Editorial
26 mars 1962 par Pierre Dimech
Lettre ouverte du Colonel Jean Luciani à Georges Frèche
Lettre ouverte de Philippe Place (ASAF) à Georges Frèche
Suite du bulletin N° 25 de l'Amef

 
 
     
 
Bulletin
A.M.E.F N° 25
 
       
 
 

E D I T O R I A L


Jacques a dit à Douste-Blazy :"va à Alger mettre la dernière main au traité que je souhaite par-dessus tout signer avec mon ami Abdelaziz".
Douste s’est fait viré par Bouteflika qui sait pouvoir tout exiger et tout obtenir de cette France là. Le traité voulu par Chirac vient donc de prendre un sacré coup de pied au c… mais celui-ci insistera sûrement encore car ce traité dit « d’amitié » ( ?) lui tient à cœur, et avant de partir il veut laisser une certaine "trace" dans l’histoire politique de la Vème république : la soumission totale de notre pays au raïs algérien. Et comme il n’est pas à une reculade prêt (abrogation de l’article de la loi de février 2005, abrogation du CPE sous la menace de quelques braillards d’extrême gauche, acceptation sans réaction d’insultes à l’égard des harkis etc.), je suis prêt à parier qu’avant de se faire écarter des affaires de l’Etat, il reviendra à la charge.
Cette passion pour l’Algérien a de quoi étonner. Toutes les humiliations subies ne le font pas changer d’avis. Un jour il envoie Alliot-Marie à Alger dans l’espoir de négocier quelque contrat d’armes avec l’armée algérienne. MAM a beau faire la belle avec le garçon de bain algérien, il signera très vite l’achat de ses avions militaires avec la Russie. Aujourd’hui les USA font les yeux doux à Alger qui le leur rend bien et demain notre "partenaire privilégié" traitera ses ventes de pétrole et de gaz avec Washington et nous, nous continuerons à payer très cher un pétrole et un gaz que NOUS avons trouvé au Sahara. En revanche nous continuerons à accueillir - au nom des droits de l’homme et de cette volonté de quelques uns de nous faire : France terre d’accueil – tous les émigrés algériens venus profiter au nom de l’amitié des peuples des subsides que la France, au bord du dépôt de bilan, se fait une joie de leur offrir.
Pour poursuivre dans la spirale négative et cette chute vers l’ignominie toujours plus présente, le président algérien insultait la France le lundi 17 avril dernier en dénonçant le "génocide de l’identité algérienne réalisé par 130 ans de présence française " (sur une terre qui ne devint algérienne que grâce à la France. Mais nous, nous connaissons la véritable histoire de ce pays et ce n’est donc pas la peine d’y revenir). On le retrouvait trois jours après, le 20 avril, à l’hôpital militaire du Val de Grâce à Paris pour un contrôle médical suite à son opération d’il y a quelques mois. C’est beau, c’est grand, c’est généreux …la France, comme le disait la grande Zohra ! Un mois plus tard l’Algérien, par le biais d’un de ses ministres, nous en remettait une couche en commémorant les « massacres de Sétif » et encore une fois la France s’écrasait et même certains ministres ou autres spécialistes de la politique internationale disaient que ces paroles étaient un grand pas vers plus de compréhension entre Alger et Paris. On aura tout vu dans ce pauvre pays de France !
Prenons garde aussi de l’avenir car si en 2007 un (ou une) socialiste ou un quelconque candidat de la droite mollassone arrivait à se faire élire, les amis français du FLN et de tout ce qui est allogène, continueraient à vendre notre pays aux étrangers en général et aux islamistes en particulier. Il n’est qu’à voir actuellement les cantines des écoles faisant manger de la viande halal à leurs élèves, interdisant de servir du porc, les enseignants, élèves ou leurs parents faisant retirer les arbres de Noël des cours d’écoles afin de ne pas gêner les musulmans, etc. Et puis cette information qui commence à se faire jour : le projet, confirmé par les déclarations de M. Ungerer, ambassadeur de France pour l’Enfance et l’Education auprès des instances européennes, d’installer à la rentrée prochaine des classes bilingues français-arabe dès l’âge de 3 ans dans des zones où il y a 50 % d’Arabes ! Zones où les enfants français deviennent des allogènes.
Restons vigilants, mais soyons optimistes car de plus en plus de Français commencent à ouvrir les yeux et comprendre ce que certains politiques nous concoctent.
Et comme l’élection de 2007 approche à grands pas !...

Robert SAUCOURT


 

26 MARS 2006

Chers Compatriotes et Amis,

En ce jour anniversaire du 26 Mars 1962, sur cette terre de France que nous vénérions.
Lorsqu’on voit ce qu’on voit, qu’on entend ce qu’on entend, avec stupeur, avec effarement, avec colère aussi.
On se dit qu’il y a 44 ans, nous, nous ne réclamions ni bouleversement politique, ni avantages sociaux… Nous ne demandions qu’une seule chose : pouvoir continuer à vivre en Français sur cette bien-aimée terre d’Algérie, façonnée par la France, mais aussi fécondée par la sueur et le sang de nos ancêtres…Continuer à y vivre, à y travailler et à y mourir sans devenir des Etrangers. Et de façon pacifique, comme les Journées de Mai 58 en avaient été la démonstration éclatante.
Hélas, d’ambiguïtés en arrière-pensées, de tromperies en trahisons, on nous a poussés au désespoir. Et lorsqu’on a jeté bas le masque, et qu’on nous a ouvertement traités en ennemis, et avec quel mépris ! Alors, nous, on a perdu la raison.
Le 26 Mars 1962 à Alger, le comble de l’horreur fut atteint. Je dis : « le comble », parce que, depuis 2 ans déjà, le sang français avait coulé dans des affrontements fratricides. Une foule désarmée et pacifique fut mitraillée à bout portant, et massacrée, comme aujourd’hui on abat en masse le bétail qu’on estime contaminé par une maladie.
Et le 5 juillet 62, à Oran, ce fut le même procédé d’élimination massive, avec cette fois une belle dose de lâcheté, puisqu’on se contenta, si j’ose dire, de « laisser faire » des groupes en proie à l’hystérie de la chasse à l’homme et du lynchage généralisé.
Enfin, oublierions-nous toutes ces victimes innocentes, dont le sang fut répandu un peu partout sur ce sol algérien ? Parfois la mort d’une victime isolée se hisse à la valeur d’un Sacrifice insoutenable. Je songe à cet adolescent de 15 ans, à Bône, surpris en train d’écrire « Algérie française » sur un mur, et abattu dans le dos d’une rafale de pistolet-mitrailleur par un membre des « Forces de l’Ordre »…Il doit figurer à notre Martyrologue.
Pour revenir au 26 Mars d’Alger, n’oublions pas non plus ce qui a précédé le massacre de la rue d’Isly, et que l’on tait pudiquement : le Blocus de Bab-el-Oued, ce quartier populaire, ville dans la ville avec ses 100.000 habitants, peuplé majoritairement de gens modestes, majoritairement aussi issus de l’émigration des peuples méditerranéens. Pendant 3 jours, ce furent véritablement des opérations de guerre, où tous les moyens – ou presque- furent utilisés, non seulement pour réduire des foyers de Résistance, mais surtout pour « casser » une population honnie des Autorités. Si l’artillerie lourde de marine n’intervint pas, ce fut sans doute parce que le sang qui coula à la Grande Poste et tout autour, atteint l’objectif fixé.
Là encore, femmes et enfants furent les principales victimes. Qui dira aujourd’hui leur nombre exact ? Qui dira la somme des souffrances endurées, et des humiliations subies du fait d’une soldatesque qui se comporta en troupe d’occupation d’un autre âge….Qui a encore aujourd’hui conscience que cette occupation fut d’autant plus féroce qu’elle se situa dans un contexte de guerre civile totale, comme en Vendée en 1793, pour se limiter à l’Histoire de France, animée par une volonté de destruction morale autant que physique d’une population avant tout coupable d’exister, et de constituer par sa seule présence, un obstacle à un dessein politique concocté par un Monstre froid.
N’oublions jamais ces morts, ces blessés, ces meurtris. N’oublions pas non plus ceux qui furent à leur tour sacrifiés délibérément : les Harkis, abandonnés à leurs bourreaux, et dont les survivants furent si indignement traités.
Aujourd’hui, sous de fallacieux prétextes, on prétend refaire toute notre Histoire tout en nous condamnant nous-mêmes au silence. Ne cédons pas à cette intimidation. Passons outre ces accusations de « passéisme » et « d’esprit revanchard » qu’on nous assène pour nous paralyser, et qui ne s’adressent d’ailleurs qu’à nous. Nous n’avons ni haine ni gémissements. Nous voulons seulement la Vérité et la Justice. Parce que nous n’avons pas à rougir devant nos enfants et nos petits-enfants. Tel est le sens de notre combat quotidien. Je vous remercie de votre attention

PIERRE DIMECH

 

LETTRE OUVERTE DU COLONEL JEAN LUCIANI A GEORGES FRÈCHE

Monsieur,

Indigné par vos déclarations injurieuses, outrancières et intolérables à l’égard des anciens harkis, j’ai, en outre, appris récemment que vous aviez tenu, en son temps, des propos diffamatoires à l’égard des combattants de Dîen Bîen Phu.
Vous avez en effet déclaré : « les militaires manifestent plus d’ardeur pour défendre leurs avantages au mess qu’ils en ont eu à Dîen Bîen Phu. ».
Ayant personnellement pris part à cette Bataille comme capitaine commandant la 1ère compagnie du 1er Bataillon Etranger de Parachutistes, quatre fois blessé, je ne peux tolérer que soit salie la mémoire de ceux qui ont combattu à mes côtés, des 3420 tués ou disparus, des 5230 blessés et de tous ceux, qui fidèles à leur engagement, ont lutté jusqu’à l’épuisement de leurs forces et la carence de leurs armes.
Pour des effets de tribune et d’estrade, vous avez perdu non seulement le sens de la mesure mais aussi celui de l’honneur.
Je tiens à vous exprimer au nom de tous mes camarades le profond mépris que nous inspirent votre verbe ignoble et votre vocabulaire ordurier.
Je souhaite que la justice vous applique avec rigueur la loi relative à la diffamation et j’espère aussi que les citoyens français, les anciens combattants en particulier, sauront sanctionner l’homme public et l’élu que vous ne devrez plus jamais être.

Colonel (H) Jean LUCIANI
Commandeur de la Légion d’Honneur
Commandeur de l’Ordre National du Mérite

 

 

Lettre ouverte de Philippe Place (ASAF) à Georges Frèche

Monsieur,
Combattant d’Algérie de septembre 1958 à décembre 1960, incorporé direct sur ma demande, je vous adresse ce témoignage en faveur de mes frères d’armes LES HARKIS, ceux-là que vous mettez dans la catégorie des sous-hommes, ceux-là même que vous accusez de manque de courage, de "sans couilles", ceux-là même que vous méprisez au point de les rejeter.
En les salissant ainsi, c’est l’Armée française toute entière que vous polluez.
Mais à quel titre ?
Où donc étiez-vous à l’époque où ils combattaient pour que l’Algérie reste française ?
Que risquiez-vous, que faisiez-vous ?
Peut-être, dans les réseaux d’aide au FLN, étiez-vous occupé avec l’extrême gauche à préparer le PS d’aujourd’hui, celui-là même qui ne pourra retrouver son crédit et sa légitimité qu’en vous bannissant définitivement ?
Vous êtes fier et orgueilleux, vous êtes à la tête, paraît-il, de la 5ème fédération socialiste de France en nombre d’adhérents. Mais, je les plains vos adhérents car pour se dédouaner de votre coupable stupidité bientôt – si ce n’est déjà fait en partie – ils vous adresseront les mêmes qualificatifs que ceux dont vous avez voulu accabler les harkis, et les propos seront justifiés cette fois-ci.
Sur le terrain, à l’époque, pour un observateur un tantinet averti, nous avions affaire à trois catégories de fellaghas :
- Ceux qui, les armes à la main, risquaient leur peau à notre contact, à celui de l’Armée française, dont les Harkis qui luttaient pour une liberté que ne connaissent pas hélas les sujets d’un Bouteflika valétudinaire responsable, entre autres, d’une jeunesse mourante de désespérance. Ils méritent respect.
- Ceux qui, dans les zones urbaines, se réunissaient camouflés dans les cellules sordides d’un militantisme de gauche aussi sombre que votre conscience monsieur Frèche. On pourrait presque les comparer aux porteurs de valises, à la différence qu’ils ne trahissaient pas leur cause, ils n’en avaient pas, eux.
- Ceux enfin qui restèrent hors frontières, sans risque et sans danger (de la même manière que certains responsables du PCF durant la 2ème guerre mondiale), et qui, une fois les barrages levés, une fois l’Armée française consignée dans ses quartiers, une fois les harkis DÉSARMÉS, entrèrent dans leurs territoires d’origine pour massacrer comme des sauvages et des lâches, sans risques ni mérites, avec des raffinements de cruauté épouvantables les harkis et leurs familles livrés par le Pouvoir de l’époque sans aucune protection, sans aucune défense, puis, non satisfaits, se partagèrent de manière exclusive toutes les richesses laissées par la France. Sans aucun souci de la pauvreté du peuple algérien, ce pauvre peuple qui aujourd’hui crève de faim, crève de soif, crève de honte et une fois encore attend tout de la France par un traité d’amitié impensable sans les repentances nombreuses d’un Bouteflika à vomir. Ne serait-ce que pour ses insultes à nos harkis. Lui aussi !
- Deux mots encore sur les harkis que vous avez voulu humilier.
- Il y a 50 ans ils étaient des soldats français-musulmans sur tous les terrains opérationnels de l’Algérie française comme leurs pères l’étaient dans l’Armée d’Afrique lors des campagnes d’Italie, de France, d’Allemagne pour libérer la France, qu’ils avaient choisie pour Patrie, de l’occupant nazi ; et comme leurs pères, ceux de la génération précédente, avaient connu les tranchées de Verdun, du Chemin des Dames ou du Mort Homme, et bien d’autres encore. Alors taisez-vous Frèche !
- Ces hommes-là, malgré vos propos, on ne les trouvera jamais dans les poubelles de l’Histoire, là où est votre place.
- La France leur doit une reconnaissance éternelle.
- Alors taisez-vous, oui, taisez-vous !

Philippe PLACE A.S.A.F. 07

     
 
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