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CHERCHELL
Le cimetière chrétien
à l’abandon
Journal El Watan.
Il suffit de contourner une clôture
qui fait face à la RN11, du côté nord, pour
pénétrer dans le cimetière chrétien
qui se trouve dans un état de dégradation avancé.
Des amas d’ordures ménagères et de gravats s’amoncellent
dans la partie ouest de l’ancienne ville de Cherchell.
A l’entrée du cimetière chrétien, une
cabane partiellement détruite dégage des odeurs nauséabondes.
A l’intérieur, il est impossible de faire un pas sans
marcher sur des excréments. L’espace où reposent
les morts est «labouré». On a fait table rase
des tombes. Il reste quand même des morceaux de marbre qui
portent des inscriptions en hébreu. Des herbes sauvages envahissent
les lieux. Les derniers vents violents ont fait plier les arbres
et leurs branches sèches couvrent complètement ces
tombes. Des canettes et des bouteilles de boissons alcoolisées
jonchent les lieux. On devine le genre de gens qui le fréquentent.
Les caveaux sont dans un état lamentable, s’ils ne
sont pas détruits. Une colonne érigée au milieu
de ce cimetière se dresse devant notre regard. Elle a résisté
au vandalisme. A l’intérieur des rares caveaux pas
encore vidés de leurs «habitants», des cercueils
ouverts où y voit des squelettes. Des images qui donnent
des frissons. Des plaques de marbre portant les noms des familles
de confession chrétienne traînent ici et là.
Impossible d’identifier les tombes ou plutôt ces «trous».
Des constructions ont vu le jour au début des années
1990 juste à côté de ce cimetière. La
volaille erre parmi les sépultures. Le consul général
de France s’est rendu en ce début d’année
dans ce cimetière. Les autorités ont effectué
un léger lifting à l’entrée «officielle»
du cimetière. Protocole exige. C’est la manière
habituelle, dans la wilaya de Tipaza, de dissimuler la réalité.
Il n’y a point de respect pour les morts. Par M’Hamed
H.
http://www.elwatan.com/journal/html/2004/08/25/sup_html.htm
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Jean Pierre Rondeau nous
fait part de son témoignage, c'est du vécu...
Je puis
témoigner pour le cimetière d'Oran (visité
en 2002) que je considère comme une exception, parce qu'il
est, comme celui d'Alger, une "vitrine". S'il est en bon
état (vu l'Histoire, les 40 ans, la non visite et l'entretien
des familles), je sais que cela ne concerne pas les autres cimetières
et notamment ceux des petites villes. D'autant que le cimetière
juif d'Oran a été rasé pour moitié (constructions),
même s'il m'avait été donné par les Oranais
actuels comme rasé dans sa totalité (d'où ma
non visite en 2002).
Dans un premier temps, on ne m'a laissé visiter qu'un grand
carré (destiné à mon avis aux "touristes"
d'où mon emploi du mot vitrine). Je ne sais pas si je n'ai
pas lu que depuis le reste avait été construit. Puis,
après bakchich et seulement le lendemain, j'ai pu visiter
le tout. Le premier carré était donc en bon état.
Le reste avait subi des dégâts. Mais il était
évident que cela était dû aux intempéries
(quelques arbres tombés sur les tombes) ou au temps passé
(marbre fendu et tombé dans la tombe) Ces tombes avaient
été "vidées". Ceci étant,
la majorité des tombes était en bon état. J'ai
retrouvé celle de mon grand père en très bon
état.
J'ai filmé près de 3/4 d'heures: défilement
de tombes pour tenter de ramener le maximum pour les amis (Ah, s'ils
retrouvaient la tombe familiale...!). Je n'ai pas trouvé
le temps et la société idéale pour faire des
copies au moindre coût. Néanmoins, les tombes sont
dans un cadre serein. Le Monument aux Morts des Zouaves est en très
bon état. Mais je dis bien: mon témoignage ne concerne
que ce cimetière.
Enfin, pour l'anecdote. J'ai loupé un bout de film. Quand
j'arrivais en taxi, longeant un des murs du cimetière, j'ai
vu une femme jeter son sac poubelle par dessus le mur. J'ai bien
entendu été vérifier ensuite, quand j'ai pu
pénétrer. Il y avait quelques sacs, mais récents
et pas un amoncellement. Ce qui prouvait que c'était régulièrement
nettoyé. Il m'a semblé que les gardiens étaient
vigilants. Ce geste provenait plus de certaines moeurs algériennes
et même maghrébines et moyennes orientales (on jette
les poubelles dans la rue) que d'une volonté d'insulter.
Jean-Pierre RONDEAU
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