Monsieur le Grand Chancelier,

Votre d écision de retrait de la décoration de Monsieur Jean-François Colin Président de l’ADIMAD, médaille acquise à titre militaire, est non pas surprenante parce que rien ne peut plus nous surprendre après 50 ans d’ostracisme à notre égard, mais scandaleuse quant à sa motivation.
Vous comprendrez que je doute maintenant de votre capacité à appréhender la signification du mot « honneur » quand on sanctionne un homme pour des propos qui reflètent justement « l’honneur » d’un vrai soldat  pour qui la trahison à la parole donnée est inacceptable quant il s’agit de celle d’un Chef d’Etat, et qui plus est Général de l'Armée Française, responsable direct de la mort horrible, après abandon prémédité et ordonné aux mains d’égorgeurs, de plusieurs dizaines de milliers de ses compatriotes.

En prenant cette décision nous subodorons que vous signez et approuvez les horreurs découlant des décisions criminelles et de la répression sanglante de Charles DE GAULLE que notre ami a dénoncées, vous mettant ainsi dans le camp de ceux que l’Histoire condamnera pour crime contre l’humanité dès que les archives seront disponibles.

Inutile de vous préciser qu’à notre tour, pour « l’honneur », nous sommes solidaires de notre Ami, mutilé de guerre au service de son pays, au moment même où en contre partie sont  attribuées ces médailles à des personnalités soutiens de l’ennemi pendant la guerre d’Algérie.

Ainsi votre leçon de conception de « l’honneur » nous laisse perplexes et inquiets quant aux nouvelles valeurs qui semblent maintenant régir les attributions de cette prestigieuse décoration.
Veuillez croire Monsieur le Chancelier au respect qu’un citoyen outré doit malgré tout à votre haute fonction.

Alain ALGUDO - Vice Président de Véritas