Notre Dame d’Afrique fait peau neuve

 
                           
   

Retardée pour des raisons financières, depuis plusieurs années,  la restauration de la basilique qui domine la baie d'Alger débutera dans les prochains mois.

En venant du bord de mer, on doit emprunter une petite rue sinueuse qui prend d'assaut la colline depuis laquelle Notre Dame d’Afrique veille sur Alger la blanche. Après la traversée du quartier de Bab-el-Oued, on arrive sur le plateau de Bouzaréah. De là, la vue sur la mer est imprenable.
Madame l'Afrique, comme les Algérois nomment amicalement la basilique, trône bien qu'elle ait perdu de sa superbe. Elle est même menacée par les outrages du temps et des séismes à répétition.

   
 

Notre Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans
     
 

La municipalité de Marseille, le conseil général des Bouches-du-Rhône, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'État Français, l'Europe et la municipalité d'Alger sont à son chevet. Tous ont promis des aides substantielles pour cette cure de jeunesse qui devrait coûter quelque 5,3 millions d'euros. Les trois collectivités locales françaises viennent de voter des subventions de 440 000 € chacune, abondées à parité par l'État Français pour 1 million d'euros.
Signe de ce que représente la basilique, la municipalité d'Alger s'est engagée à participer à hauteur de 600 000 euros, l'Union européenne ayant débloqué un million d'euros.
De grandes entreprises algériennes et françaises, comme Sonatrach, Sonelgaz ou Total Algérie vont également verser leur obole.
Un symbole traduit en une phrase inscrite, en français, en arabe à même le mur d'abside derrière l'autel : « Notre Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans. »

 
   

Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, qui conduisait récemment une mission de coopération de trois cents personnes à Alger, a immédiatement répondu présent quand il a été sollicité par Bernard Panafieu, alors archevêque de Marseille, et par Henri Teissier. Ce dernier cherchait le moyen de sauver « sa » basilique. Il était préalablement venu visiter le chantier de la restauration de Notre-Dame-de-la-Garde.
« À Marseille, ceux qui ne sont pas de religion chrétienne ne voudraient pas qu'on touche à Notre-Dame-de-la-Garde, nous avons senti ici le même état d'esprit », explique Jean-Claude Gaudin, qui souligne la similitude entre les deux villes et leurs basiliques, construites, toutes deux, dans les années 1850, dans le même style romano byzantin, sur des collines dominant leur ville respective.
Il y a urgence ! « La basilique est dans un état alarmant », s'inquiète Xavier David, l'architecte marseillais qui supervise le chantier algérois après avoir conduit celui de la « Bonne Mère ».Depuis cent trente ans, les séismes ont régulièrement ébranlé l'édifice.
Des fissures fragilisent sa structure, ses quatre clochetons, son campanile et son dôme

               
     





     
                   
 

D'autre part, la « peau » de la basilique est attaquée. Côté montagne, une contamination végétale ronge les enduits ; côté mer, c'est le sel qui abîme la pierre.
La désintégration a atteint l'intérieur même du bâtiment. La première tranche de travaux va concerner la nef et le porche. Deux des clochetons et la coupole vont être démontés, réparés et remontés à l'identique. Pour cela, des experts français en taille de pierre, couverture et consolidation en inox et fibre de carbone vont être sollicités.
Même trouble chez Solange Moll, adjointe au maire de la Cité phocéenne, qui, elle aussi, a quitté Alger à 20 ans. « Les retrouvailles avec Notre Dame d’Afrique sont toujours émouvantes. Mes grands-parents et un oncle sont enterrés ici. J'y ai fait ma communion. On y venait souvent pour prier, pour les petits bobos de la vie et pour les grandes occasions.
Le lien avec elle est très fort », confie-t-elle.

 

Madame l'Afrique est devenue un lieu de pèlerinage pour les pieds-noirs, mais elle est également fréquentée par une petite communauté de quelques milliers de fidèles, des étudiants de l'Afrique sub-sahélienne, des Libanais, des expatriés européens et même des Chinois.
Deux cents à trois cents musulmans la fréquentent aussi chaque jour, selon Monseigneur Teissier. Au cours de l'année 2006 vous avez eu probablement des échos de la restauration de la Basilique par vos amis qui sont venus en Algérie. Que d'émotions, de larmes, mais aussi que de joie, de souvenirs. La presse nationale ou locale et religieuse en France en a parlé : La Provence, le Figaro, Les Echos, La Croix, Le Pèlerin..., la télévision comme France 3 également.
En Algérie, des journaux de langue française et arabe les ont rapportés. Ce projet est bien reçu. Les travaux de restauration de l'extérieur vont débuter après trois ans et demi d'études. Notre reconnaissance va à tous ceux et celles qui en ont été les artisans depuis la première heure jusqu'à ce jour, en particulier Monseigneur Teissier, MM. Xavier David, Dominique Henry et Gilles Nicolas.




« Est-ce que la Basilique sera fermée durant les travaux ? »


Cette question nous est souvent posée. Nous l'avons demandé à Xavier David, l'architecte, et sa réponse fut sans aucune hésitation: « La Basilique restera ouverte. Un tunnel d'entrée sera aménagé pour la sécurité ». Les visiteurs et les délégations algériennes et étrangères pourront continuer à venir comme l'an passé (2006). En 2005 nous avions eu 60 007 visiteurs et en 2006 nous avons atteint 60077 visiteurs. Ces chiffres sont précis. Mon confrère le père Maurier a un petit compteur manuel qui clique à chaque personne qui rentre et « il ne se trompe jamais ». Nous notons cela chaque jour et nous récapitulons chaque mois. Le pic des visites a eu lieu au mois d'août avec 243 personnes par jour. Tous ces pèlerins ou touristes sont étrangers, algériens, chrétiens ou musulmans.
C'est aussi l'avis de Dominique Henri, le responsable du projet de restauration de la basilique. Il précise : Notre-Dame d'Afrique est « un monument emblématique, symbole de la ville et de sa population. En deuxième lieu, il y a la qualité architecturale de la bâtisse, qui, au-delà des discussions entre écoles sur le type d'architecture, a une architecture belle et originale qui n'a pas sa pareille en France pour cette époque », explique-t-il.


 





 










 

C'est l'entreprise Girard, basée à Avignon, qui est retenue pour les travaux, filiale de Vinci Construction France, qui est reconnue pour son savoir-faire en construction en restauration de monuments historiques, elle représente un effectif de 200 personnes, à son actif la restauration de la basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille.
Quant au début des travaux, il dépend du matériel que l'entreprise a importé et qui est toujours bloqué au port, à cause de l'incapacité des douanes Algériennes, retardant le chantier qui aurait dû démarrer en avril dernier. Evidemment, ce retard ne peut être imputé à l'entreprise, qui ne pouvait anticiper les lourdeurs administratives et importer le matériel avant même de savoir si elle était retenue à l'ouverture des plis des appels d'offres.
Quant à la deuxième partie des travaux, ils  porteront sur la coupole, les absides et le campanile de la basilique.


Beaucoup de personnes cherchent à aider mais ne savent pas comment.


Tout chèque doit être libellé à l'ordre de : SMA Pères Blancs et envoyé à : Économat des Pères Blancs 5, rue Roger Verlomme 75003 Paris, avec un petit courrier mentionnant: « Pour Notre-Dame d'Afrique à Alger ». Ceux qui veulent un relevé fiscal doivent le demander dans le courrier à l'économat de la rue Verlomme, car il n'est pas délivré automatiquement.

Dernière mise en ligne le 15 juin 2007 14h23 CET




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