Stèle de Marignane Procès en Appel - Par Anne Cazal
 
     
 

24/11/2009 - Appel du Procès de la Stèle de Marignane -

 

 « Il n’y a pas deux lois, il n’y en a qu’une, la droiture. Montrer comment un peuple magnanime sait préférer à la haine, la fraternité, à la guerre, la paix. Il est de bon ton qu’après tant de luttes et d’angoisses, une puissante nation sache prouver qu’elle répond par la grandeur de ses actes à la grandeur de ses institutions.  L’amnistie est donc le moment décisif ou la nation se réconcilie avec elle-même. Elle contribue à refonder l’unit nationale brisée par la guerre civile. L’amnistie est un geste essentiel dans la culture républicaine qui s’adresse à tous, pas seulement aux personnes directement concernées. Elle a une vertu pédagogique car elle présente la République comme un régime bienfaisant et de conciliation, un modèle d’acceptation de la différence d’opinion et de la nécessité de convaincre par les mots et non par la violence ». Victor Hugo

Nos amis de l’ADIMAD (Amicale pour la Défense des Intérêts Moraux et matériels des Anciens Détenus et exilés politiques de l’Algérie Française) ont comparu devant la Cour d’Appel pour réclamer leur droit légitime de rendre hommage à nos morts, et notamment, ceux qui ont participé à l’œuvre de la France en Algérie.

La commune de Marignane avait autorisé l’ADIMAD, par arrêté en date du 25 juin 2005, à construire une stèle à la mémoire des combattants morts pour que vive l’Algérie Française sur un terrain du cimetière Saint Laurent Imbert. La stèle fut érigée le 5 juillet 2007.

Cédant à la haine de minorités politiquement orientées, et bafouant, de ce fait, non seulement trois lois d’amnistie, mais aussi les fameux dits « accords » d’Evian qui prévoyaient que : Nul ne peut faire l’objet de mesure de police ou de sanctions disciplinaires ou d’une discrimination quelconque en raison d’actions commises en Algérie avant le jour de la proclamation du cessez le feu, le Tribunal Administratif de Marseille annulait l’arrêté suscité, prescrivant l’enlèvement de la stèle dans les 4 mois.

Bien que nos amis de l’ADIMAD aient immédiatement fait appel de cette décision qui était une offense à tous nos morts, ceux restés dans des cimetières profanés et dévastés, et ceux tombés dans le juste combat pour le respect d’une parole donnée par le Chef de l’Etat, le maire de Marignane, de nuit, furtivement, conscient de sa mauvaise action, faisait enlever la stèle le 18 novembre 2008, ouvrant une nouvelle blessure au cœur des exilés que nous sommes !

Un mois plus tard, sous couvert d’incompétence, le Juge des Référés du Tribunal de Grande Instance d’Aix en Provence rejetait la demande d’injonction de remise en place de la stèle en retenant « l’absence de trouble manifestement illicite de voie de fait pour ordonner la remise en place de la stèle » !

Mais, pour l’ADIMAD et son Conseil, c’est à tort que le Juge des Référés a jugé ainsi.  En réalité : Il y a, à la fois, atteinte à la propriété de l’ADIMAD car les concessions ne peuvent être ainsi retirées ou résiliées et les stèles sont assimilées à des concessions funéraires, et également atteinte à une liberté fondamentale. ».

Puis, le Conseil de l’ADIMAD a évoqué LA PROFANATION !  Oui, il y a bien eu profanation et c’est ainsi que l’ont vécu, non seulement l’ADIMAD à laquelle le comité VERITAS est fraternellement lié, mais, aussi, la communauté rapatriée d’Algérie, toutes ethnies confondues, à une écrasante majorité…

Ainsi, en Algérie, les sépulcres de nos défunts sont profanées, détruites, les dépouilles de nos êtres chers sont dispersées aux quatre vents, nos cimetières ne sont plus que dépôts d’ordures, ce qui nous brise et nous déchire, mais encore, en France, notre Mère-patrie pensions-nous, on nous enlève, de nuit, comme des voleurs, les humbles lieux de recueillement qui nous restent !

Devons-nous, Messieurs les Juges de la Cour d’Appel, après avoir supporté les horreurs d’un terrorisme aveugle, les  trahisons et les palinodies d’un dictateur dévoyé, les rigueurs d’un exil imposé, et les échos obsédants d’un monde qui nous hante, devons-nous subir, encore et toujours, la mésestime, le dédain, l’arrogance, quand ce n’est pas l’animosité, la malveillance, l’hostilité, l’aversion même du monde qui nous entoure, aujourd’hui ?

Dans ce pays dit des Droits de l’Homme, parce que nous sommes français de cœur, d’esprit et de sang, nous réclamons ce droit légitime et antédiluvien de pouvoir honorer nos morts en paix !

Si c’est trop demander, alors que Dieu nous aide à retrouver cette dignité humaine que l’ultime dégradation des temps qui finissent dans la  perversion, la lâcheté et l’indignité nous refuse !

LA COUR D’APPEL RENDRA SON ARRET LE 7 JANVIER 2010