11 MAI 2005 SETIF- Abdelaziz Bouteflika l'Etat français et les colons installés ont par leur comportement, mené un "génocide"  
 
   
 
L'Etat français et les colons installés ont par leur comportement, mené un "génocide" Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, semble le penser, lui qui a fait lire, vendredi 6 mai 2005, par son ministre des anciens combattants, Mohammed Chérif Abbas, un long texte passionné et sans nuance devant les participants à un colloque sur les "massacres du 8 mai 1945" . Ce dernier s'est tenu à l'université Ferhat-Abbas, à Sétif, dans l'est de l'Algérie à l'occasion du 60e anniversaire de la révolte du 8 mai 1945.

 
   
 
Abdelaziz Bouteflika, n'y est pas allé par quatre chemins. "Les commandos de mort, écrit-il, à propos des auteurs des massacres commis à Sétif et dans sa région ­ qui ont fait, selon les sources, de 15 000 à 45 000 morts ­, ont exécuté par centaines et milliers les citoyens sur les places publiques, stades et autres buissons. Les corps gisaient sur le sol, en proie aux animaux. Qui ne se souvient des fours de la honte installés par l'occupant dans la région de Guelma, au lieu-dit "El Hadj-Mebarek", devenu lieu de pèlerinage (...) Ces fours étaient identiques aux fours crématoires des nazis."

Abdelaziz Bouteflika, selon la traduction de ses propos par l'Agence de Presse Service algérienne : "Nous ne pouvons oublier les centaines de massacres commis auparavant et les nombreux fours installés dans notre pays. Le four le plus célèbre est celui du mont Dahra, oeuvre des bourreaux Bugeaud et Pélissier. De telles pratiques se sont multipliées, notamment durant la deuxième moitié du XIXe siècle (...). L'occupation a foulé la dignité humaine et commis l'innommable à l'encontre des droits humains fondamentaux (...) et adopté la voie de l'extermination et du génocide qui s'est inlassablement répétée durant son règne funeste."

En conclusion de son intervention, le président Bouteflika demande à la France "un geste qui libérerait -sa- conscience"


Recours France


Recours France, une association de Rapatriés d'Agérie, se montre autrement véhémente. "Nous déplorons profondément la perte de sang-froid et les propos insultants que le président de la République algérienne a tenus à l'égard de la France" , écrit-elle, dans une lettre adressée, mardi, au président Chirac. Et l'association d'exprimer, dans un autre courrier adressé au chef de la diplomatie française, Michel Barnier, son "vif mécontentement de voir la France laisser salir son oeuvre civilisatrice outre-mer" , même s'il y a eu, précise-t-elle, "quelques erreurs" .

Le parallèle fait par le président Bouteflika entre le comportement des colons et celui des nazis vient probablement de l'incinération dans des fours à chaux de cadavres de musulmans massacrés au cours des événements de Sétif.