Disparition Serge de Beketch
12 décembre 1946 - 6 octobre 2007

"Ami de la résistance, bonsoir !"

Nous apprenons avec une grande tristesse la mort de Serge de Beketch à la suite d'une longue maladie c'était le rayon de soleil de Radio Courtoisie, avec un style unique.
Le libre journal de Radio Courtoisie de Serge de Beketch était accompagné par une solide équipe.
L'émission de Radio Courtoisie présenté par Serge de Beketch, était anticonformiste jusqu'à la provocation, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Mais enfin, en accord ou en désaccord, on pouvait, à son micro, parler librement. Aujourd'hui, c'est peut être fini.

Serge de Beketch dont le nom complet est Serge André Yourevitch Verebrussoff de Beketch est un journaliste français, né le 12 décembre 1946 à Tours, animateur d'une émission sur Radio Courtoisie, animateur de la revue « décadaire » Le Libre Journal de la France Courtoise.

Il est d'origine russe avec une ascendance tartare. Son grand-père maternel était colonel dans l'armée française. Son grand-père paternel était aide de camp du général Dénikine, chef des Armées Blanches en Russie impériale. Son père, sous-officier de Légion étrangère, est "mort pour la France" à la bataille de Dien Bien Phu. Son histoire familiale conditionne son engagement politique à droite, puis à l'extrême droite, classification à laquelle il préfère celle de “royaliste tendance dure”.

Après sa scolarité comme enfant de troupe, il exerce divers emplois (manœuvre du bâtiment puis vendeur en librairie...). En 1966, il entre comme pigiste de la page des spectacles à l'hebdomadaire Minute.

En 1967, il s'engage dans Tsahal à l'occasion de la Guerre des six jours.

En 1970, il est embauché par Havas conseil où il participe à la création d'un département des “médias spécifiques”. Un temps adhérent de la franc-maçonnerie (grande loge de France puis Grande Loge Nationale) il s'en éloigne très vite, comme il a eu l'occasion de le raconter à plusieurs reprises.

Dès 1969, René Goscinny l'invite à collaborer comme scénariste aux pages d'actualité de l'hebdomadaire Pilote. Il écrira en outre diverses histoires en bande dessinée et rédigera pour les éditions Publicness les versions françaises des revues américaines Eerie, Creepie et Vampirella. Il collaborera également sous le pseudonyme d'Altamont Baker, à la revue internationale de l'image Zoom.

En 1975, Serge de Beketch quitte Pilote à la suite du départ de René Goscinny.
Il devient chef des informations puis rédacteur en chef en 1979 de Minute. Il le quitte en 1986 à la suite d'un désaccord avec la nouvelle direction et occupe, à la demande de Jean-Marie Le Pen, le poste de directeur de la rédaction de National-Hebdo.

En 1987 il fonde Radio Courtoisie avec le journaliste Jean Ferré. Parmi ses fondateurs, on trouve également Jean Dutourd et Yannick Urrien.

En 1990, à la demande de Serge Martinez, nouveau propriétaire du titre, il revient prendre la direction de la rédaction de Minute. En 1993, il est démis de ses fonctions par l'équipe qui, ayant racheté le titre à Martinez, le juge trop engagé politiquement. Il fonde alors avec son épouse, Danièle, son propre journal décadaire Le Libre Journal de la France Courtoise , version écrite de l'émission qu'il animait sur Radio Courtoisie

Son engagement politique s'est nettement radicalisé avec les années. Le 22 janvier 1992, il réplique à Philippe Guilhaume, ancien président d'Antenne 2 et FR3, qu'il n'est, lui-même, « ni démocrate, ni libéral » (cité dans Le Monde, 12 février 1992). En 1995, il est directeur de communication de la mairie de Toulon, alors détenue par le maire Front National Jean-Marie Le Chevallier. Il mettra cependant de son propre chef un terme à cette collaboration au bout de quatre mois, considérant que l'incompétence et l'incurie de l'équipe municipale nuisent à l'image du Front National. Il fut également directeur du Patriote du Var.

Il fut un grand ami du journaliste et romancier A.D.G.(Alain Fournier dit Alain Camille) dit ADG, qu'il rencontra en 1974 à Minute, et qui s'inspira de Serge de Beketch pour camper son personnage Sergueï Djerbitskine, alias Machin, journaliste alcoolique et anarchisant.
Nous partageons la peine de sa famille , votre peine en ce moment de deuil.
Nos condoléances, à  la famille de Serge de Beketch
BEO Story


 














Les Rapatriés d'Algérie
remercient

Serge de Beketch


Pour sa profonde
affection pour notre
communauté
.

















 
 

Non, Serge, t’es pas tout seul…


Alain Sanders (http://www.present.fr/)

Dire que, pour les obsèques de Serge de Beketch, l‘église Saint-Odile, dans le XVIIe arrondissement de Paris, était pleine à craquer, serait mentir. Elle débordait. Jusque sur le parvis où se tenaient des centaines de personnes qui n’avaient pu trouver place à l’intérieur où se pressaient – unis par une même émotion – des milliers de gens venus dire adieu à notre fort boyard.
Des « personnalités » ? A foison et au-delà de ce que Serge appelait « la famille ». Mais ne comptez-pas sur moi – à une exception près, l’admirable Père Argouarc’h – pour les énumérer. Car ce sont les petits, les obscurs, les sans-grade qui ont été le véritable cortège, la garde d’honneur, la légion des anges et qui ont donné à cette cérémonie pendant laquelle nous étions partagés entre les larmes et l’espérance, sa véritable dimension. Et aussi les drapeaux du Cercle national des combattants venus s’incliner sur la dépouille de ce combattant, fils, petit-fils, arrière-petit-fils de combattants.
Et j’imaginais Serge, avec son bon sourire goguenard, disant : « C’est sympa, les gars, mais fallait pas… » Il fallait, mon camarade. Il fallait parce que ces signes d’amitié et d’affection sont venus traduire tout ce que tu as représenté, tout ce que tu représenteras toujours, pour une multitude de braves gens qui t’aimaient. Un jour de déprime, tu m’as dit : « Ah, on se sent bien seul parfois… » Non, Serge, t’es pas tout seul. La preuve.
Il y avait des gerbes. Prestigieuses. Mais je garderai, plus que de ses bouquets magnifiques, l’image d’un petit homme, cassé par les ans, venu avec six roses blanches (« pas des “rouges”, hein, il n’aurait pas aimé… »). Le souvenir aussi de ces dizaines de prêtres, connus ou anonymes. Avec la vision de Serge, vivant sa Passion, sur son lit d’hôpital à Beaujon : émacié, marqué, épuisé, il avait ce visage transfiguré que l’on voit aux saints des icônes orthodoxes.
Non, Serge, tu n‘étais pas tout seul. Et il est bien que tu aies été accompagné par cette foule fervente. Des braves gens, mais surtout des gens braves, à qui ta voix, à qui tes mots ont, depuis des années, annoncé la bonne nouvelle : rien n’est perdu, rien n’est joué, rien n’est consommé tant qu’on est décidé à se battre et à ne lâcher sur rien.
Et puis tes deux fils, Aymeric et Cyril, entourant Danièle perdue dans un chagrin que l’on partage tout en sachant que les mots les plus tendres qu’on peut dire ne sont que de pauvres choses. Serge est entre les mains du Bon Dieu. Danièle sait que l’on tient les siennes et qu’on ne les lâchera pas.
S’arracher à cette église, partir vers le jardin des morts. Sourire malgré tout. Il le fallait. Mais pourquoi faut-il que nous subissions de tels arrachements…
Serge à été inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Un cimetière historique. A sa mesure. Après la cérémonie, je suis allé déjeuner au Daru, rue Daru, un restaurant russe en face de la cathédrale Alexandre-Newsky. Il était là pour une dernière vodka. Na Zdorovié !, Serge…

ALAIN SANDERS