF, vous vous présentez aux élections municipales d'Aix-en-Provence. Vous êtes élue en 1989 avec une délégation « jeunes en difficulté ». En 2001 aux côtés de Maryse JOISSAINS, vous jouez la carte de la parité surtout que vous souhaitez la victoire de vôtre amie. Parlons-en de cette amie qui vous a fait l'honneur et l'amitié d'être présente à vos côtés en ce jour. Avocate des harkis, Maryse a été pour vous une référence, une personne-ressource. Au courant de toutes les difficultés de vôtre communauté, elle a su toujours être à vôtre écoute, à vous tirer vers le haut. Une solide affection s'installe entre vous. Vous gagnez les élections à ses côtés et elle vous place comme 6ème adjointe, déléguée aux affaire sociales.
Vous obtenez, même, un prix de l'innovation sociale pour la commune d'Aix-en-Provence : une reconnaissance nationale pour tout ce que vous entreprenez- Vous avez, ainsi, démontré à la tête de vos équipes, par vôtre implication au quotidien et vôtre dévouement qu'une collectivité territoriale n'est pas une structure sans âme, sans vie. C'est avant tout des hommes et des femmes qui mettent en commun leur énergie pour faire progresser le service public et participer au dynamisme de la cité du Roy René.
Vous menez, en parallèle, une carrière professionnelle comme adjointe administratif principal de deuxième classe
Vous avez fondé une famille et élevé avec mérite deux fils Jonathan et Mathieu, ici, présents que je suis heureux de saluer.
Quand on jette un regard sur 32 ans de vie de travail et d'engagement, c'est à la fois peu et beaucoup puisque c'est presque une moitié de vie. Cette décoration qui va être agrafée sur vôtre poitrine dans quelques instants marque la reconnaissance de vôtre labeur, de vôtre contribution au développement de nôtre pays, la reconnaissance par l'Etat des efforts accomplis mais elle symbolise vôtre réussite personnelle et la réussite de vôtre intégration qui vous était si chère quand vous aviez à peine 20 ans.
Cela paraît peu de choses car cette décoration n'est pas une fin en soi mais bien le départ ou la suite pour continuer à servir comme vous l'avez toujours fait. J'attache beaucoup d'importance à cette cérémonie et vous aussi, Dahbia, je crois car cette reconnaissance vous l'attendiez secrètement, des hommes et des femmes l'ont attendue et le Président de la République l'a, enfin, concrétisé.