Chronologie d’une tragédie gaullienne

 
 


 

Chronologie d’une
tragédie gaullienne

par

Henri-Christian GIRAUD

Algérie :
13 mai 1958 - 5 juillet 1962

 

L’internationalisation du conflit algérien étant déjà très avancée lors de son arrivée au pouvoir en mai 1958, de Gaulle s’emploie aussitôt à intérioriser le problème algérien et à lui trouver une « solution française ». Pour obtenir le soutien des Américains, il n’hésitera pas à mettre en balance l’appartenance de la France à l’Alliance atlantique. Ce qui n’empêchera pas l’ONU, que de Gaulle appelait le « Machin », d’infliger, en décembre 1960, une cuisante défaite diplomatique au chef de l’Etat français qui avait fait de la question algérienne une affaire personnelle. De plus, en choisissant – après avoir proclamé le contraire – de privilégier, dans la précipitation, la voie de l’indépendance et le choix du seul FLN comme interlocuteur, de Gaulle referme brutalement le piège sur les pieds-noirs et les musulmans fidèles à la France, condamnant les uns à l’exode et les autres au massacre. Une « solution française » qui, cinquante ans après, continue de susciter un profond malaise. Jour après jour, au long de ces quatre années terribles, voici les dates-clés – officielles ou cachées – de cette triple tragédie.
Une chronologie très fouillée, enrichie d’archives internationales inédites notamment américaines particulièrement éclairantes.

(© APERS 2013)

320 pages
Prix : 22 €
ISBN : 978 2 84186 660 1
En librairie le 7 juin 2012

 
En savoir plus sur cet excellent ouvrage que nous vous recommandons , un extrait de la revue de l'AMEF N° 50
1er trimestre 2013
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Chronologie d'une tragédie gaullienne Algérie:
13 mai 1958- 5 juillet 1962.

Henri-Christian Giraud


Petit-fils du célèbre général, et ancien directeur de rédaction du Figaro-Magazine, Henri-Christian Giraud avait déjà consacré plusieurs études à De Gaulle, qui avait évincé son grand-père à Alger en 1943.
Il avait notamment souligné ses accointances avec les communistes pendant la Seconde Guerre mondiale, et réfuté le témoignage complaisant de son fils, l'amiral du même nom. Le voici qui démonte aujourd'hui sa dernière imposture, consistant à travestir en succès sa liquidation précipitée de l'Algérie française.
Certes, d'autres auteurs avant lui avaient montré la duplicité du personnage, mais la méthode qu'il emploie donne à son ouvrage une efficacité particulière. En effet, il suit la chronologie, jour après jour, du printemps 1958 à l'été 1962, tout en rassemblant faits, déclarations d'hommes politiques, opinions et témoignages, notes de militaires et citations d'historiens, notamment les historiens américains qui ont souligné l'importance de la pression internationale dans l'affaire algérienne.

Cette méthode permet de montrer le décalage entre le discours officiel tenu par De Gaulle vis-à-vis de l'armée et des Pieds-Noirs, et la réalité de son action, visant à abandonner coûte que coûte l'Algérie au seul FLN.
Sont ainsi mis en lumière, notamment, ses intentions cachées dès mai 1958, la véritable portée du discours du 16 septembre sur l'autodétermination, sa capitulation progressive devant les exigences des rebelles, son alliance avec le FLN dans la lutte contre l'OAS, puis, après les « accords d'Evian », et encore après l'indépendance, sa volonté d'ignorer les enlèvements d'Européens ou le massacre des harkis.
Au passage, la précision de ses analyses laisse affleurer d'inquiétantes hypothèses: la victoire militaire demandée au général Challe serait-elle destinée, non pas, comme on le croit souvent, à négocier en position de force, mais à chercher à dissimuler à l'armée sa politique d'abandon?

Si, contrairement aux usages, il reçoit lui-même le chef rebelle Si Salah prêt à se rallier, à la place de son Premier ministre Michel Debré, n'est-ce pas pour éviter que ce dernier n'apporte à cette affaire une solution plus française?
Au final, la satisfaction de s'être débarrassé du « boulet algérien » ne l'emporte-t-elle pas chez lui sur la perception qu'il a du résultat catastrophique de sa politique?
Catastrophe qu'il sait, en tout cas, par la magie de son verbe, présenter comme un succès devant une opinion métropolitaine passive, voire complice. Et dont les conséquences, nous dit l'auteur, se font toujours sentir de nos jours, avec une immigration algérienne massive sur notre sol.

Et de faire sien en conclusion ce jugement d'Hélie de Saint-Marc: « On peut discuter sans fin de l'indépendance... Mais cette indépendance-là fut plus douloureuse qu'une amputation. La France a laissé dans l'affaire une part de son âme et de son génie propre.
Elle s'est abaissée à des actes monstrueux: non-assistance à des hommes en danger de mort, livraison d'innocents, mensonges d'Etat.
Elle a cru donner la liberté à un peuple en la donnant à un clan; elle a condamné l'Algérie aux convulsions des nations bâties sur un malentendu.
Elle l'a amputée d'une grande partie de ses forces... ». Abondamment documenté, et dédié à notre regretté Jean Brune, ce livre permettra aux Français d'Algérie de mieux comprendre les tragiques circonstances de leur exode.

Georges-Pierre Hourant. In Algérianiste N° 140 de décembre 2012

 

Un document original sur le drame algérien, par Rémy Kauffer


Henri-Christian Giraud aborde les 4 dernières années du conflit algérien sous un angle original et fécond : celui de la chronologie.

Tragédie gaullienne : s'agissant de la seconde moitié de la guerre d'Algérie (1958-1962), l'expression m'a d'abord paru polémique. Renseignements pris auprès de l'auteur, il n'en est rien. Henri-Christian Giraud n'a jamais voulu insinuer que le général de Gaulle serait le seul responsable de cette tragédie, mais tout aussi bien que la liquidation de l'empire français fut pour l'homme du 18 juin un drame personnel. Ce qui ressort clairement de cette chronologie rigoureuse et éclairante, c'est une sorte d'équation à multiples inconnues : la direction extérieure du FLN murée dans sa certitude de tenir le dernier quart d'heure, l'ALN de l'intérieur au bord de l'effondrement, les Français d'Algérie ballotés entre exaltation et déprime, l'hypothétique "3ème force", l'armée dévorée par la crainte de perdre une nouvelle guerre, la communauté internationale de plus en plus réservée envers la France. Cette équation que le Général ne résolut que par défaut, par lassitude presque, n'ayant pu (ou su) jouer sur tous les tableaux possible au moment opportun comme il l'aurait voulu. Témoin l'affaire Si Salah (février 1960-juillet 1961), cette tentative ratée de "paix des braves" avec l'ALN de l'intérieur où visiblement quelque chose a "cloché" et dont, chronologie oblige, on comprend mieux le déroulé.
Par Rémy Kauffer In Historia, juin 2012

 
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