L'institution d'une journée d'hommage aux harkis fut une chose souhaitée depuis longtemps par l'ensemble de la communauté rapatriée, et nous sommes heureux qu'elle ait vu le jour. Même si la reconnaissance ? tardive ? de l'action de ces soldats qui se sont magnifiquement battus pour la défense de l'Algérie Française, n'est pas toujours suffisamment exprimée.
Espérons aussi que cette journée d'hommage verra son prolongement dans les manuels scolaires qui, traitant d'une façon succincte de la guerre d'Algérie, ont complètement occulté l'engagement de ces hommes et de ces femmes, car il y a eu aussi des femmes harkies qui se sont battues et bien battues ; nous en connaissons certaines dans le pays d'Aix.
Je suis d'autant plus satisfait de participer cette année à la journée nationale qui leur est réservée, car ils se sont sentis particulièrement humiliés et trahis, cet été, par la venue du président algérien à Toulon ; celui-là même qui, il y a quatre ans les avait insulté en les traitant de collabos.

Les harkis ont longtemps gêné l'Histoire de la France en Algérie; ils sont, je l'espère, réhabilités aujourd'hui, mais soyons vigilants car il ne faudrait pas qu'ils soient maintenant tout simplement oubliés parce qu'entrés dans le creuset commun des anciens combattants, leur histoire est trop tragique pour qu'on la banalise.
Le Collectif Aixois des Rapatriés que j'ai l'honneur de présider est heureux de compter parmi ses membres plusieurs associations de harkis et particulièrement AJIR pour les Harkis, association qui depuis 10 ans oeuvre pour la mémoire et l'intérêt général de tous les harkis et de leurs familles, en osmose parfaite avec toutes les associations représentées au sein du collectif.
Et c'est en leur nom que je vous demande de ne jamais oublier leur engagement pour une France qu'ils aimaient.