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Béatification de Charles de Foucauld par Pape Benoit XVI
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la foule nombreuse
devant la basilique |
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«
Par lettre apostolique du 13 novembre 2005, le Pape Benoît
XVI a inscrit Charles de Foucauld au grand livre des bienheureux
».
A la fin de la
lecture de cette lettre, la basilique s’emplit de la joie
et des applaudissements de plusieurs dizaines de milliers de pèlerins
venus à Rome pour l’occasion. Et lorsque le Pape lui-même
entre à Saint Pierre de Rome à la fin de la cérémonie
pour vénérer les reliques du Bienheureux petit frère
Charles, la foule est en liesse. La veille, une grande et belle
veillée de prière a réuni les amis de la famille
du nouveau bienheureux en l’église abbatiale des Trappistes
de l’abbaye des Trois Fontaines, où est installée
la Fraternité générale des Petites Sœurs
de Jésus, au lieu même du martyr de saint Paul. |
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« La vue de cette foi,
de ces âmes vivant dans la continuelle présence de
Dieu, m’a fait entrevoir quelque chose de plus grand et de
plus vrai que les occupations mondaines ». Lorsque Charles
de Foucauld découvre le Maghreb, le témoignage de
la foi des musulmans réveille en lui la question de Dieu
: « mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse
». En octobre 1886, il abandonne les plaisirs du monde
et la vie facile : il se convertit. Il a 28 ans. « Aussitôt
que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais
faire autrement que de ne vivre que pour lui ». Désormais,
il va chercher sa voie pour vivre, comme Jésus, la vie cachée
de Nazareth.
Cette voie, il la trouvera au Sahara. En 1901,
il est ordonné prêtre et part à Beni-Abbès
puis à Tamanrasset. Il veut rejoindre ceux qui sont le plus
loin « les plus délaissés, les plus abandonnés
» : il s’installe parmi les Touaregs du Hoggar
pour devenir le « frère universel »
et « crier l’Evangile par toute sa vie ».
Il naît à la Vie éternelle
le 1er décembre 1916 : ce jour là, il est tué
par une bande armée opérant dans la région
de Tamanrasset. Quelques années auparavant, prophétisant
cette journée tragique, il livrait une méditation
et s’adressait au Christ : « quel que soit le motif
que l’on a de nous tuer, nous mourrons dans le pur amour et
notre mort Vous sera un sacrifice de très agréable
odeur ; et si ce n’est pas le martyre, dans le sens strict
des mots et aux yeux des hommes, c’en sera un à Vos
yeux et ce sera une parfaite image de Votre mort … car si
nous n’avons pas dans ce cas offert notre sang pour notre
foi, nous l’aurons de tout notre cœur, offert et livré
pour Votre amour ».
Désormais, dans son sillage, tout va fleurir.
Les fraternités vont se multiplier : des frères et
des sœurs de Jésus, des amis … lui qui vivait
seul une vocation folle aux yeux des hommes parle désormais
aux quatre coins du monde et y proclame son extraordinaire message
d’amour.
A l’heure où l’incompréhension
entre les hommes se traduit en termes de guerres et de violence,
Charles de Foucauld montre sa voie et « nous invite à
la fraternité universelle » comme l’a souligné
Benoît XVI dans son allocution. Pierre Chazerans
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Trois Fontaines
: le portrait de Charles exposé lors de la veillée
de prière, la veille de la béatification |
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Benoit XVI : le
Pape participe
à la cérémonie de béatification |
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Saint Cyr : les
cyrards de seconde année représentant
la promotion Charles de Foucauld |
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Les Français
étaient majoritaires dans la foule qui assistait dimanche
13 novemnbre 2005 à la cérémonie à Saint-Pierre
de Rome. À la fin de la messe, le pape est venu se recueillir
sur les reliques des trois nouveaux béatifiés.
Certains ont fait le déplacement de l’Algérie.
Rania, née il y a vingt-huit ans, à Tamanrasset, raconte
ainsi avoir appris à connaître progressivement Charles
de Foucauld, «cet homme qui provoque une telle flamme
dans les yeux de ceux qui parlent de lui». Avec elle,
des Touaregs, en habits traditionnels, se tiennent au premier rang
de la basilique, ces Touaregs qu’il y a un siècle Charles
de Foucauld a voulu rejoindre, parce qu’ils étaient
«les plus délaissés, les plus abandonnés»,
explique Mgr Claude Rault, évêque de Laghouat.
Certains ont fait le déplacement du Sud de la France
il s'agit de nombreux Rapatriés d'Algérie .
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Dans les premiers rangs de la
basilique, les officiers, nombreux, sont venus rappeler le passé
militaire de Charles de Foucauld. «Attention, précise
immédiatement le général Gaël Flichy,
il n’est pas béatifié parce qu’il fut
militaire». Au contraire, Charles de Foucauld n’a pas
toujours été un bon militaire, ni même obéissant,
même, ajoute-t-il, «s’il a montré du courage
dans les campagnes». Mais, pour le général,
une partie de sa vocation, il l’a puisée dans sa formation
initiale, qui était militaire : «la rigueur, la force
de courage, la ténacité». Aujourd’hui,
témoigne-t-il, c’est un message très fort pour
les militaires. Notamment, explique encore le général
Flichy, «parce qu’il a voulu cette incarnation dans
le monde musulman. Présence discrète, mais présence.
À nous, qui nous occupons aussi de paix, de paix à
maintenir, à rétablir, Charles de Foucauld est un
bel exemple».
«Ce n’est pas tous les jours qu’un saint-cyrien
est béatifié, renchérit de son côté
Christophe Malphette, jeune élève de Saint-Cyr, 22
ans, en uniforme d’apparat. C’est un symbole, cette
vie de pauvreté.» Le futur officier raconte comment,
à la fin de sa vie, même lorsqu’il était
de passage en France, Charles de Foucauld poussait son vœu
de pauvreté jusqu’à refuser de dormir sur un
lit, préférant le sol. «Dans notre société
de luxe, cela parle ! explique-t-il. Un luxe que le bienheureux
a d’ailleurs connu, aimé.» Le jeune homme se
fait plus songeur : «C’est cela justement, qui le rend
attachant : toutes ces erreurs, ces chemins de traverse, qui montrent
qu’un saint, c’est aussi, comme nous, un pêcheur.» |
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Touareg : les Touaregs participent à la
cérémonie
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Portrait de Charles
de Foucault |
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Photos
courtoisie
Pierre Chazerans |
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Emmanuel de Foucauld,
38 ans, venu à Rome avec d’autres membres descendant
de la famille de Charles, approuve : «L’amour, c’est
sans doute le terme qui est revenu le plus souvent, dans ces trois
journées romaines», note-t-il. Il en fut d’ailleurs
beaucoup question, lors de la veillée de prière, samedi
12 novembre au soir, à l’abbaye trappiste de Tre Fontane,
en périphérie de Rome, à laquelle ont assisté
plusieurs centaines de pèlerins. «C’est le langage
du cœur que parlait Charles, explique le jeune Parisien, il
montre par cet amour que rien n’est jamais fermé à
Dieu, qu’il faut oser remettre sa vie en question.»
«Oser, poursuit encore Emmanuel de Foucauld, mais pas par
volonté. Simplement, par abandon.»
L’abandon sonne comme un défi dans
une société matérialiste, explique encore la
religieuse venue de Centrafrique. La spiritualité de Charles,
constate la religieuse, «nous invite simplement, à
une vie de prière, au milieu de notre peuple, parmi les plus
pauvres, sans viser à une efficacité immédiate».
Une vie qui se déroule dans la gratuité, confie un
Petit Frère de Jésus, qui vit à Rome, en banlieue
difficile. Aujourd’hui, pour ce religieux italien, on a besoin
d’essentiel : «Au fond, il n’y a pas d’autre
but qui vaille que celui proposé par Charles de Foucauld
: aimer.»
Et le vieux religieux est particulièrement
heureux, ce dimanche, de voir que ce qu’il appelle –
dans un léger sourire d’ironie – «l’Église
officielle», reconnaît, avec cette béatification,
l’authenticité de la vie vécue dans l’imitation
de Jésus à Nazareth. «Il fallait dire que cette
vie est une vie de sainteté, qui ne fait rien d’autre
que “crier l’Évangile sur les toits, crier que
nous sommes à Jésus”, disait Charles.»
Une vie de Nazareth, où, comme l’a dit Benoît
XVI après la béatification, Charles de Foucauld a
rencontré «la vérité de l’humanité
de Jésus». |
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