"Pas de repentance, votez pour moi". Nicolas Sarkozy le 9 mars 2012i à Nice, une semaine avant le cinquantième anniversaire des accords d'Evian.

 
 
Le président Nicolas Sarkozy, en visite à Nice le vendredi 9 mars 2012, a offert une "réparation morale" aux harkis, reconnaissant qu'ils avaient été "abandonnés" par la France, mais a refusé de présenter les excuses de la République et d'ouvrir la voie à une réparation matérielle.

Le 7 février 2007, en campagne présidentielle à Toulon, le candidat UMP avait estimé que le France devait "des excuses et des réparations" aux enfants des harkis qui ont combattu aux côtés des soldats français pendant la guerre d'Algérie.
Interrogé sur ces réparations le vendredi 9 mars 2012 à son arrivée à Nice, le chef de l'Etat a jugé que le temps avait "arrangé les problèmes matériels", soulignant que les harkis n'étaient plus parqués dans des camps.
"La réparation morale, elle est toujours d'actualité", a-t-il déclaré, excluant implicitement des réparations financières.
Les harkis "ont eu le sentiment d'être abandonnés", a-t-il noté, admettant qu'"ils ont eu raison d'avoir ce sentiment-là".

       
     
Cinquante ans après les Accords d'Evian, et la fin de la guerre d'Algérie, Nicolas Sarkozy considère dans un entretien à "Nice Matin" que "la France ne peut pas se repentir d'avoir conduit cette guerre".
Dans cette interview publiée ce vendredi, il concède que "les rapatriés et les harkis ont été les victimes de la décolonisation". Mais il ajoute: "où est la responsabilité de la France? D'avoir été une puissance coloniale ou d'avoir accepté un processus de décolonisation en Algérie?". A ses yeux, "la France ne peut pas être coupable de tout et de son contraire".
"La France assume son Histoire, c'est tout", déclare le chef de l'Etat, qui brigue un second mandat. Il reconnaît simplement "que les harkis comme les rapatriés incarnent une partie de la mémoire de notre pays et que cette mémoire doit être connue et qu'elle a droit au respect"
 
 
     
 
   
   
Pour essayer de renouer le fil avec des milieux rapatriés militants que le cinquantenaire a porté à ébullition.
Pour eux, le 19 mars n'est en aucun cas une date commémorative d'un cessez-le-feu, mais le signal de l'exode en Métropole et du massacre de milliers de Français d'Algérie après le cessez le feu et le massacre de plusieurs dizaines de milliers de harkis, les supplétifs de l'armée française en Algérie, ébullition au maximum à Nice avec l'érection le 18 juin 2011 d'une statue du général de Gaulle par le maire actuel Christian Estrosi avec sa complice Agnés Rampal et une association de Rapatrié d'Algérie de "les ralliés" qui est dirigée par William Tapia-Lopez
     

Tout serait facile s'il n'y avait pas eu ces fichues promesses faites à la communauté harkie. Leurs représentants avaient été reçus, le 31 mars 2007, au quartier général de la rue d'Enghien, à Paris, par celui qui allait devenir chef de l'Etat.
"Si je suis élu, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre de harkis et d'autres milliers de “musulmans français” qui lui avaient fait confiance, afin que l'oubli ne les assassine pas une nouvelle fois", avait déclaré le candidat, sous les applaudissements nourris.

Les harkis en avaient déduit qu'ils obtiendraient une loi mémorielle et des indemnisations. Les Français d'Algérie y avaient vu pour leur part un début de prise en compte de leurs revendications. Avant, aujourd'hui, de s'estimer "trahis".

   

Du coup, certaines associations de rapatriés s'activent, à l'instar de Jeune Pied Noir, l'une des plus véhémentes.

"Celui qui a été au pouvoir pendant cinq ans n'a pas rempli ses promesses", accuse Bernard Coll, son secrétaire général. "Sarkozy préfère les “pétrodollars” du FLN aux euros qu'il devrait verser aux victimes du 19 mars", lâche-t-il.

Plus modéré dans son propos public, Gabriel Mène, président de l'Union syndicale de défense des intérêts des Français repliés d'Algérie (Usdifra), espère un geste rapide. "Jusqu'à présent, ce n'ont été que des engagements électoralistes", déplore-t-il. "Une annonce sur la reconnaissance par la France de sa responsabilité pour les drames et les souffrances subis par les rapatriés d'Algérie serait forte", espère-t-il.
"Ce serait un premier pas", nuance Thierry Rolando, le président du Cercle algérianiste, qui se veut circonspect sur un éventuel "réveil tardif et dans l'urgence", à Nice, d'un président-candidat dont "le message a été très brouillé pendant cinq ans".

Le président n'a pas décidé d'indemnisation, au grand dam des associations réunies encore une fois en février 2012 par le directeur de cabinet Christian Frémont. Il n'y a pas eu de loi mémorielle non plus. Pour autant, M. Sarkozy a accompli de nombreux gestes pendant son quinquennat.

De retour d'un voyage en Algérie, le président a prononcé une allocution, le 5 décembre 2007, journée nationale d'hommage aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord.

Le 25 septembre 2011, il a décoré des harkis aux Invalides, sans prononcer le discours de reconnaissance prévu et distribué dans la foule présente . -

Fin novembre 2011, il a remis à l'ancien officier putschiste d'Alger – qui fut aussi grand résistant – Hélie Denoix de Saint-Marc les insignes de Grand-Croix de la Légion d'honneur. "Des mesures ont été prises pour l'emploi dans la fonction publique de harkis de troisième génération", indique aussi l'Elysée. (embauche de 41 personnes sur des milliers de candidats)

Promesses non tenues
 

Il avait aussi et surtout promis de réhabiliter les harkis
une « véritable discrimination positive ».
En 5 ans, comme souvent, rien ne fut fait.


« Si je suis élu, je m’engage à faire pour vous une discrimination positive, doublement positive, la discrimination positive
« plus, plus ». Vous êtes, vous les enfants de harkis, les premières personnes vers qui nous devons engager une politique de discrimination positive (…) par la mise en place de politiques individualisées en matière de formation, d’accès à l’emploi ou au logement, ainsi que des concours spécifiques d’accès à l’emploi public ou une politique particulière d’accès aux fonctions et postes politiques.
Les harkis ayant été en captivité pourront bénéficier du titre de « prisonniers de guerre ». Ils seront tous « considérés comme des anciens combattant ».
La création rapide d’une Fondation pour la mémoire sur la guerre d’Algérie, dans laquelle les harkis (auront) toute leur place, avec les autres rapatriés. (…) Il faudra bien un jour rendre hommage aux victimes de cette « guerre sans nom » sur les deux rives, des victimes auxquelles on doit enfin donner des visages. »


Résumons- nous: En 2007, Nicolas Sarkozy avait donc 5 promesses:


1. Accorder aux harkis le statut de prisonniers de guerre ou d'anciens combattants, une promesse non tenue.
2. Créer une fondation pour la mémoire sur la guerre d'Algérie, une promesse non tenue.
3. Mettre en place une politique individualisée en matière de formation, de logement ou d'emploi pour les descendants de Harkis, une promesse non tenue.
4.Privilégier les Harkis et leurs descendants pour l'accès aux emplois publics, une promesse non tenue.
5.« Reconnaître la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des harkis en 1962 », une promesse... non tenue.