Le Domaine de la Trappe près de Staoueli en Algérie

   
 
 

Une exploitation agricole emblématique


Communauté religieuse puis exploitation agricole laïque, le Domaine de la Trappe a été pendant 120 ans une ferme modèle particulièrement originale et l’un des phares majeurs de la science agronomique pour la recherche et ses applications. Créée en Algérie en 1843, l’exploitation de la Trappe a été la première entreprise nationalisée par le gouvernement en 1963. Visite guidée de ce qui reste comme l’une des entreprises symbole de la réussite pied-noire.
C’est en 1840 que naît l’idée de confier à une congrégation religieuse la mission de créer en Algérie une exploitation agricole qui, outre la consolidation de la colonisation, pourrait jouer le rôle de ferme pilote et de modèle chrétien. Envoyé sur place, Mr de Courcelles propose à son retour de confier cette mission aux Trappistes. « Les Trappistes, écrit-il au Général Bugeaud, Gouverneur d’Algérie, apporteraient une expérience agricole précieuse et des exemples de sainteté de nature à émouvoir les indigènes. (…) Essayez mes trappistes, mon cher Général… » Bugeaud, favorable à une vraie colonisation de peuplement, est peu convaincu, mais il accepte de jouer le jeu. Il comprend vite l’intérêt qu’il peut tirer de ces « moines laboureurs » et engage des négociations avec la Grande Trappe. Après tractations, l’acte définitif de concession est signé le 25 juillet 1843. Le choix du terrain s’est porté sur un vaste espace de 1 020 hectares de terres, landes et broussailles situé à Staouéli en bordure de Méditerranée, théâtre exact des opérations du débarquement français en 1830. Les conditions sont draconiennes. Non seulement les frères ne sont pas propriétaires des lieux mais en plus, ils n’ont que dix ans pour mener à bien une entreprise colossale. Un vrai défi !

 

Un chantier titanesque


Partis de Toulon, Dom François Régis, prieur de la future Trappe, et le Père Gabriel gagnent la côte algéroise après cinquante-deux heures de traversée. Leur mission consiste à préparer un camp de base pour ceux qui arrivent. Le 13 août 1843, les hommes se présentent au palais du Gouverneur Général à Alger. L’accueil du Maréchal Bugeaud est à l’image de la fonction, militaire.
« C’est vous les trappistes ! Vous savez, ce n’était pas mon avis ! Il ne nous faut pas des célibataires pour coloniser l’Algérie, mais je suis soldat, j’obéirai. Quand voulez-vous commencer ? » Le 20 août, les deux trappistes prennent possession du Domaine. Le découragement n’est pas loin. L’endroit est truffé de marécages porteurs de paludisme, couvert de broussailles serrées, refuge des sangliers, des hyènes et des chacals. Ancien lieu d’affrontements, le sol est jonché d’armes abandonnées et de boulets rouillés. Dès le lendemain, les frères se mettent au travail, assistés par un détachement de sapeurs et soixante condamnés militaires. Sur le terrain, tous répondent au clairon. Il faut défricher à mains nues, drainer les marais, capter les sources qui alimenteront le chantier et installer un camp de toile. Malgré tous les obstacles, les travaux s’organisent. On trouve sur place les matériaux pour bâtir, de la pierre et du bois de charpente. Les boulets de canons servent de lits aux premières fondations. On creuse, on plante des arbres, on draine, on trace des chemins d’exploitation, on utilise les eaux apparentes, on construit des baraquements. Le 13 septembre 1843, arrivent les dix premiers trappistes. Un an plus tard, les bâtiments d’exploitation sont achevés, 2 500 arbres forestiers et fruitiers ont été plantés, un barrage a été construit et 60 hectares sont déjà en culture. Mais tout cela s’est fait au prix d’énormes sacrifices humains. Les moines sont épuisés, les conditions sanitaires sont éprouvantes. Dès la première année, on compte un mort, vingt-cinq paludéens et dysentériques et six rapatriés. Les années qui suivent sont pires encore. Entre 1844 et 1848, dix frères succombent chaque année, emportés par la « mort jaune » ou le choléra. Nouvel arrivé, le Père Muce, médecin, tente vainement d’adoucir les conditions de vie : « Une grappe de raisin serait la bienvenue pour pousser le pain sec. »
Pour l’heure, il reste encore à bâtir des locaux, des laboratoires et des bâtiments pour le cheptel. Mais l’année 1844 est une catastrophe. L’argent manque, le paludisme décime les bêtes, des pluies torrentielles et des variations météorologiques brutales font péricliter les récoltes. Envers et contre tout, les frères se battent, recrutent de nouveaux bras. Bugeaud délègue un nouveau contingent de 400 hommes. L’État encourage, Marengo, colonel de l’Empire, met la main à la poche en injectant 6 000 francs dans le projet. La totalité de ses économies. Blé, orge, fourrage, légumes, arbres fruitiers et productions potagères sont peu à peu replantés. Le calme revenu, on installe 400 ruchers, on greffe à la vigne locale les meilleurs cépages des vins de France. Des chais et des pressoirs sont construits. Des magasins, des caves, ateliers, moulin à farine et distillerie surgissent de terre à leur tour.
Le Domaine s’agrandissant, les moines y implantent des fermes d’habitation destinées à « abriter d’honnêtes et laborieuses familles de colons ». Les condamnés militaires ont, eux aussi, leur caserne in situ. Fidèles à leur vocation humanitaire, les moines ouvrent une pharmacie, un gîte rural pour les hommes et une petite hôtellerie pour accueillir voyageurs et indigents. Dès 1848, les récoltes abondantes permettent de faire face à toutes les échéances. Mieux encore, elles contribuent à équiper les hôpitaux d’Alger, aident à créer des écoles et à bâtir des églises. Portés par cette volonté farouche de relever la gageure du contrat de1843, les trappistes atteignent les objectifs demandés dans un temps record. Le 15 décembre 1849, avec quatre ans d’avance sur le planning, ils obtiennent la pleine propriété de l’exploitation.

 
 
 
   
 
Napoléon III et Eugénie y font halte en 1865
     
   

Un laboratoire d’expérimentations


L’activité croissant, le Domaine commence à intriguer. Indigènes et colons viennent observer et imiter ces pionniers d’un type particulier. En 1853, la Trappe de Staouéli obtient un premier prix à l’Exposition Agricole d’Alger. La même année, un décret impérial confère au R.P. François Régis la croix de la Légion d’Honneur pour avoir « contribué au développement de la Colonie Algérienne par la fondation d’un établissement agricole considéré comme un modèle ». La notoriété de l’exploitation attire en effet les esprits les plus éclairés de l’époque. Savants et agronomes, hommes politiques, colons viennent y puiser des méthodes et des conseils en matière d’organisation, de savoir-faire cultural et d’expérimentations. Boucher de Perthes, grand préhistorien français, s’y rend en 1855. Napoléon III et Eugénie y font halte en 1865. Tous en reviennent impressionnés. « J’admire de belles plantations de citronniers, écrit Boucher de Perthes. Je visite les étables, non moins propres que nos écuries de luxe ; les vaches et les bœufs y sont d’un embonpoint qui contraste avec la maigreur des maîtres. Un matérialiste, forcé de faire ici un choix, préfèrerait au régime des frères celui de leurs bestiaux. » 1880 marque sans doute le plein épanouissement de l’exploitation. Avec ses 120 religieux, 60 domestiques arabes, 80 ouvriers espagnols et 70 condamnés militaires, le monastère est une cité qui grouille d’habitants et d’activités. Aux nombreux ateliers opérationnels sont venus s’adjoindre un atelier de photographie inauguré en 1878 et un laboratoire d’analyses pour les vins et les parfums. Les expériences en matière hydraulique ont permis de capter une vingtaine de sources. Les divers essais d’engrais naturels ont démontré les vertus fertilisantes des matières organiques. Le cheptel lui-même a fait l’objet de nombreux tâtonnements. Importées en Algérie, les races bovines européennes, peu adaptées au climat méditerranéen, ont été croisées avec les races locales plus résistantes pour en améliorer les performances. Mais la perte de vitesse s’amorce… Les années 1890-1900 sont celles du ralentissement. Les activités de recherche s’essoufflent. Le matériel vieillit, l’enthousiasme s’étiole. Le contexte porteur n’est plus là. À quelques années de la proclamation de séparation de l’Église et de l’État, l’hostilité envers les religieux devient perceptible. « Bouffer du curé » est signe d’émancipation. La crise agricole qui sévit n’arrange rien. Il faut réemprunter pour couvrir les frais des désastres viticoles. Les lois antireligieuses de 1904 finissent de balayer les dernières hésitations. Soixante ans après sa création, le Domaine de la Trappe est mis en vente.

 

« L’Empire » Borgeaud


Trois frères, Jules, Charles et Lucien Borgeaud, acquièrent le Domaine pour la somme de 15 000 francs. Personne alors n’ignore qui sont les Borgeaud. Suisse vaudoise, de confession protestante, la famille est déjà puissante. L’ancêtre, Georges-Henri Borgeaud, ministre des cultes et de l’éducation du Canton de Vaud, directeur de l’école industrielle de Lausanne, a débarqué en 1878 avec ses sept enfants pour fonder la première école d’agriculture d’Algérie. En 1908, après avoir racheté les parts de ses frères, Lucien reste seul propriétaire de la Trappe. Négociant en tissus, doué d’un sens aigu des affaires, il prend les rênes du Domaine bientôt secondé par son fils Henri, ingénieur agronome et brillant gestionnaire (1). Grand, la moustache bienveillante, le rire large et facile, Lucien aime arpenter ses terres et parler au personnel. Quoique respectueux de l’héritage des moines, il a conscience qu’il faut donner au Domaine une autre dimension. La rentabilité commerciale et l’adaptation aux circuits de distribution doivent être les objectifs prioritaires d’une exploitation agricole moderne. On achète de nouveaux camions Berliet à chaînes, on électrifie la vinification, on remplace les vieux fûts par des cuves en béton et l’on élabore, avec l’aide d’œnologues, des vins haut de gamme pour une clientèle cosmopolite. Le nombre de familles s’accroissant, il faut également transformer les bâtiments des moines en nouveaux logements, réadapter l’existant à la vie laïque. « Au bruit feutré des moines effleurant le sol de leurs sandales échancrées, écrit Georges Bardelli, succèdent les cris des enfants. (…) Les bâtiments résonnent d’apostrophes amicales ou corsées, l’odeur de l’encens et du cierge grésillant cède la place à celle des grillades et des poivrons frits, à la réflexion métaphysique succède la faconde méditerranéenne. » (2) Les années cinquante sont celles du grand décollage. Tracteurs Ferguson, camions citernes, chariots élévateurs, chambres froides, techniques d’irrigation sophistiquées et premiers désherbants chimiques font leur entrée à la Trappe. Le Domaine retrouve sa vocation première de terrain d’expérimentation grandeur nature. On y teste toutes sortes d’innovations propres à améliorer les rendements, on expérimente de nouvelles luttes biologiques entre espèces, on s’essaye à l’utilisation des premiers films plastiques. Les rendements s’accélèrent, l’exportation fait un bond. Primeurs, agrumes et vin inondent la France, l’Angleterre et l’Allemagne. Le mythe Borgeaud se forge. Plus riche famille d’Algérie, les Borgeaud deviennent à eux seuls une institution. Seigneurs de la Trappe avec leurs 1300 hectares, exportateurs de plus de 80 000 hl de vin par an, propriétaires des usines Bastos, de cimenteries, d’industries alimentaires, actionnaires de banques… Ne dit-on pas alors qu’« on boit Borgeaud, on fume Borgeaud, on emprunte Borgeaud » ?
Emblème d’une réussite agricole incontestée, le Domaine est également original par son œuvre sociale. Souvent comparée aux grands groupes industriels tels que Michelin ou les Houillères de Lorraine, la Trappe accorde à son personnel des avantages sociaux jusqu’alors inconnus en Algérie. Le logement est gratuit pour tous ainsi que l’électricité et le bois de chauffage. Chaque ouvrier peut cultiver son lopin de terre et y construire un abri. En 1954, 90 familles européennes et 163 familles musulmanes sont ainsi logées sur le domaine et près de 500 bédouins, berbères pour la plupart, y sont embauchés pour les travaux saisonniers. Pour la seule année 1953, ce sont plus de 100 millions de francs de salaires qui sont distribués, dont 9 millions aux cadres à titre de participation aux bénéfices. Outre le logement et la fourniture de produits agricoles, le personnel à également droit à un dispensaire, des bains douches, des prestations d’assurances sociales… Véritable cité familiale, le Domaine offre au surplus un restaurant, un magasin d’alimentation, une boulangerie, un bureau de poste, un bureau d’état civil, un cinéma, un club de foot et une école mixte (avec ramassage scolaire !) où plus d’une centaine d’enfants sont accueillis gratuitement sans distinction d’aucune sorte. Chrétiens et musulmans, enfants d’ouvriers ou de cadres usent tous leur fond de culotte sur les mêmes bancs. Des culottes qui, comme le veut la coutume, ont été offertes à la rentrée par Mme Borgeaud qui habille de pied en cape chaque écolier. L’année est d’ailleurs ponctuée de ces occasions de manne généreuse. À Noël, les enfants reçoivent une orange, une paire de chaussures et une brioche, les mamans, des écheveaux de laine. La clôture des vendanges et de l’année agricole donne lieu à de grands méchouis. La fin des classes, à une cérémonie de remise de prix. Le dimanche est jour de pétanque et d’apéritif pour tous…
Les anciens parlent encore du « bon vieux temps ». Du temps où chacun, quels qu’aient été son origine et son grade, recevait de confortables gages et où le paternalisme « dispensait ses bienfaits ». Pour eux, la Trappe reste indéniablement un modèle de mixité sociale et religieuse unique en son genre. Pour l’Histoire, elle est le symbole d’un temps révolu qui cristallisera, le moment venu, les foudres de l’anticolonialisme. Dirigée par Alexandre Bardelli de 1940 à 1960 puis par Nicolas Géli, l’exploitation emblématique sera le premier domaine nationalisé en 1963. Exit « l’Algérie des Seigneurs », l’exploitation Borgeaud devient « Ferme Bouchaoui », martyr de la révolution. Soumise au système de l’autogestion, morcelée, elle survivra quelques temps avant de sombrer dans l’abandon, puis d’être récupérée par des habitants en mal de propriété. Des anciens ont fondé le « Club des Trappistes » pour s’insurger contre la dégradation liée à cette implantation sauvage. Des associations sont également entrées en lutte pour mobiliser les autorités, proposer des projets de réhabilitation et faire admettre l’urgence à sauvegarder la Trappe, patrimoine de l’histoire coloniale de l’Algérie et lieu de mémoire. Sans grand espoir…

Hélène Géli

Nous remercions pour leurs témoignages, collaborations et ou leurs prêts gracieux de photos Jean-Michel Borgeaud, Robert Antoine, Georges Bardelli et Jean-Pierre Bartolini.et le site : : http://www.piednoir.net/staoueli/histoire/borgeaud1.html
Source : http://www.histoire-entreprises.fr/ N°7 juillet 2009

 
 
L’exploitation Borgeaud devient " Ferme Bouchaoui "
 
   
 
     

BORGEAUD (Henri)- né le 4 août 1895-décédé le 24 mai 1964 à Paris


Appartenance politique: Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines

Election
* Elu du 8 décembre 1946 au 7 novembre 1948
* Réélu du 7 novembre 1948 au 19 juin 1955 ( Fin de mandat )
* Réélu le 19 juin 1955
* Fin de mandat le 31 mai 1959 (Non réélu(e))
Profession Exploitant agricole Conseiller de la République, puis Sénateur d'Alger de 1946 à 1958
Henri Borgeaud est issu d'une famille d'origine suisse établie, lors de sa naissance, depuis trois générations en Algérie, et qui avait acquis, au moment de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le domaine de la Trappe de Staouéli.
Henri Borgeaud souhaite gérer l'entreprise agricole familiale et il obtient dans ce but le diplôme de l'Institut national agronomique de Paris.
Engagé volontaire en 1914, il est titulaire de la croix de guerre.
A la fin de la guerre, il se consacre à l'administration de son domaine et fait montre d'un vif esprit d'entreprise : propriétaire viticulteur, il est également administrateur des tabacs Bastos, des ciments Lafarge pour l'Afrique du Nord et des établissements Vinson, qui représentent la firme Peugeot. Il acquiert également la Dépêche quotidienne.
Elu maire de la commune de Chéragas, dans le canton d'Alger, en 1930 - fonction qu'il conserve jusqu'en 1962 -, conseiller général d'Alger de 1933 à 1960, rapporteur du budget départemental à partir de 1933, il est délégué financier de 1938 à 1940, puis membre de l'Assemblée financière de l'Algérie à partir de 1945. Sa forte implantation locale le conduit à se présenter en 1946 au Conseil de la République en première position de la liste de Rassemblement républicain et d'Union algérienne, qui obtient dans le 1er collège d'Alger 552 voix sur 809 suffrages exprimés ; cette liste obtient deux élus sur les trois sièges à pourvoir.
Candidat de la liste d'Union algérienne et du Rassemblement du Peuple Français le 8 novembre 1948, il est réélu avec le plus grand nombre de suffrages (429 sur 587 exprimés).
En juin 1955, il est réélu en troisième position de la liste pour la Défense des départements français d'Algérie, qui remporte les trois sièges à pourvoir ; il obtient alors 390 voix sur 597 suffrages exprimés.
Membre du groupe du RGR, qu'il préside de 1951 à 1958, il appartient aux Commissions de l'intérieur, de la défense nationale et de la presse. L'essentiel de ses interventions en séance publique portent sur la défense de son département natal, qui se fait plus intransigeante à partir des troubles surgis en novembre 1954. Il échappe d'ailleurs de peu à un attentat le 31 octobre 1957.
Aussi prend-il part à la discussion du projet de loi portant statut organique de l'Algérie en 1947, aux débats sur la justice de paix et la création de postes à la cour d'appel d'Alger en 1949, sur l'application à l'Algérie de la proposition de loi sur la dévolution des biens des entreprises de presse en 1952, sur les mesures prises par le Gouvernement en Algérie en 1954, sur la politique du Gouvernement en Méditerranée et en Afrique du Nord en 1956, et sur les institutions en Algérie en 1958.
Il intervient également sur l'application de la Constitution dans les TOM, l'immigration de main-d'oeuvre qualifiée (1948), la prolongation à dix-huit mois du service militaire actif (1950), l'application de la légalité républicaine en AOF, et le délai-congé (1957). Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour les pleins pouvoirs, et pour la révision constitutionnelle.
Parallèlement à l'exercice de son mandat national, il occupe la présidence du conseil général d'Alger de 1951 à 1952 et développe ses responsabilités économiques et financières puisqu'il devient président directeur général de la Banque Borgeaud et Cie, et de la Raffinerie française, administrateur du Nord-Africain commercial à Alger et vice-président du Comité républicain du commerce, de l'industrie et de l'agriculture. Il est également vice-président de la section de l'Algérie au comité central de la France d'outre-mer.
La diversité de ses responsabilités fait d'Henri Borgeaud l'un des Français d'Algérie parmi les plus influents.
Chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire, en 1936, il est promu officier en 1949.