Le président algérien, reçoit son homologue français Nicolas Sarkozy, à l'occasion d'une visite d'État de trois jours en Algérie.

 
   
 
     
   
 
Nicolas Sarkozy & Abdelaziz Bouteflika
     
 

Le président algérien, reçoit le lundi 3 décembre 2007son homologue français Nicolas Sarkozy, à l'occasion d'une visite d'État de trois jours

Le président français, dont l'avion a atterri à 16h35 le
3 décembre 2007 à l'aéroport de Maison blanche, a été accueilli à sa descente d'avion par son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika.

Les deux chefs d'Etat devaient avoir immédiatement un premier entretien à la résidence d'Etat de Zéralda.

L'objectif de la visite est "de refonder le partenariat d'exception qui lie l'Algérie et la France à travers des projets concrets", explique le porte-parole de l'Elysée David Martinon.

La préparation de ce voyage a été empoisonnée par les attaques racistes dont Nicolas Sarkozy a été la cible de la part des anciens combattants, dont les séquelles pèsent toujours sur les relations entre la France et l’Algérie.

Le ministre algérien des Anciens combattants, qui n'était pas présent à l'aéroport pour accueillir Nicolas Sarkozy, a ainsi accusé le président français d'être inféodé à un "lobby juif".

 
     
 

Mohamed Chérif Abbès a aussi estimé qu'il n'y aurait pas de réconciliation totale avec la France si elle ne reconnaissait pas "le crime" commis par elle pendant la période coloniale - un leitmotiv du noyau dur des vétérans de la guerre d'indépendance.

Si Abdelaziz Bouteflika a désavoué les propos de son ministre, le ton de la presse algérienne reste assez négatif. « Les Algériens n'attendent pas grand-chose de la visite de Sarkozy ».

Dans une interview publiée dimanche 2 décembre 2007 par l'agence de presse algérienne APS, à la veille de sa visite d'Etat en Algérie, le président français rappelle que les visas de "circulation longue durée" représente le quart des visas accordés par la France aux ressortissants algériens.

"Je veux que ces visas de circulation soient beaucoup plus systématiques pour les personnes qui ne présentent pas de risque migratoire. Je veux qu'ils aient la durée la plus longue possible", déclare-t-il.

Il souligne cependant que l'assouplissement des procédures d'attribution des visas doit se faire "sur la base de la réciprocité, car il ne faut pas voir les choses dans un seul sens, Algérie-France, mais aussi France-Algérie".

Pas un mot de Nicolas Sarkozy sur la libre circulation des anciens Harkis.

Le président français pourrait évoquer les « crimes » de la colonisation, mercredi 4 décembre, à Constantine, mais il exclut toute forme de « repentance »


"TRAITÉ D'AMITIÉ SIMPLIFIÉ"


Selon l'Elysée, Nicolas Sarkozy entend répondre sur place aux attaques dont il est l'objet. "Nous devons nous tourner d'abord vers l'avenir, car les nouvelles générations (...) ne vont pas attendre que les adultes aient fini de régler les problèmes du passé", a-t-il déclaré à l'agence APS.

"Bien sûr, il y a aussi l'histoire, qui est là et continue parfois à s'interposer entre nous. Il ne faut pas l'ignorer mais l'assumer", a ajouté le président français, qui souhaite que le travail de mémoire évite "de part et d'autre toute approche idéologique ou toute instrumentalisation politique, comme cela est, malheureusement, encore parfois le cas".

Les deux gouvernements doivent signer à l'occasion de sa visite une "convention de partenariat" fixant pour dix ans le cadre de leur coopération - une sorte de "traité d'amitié simplifié", selon David Martinon.

Nicolas Sarkozy est accompagné par huit ministres, dont le chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, le numéro deux du gouvernement, Jean-Louis Borloo (Ecologie), et sa collègue de l'Economie, Christine Lagarde. Sont aussi du voyage la Garde des Sceaux Rachida Dati et la secrétaire d'Etat à la Ville, Fadela Amara, toutes deux issues de familles d'origine nord-africaine, et près de 150 dirigeants de grandes entreprises et de PME.

Il y a à peine un mois, une colère noire a saisi le président Abdelaziz Bouteflika lors du Salon international du livre à Alger. Il feuilletait un manuel scolaire pour juger comment l’histoire était enseignée, quand il s’est rendu compte que l’hymne national avait été amputé d’un long couplet évoquant la France.

Le passage manquant interpelle la France en ces termes : « Ô France ! Le temps des palabres est révolu./Nous l’avons clos comme on ferme un livre/Ô France ! Voici venu le jour où il faut rendre des comptes ! Prépare-toi ! Voici notre réponse !/ Le verdict, notre Révolution le rendra/Et nous avons juré de mourir pour que vive l’Algérie /…»

Furieux, Abdelaziz Bouteflika a parlé de la « nécessité de poursuivre en justice les responsables de l’amputation ». Ce qui est en cours actuellement. Apparemment, il ne savait pas qu’au milieu des années 1980, un de ses prédécesseurs, Chadli Bendjedid, avait demandé que les couplets de l’hymne algérien ayant un caractère guerrier et critiquant la France soient supprimés. Un choix politique décidé alors pour favoriser le rapprochement de l’Algérie et la France.

Ses deux sujets de controverse avec la France sont la langue et la mémoire. Il a parfois remis en cause l’usage du français dans les écoles privées. Il a surtout lourdement insisté, ces trois dernières années, sur la question de la « repentance » exigée de la France à cause de la colonisation.

« Nous rappelons à nos amis français (…) qu’ils n’ont pas d’autres choix que de reconnaître qu’ils ont torturé, tué, exterminé de 1830 à 1962, qu’ils ont voulu anéantir l’identité algérienne », faisant que «nous n’étions ni berbères ni arabes, ni musulmans, nous n’avions ni culture, ni langue, ni histoire», a-t il notamment martelé. En même temps, Abdelaziz Bouteflika n’a pas cessé de venir régulièrement à Paris, notamment pour y être soigné.


À son retour en France , le 5 décembre 2007 Nicolas Sarkozy recevra les Rapatriés d’Algérie à l’Élysée


Le chef de d’État français, en effet, de retour d’une visite officielle  en Algérie recevra, presque à sa descente d’avion, le 5 décembre, des représentants d’associations de Rapatriés d’Algérie et de Harkis , ils sont près de 300 à être conviés au palais de l’Élysée par Nicolas Sarkozy pour conclure la journée nationale d'hommage aux morts pour la France des combattants d'Afrique du Nord.