Disparition du Père Michel de Laparre de Saint Sernin
 
     

Disparition du Père Michel de Laparre de Saint Sernin


J'ai le regret de vous faire part du décès du Père Michel de Laparre de Saint Sernin, bien connu des Oranais et notamment de tous ceux qui fréquentèrent la "Jeune France".  Voici le message reçu de Mère Nicole Carlier qui s'occupe de la Maison d’Accueil de St Maurin qu’il avait quittée en 2004 :
"Le Père Michel de Laparre de Saint Sernin est décédé le 22 mai 2007 dans la soirée à l’Hôpital Nord à Marseille après une aggravation de ses problèmes respiratoires. Il est mort paisiblement dans les bras de son Supérieur et du Père Aumônier de l’Hôpital. Les Obsèques ont eu lieu à la Maison Mère de sa Congrégation à Marseille le 26 mai. ."


Son témoignage sur les dernières heures d'Oran : Journal d'un prêtre en Algérie

 

 
Voici ce que j'écrivais en 2003 quand il s'était agi d'aider le Père à vendre les livres qu'il avait réussit à arracher au pilon de l'éditeur :
"Avec le livre de Francine DESSAIGNE (journal d'une mère de famille Pieds noirs) qui concerne Alger, le livre Journal d'un prêtre en Algérie du Père Michel de Laparre est celui dont je ne me séparerai jamais pour ne pas oublier. Quelles que soient notre religion et nos convictions, ce prêtre dont on voit l'évolution (il arrive avec des préjugés en 61 à Oran) mérite qu'on l'achète."


Le Père lui-même écrivait:

"Je ne suis pas Pied-Noir, mais bien de Métropole. Je ne suis pas un homme politique puisque je suis un prêtre de l'Église catholique. Je n'ai de rancœur contre personne et ne poursuis, par la publication de cet ouvrage, qu'un seul but : rappeler à tous les hommes qu'ils sont frères et très spécialement aux Français."
Ou en 2003, dans Véritas au sujet du 5 juillet :
« Quand, vers midi, commença, place Foch et dans les grandes artères de la ville, l'impitoyable chasse aux Blancs, on a pu voir les Arabes, mauresques incluses, tirer de leurs costumes de fête les couteaux pour regorgement. Rue de la Bastille, certaines victimes seront dépecées dans leurs boutiques. Les Pieds Noirs furent inexorablement massacrés dans les rues du centre ville cinq heures durant, sans que l'Armée française, ni les Gardes Mobiles pourtant casernes dans le voisinage, n'interviennent. Nul n'intervint pour fermer les entrées d'Oran, laissant venir à la mort - et quelle mort ! - des familles entières qu'un seul Garde ou soldat aurait pu sauver ! Nous qui étions là, et qui y sommes restés ensuite, nous avons pu, sans faire d'enquête, entendre assez de doléances et confronter assez de témoignages pour voir apparaître, bien évidente, la carence voulue par les Forces françaises de l'Ordre dans une non-assistance caractérisée qui souligne encore l'immense responsabilité de la France dans cette journée du 5 juillet 1962 qui a fait tant d'innocentes victimes françaises !... ».
 
Réédité en 2005 par "Page après page", voici ce qu'on lisait en 4e de couverture :
"C'est en ces termes, simples et véridiques, que débute le journal de Michel de Laparre de Saint-Sernin, prêtre arrivé à Oran en 1961 qui, au jour le jour, avec la sincérité d'un homme de Dieu, a élaboré un document des plus précieux sur la tragédie que vivait l'Algérie française. Cet ouvrage, bouleversant d'authenticité, constitue un précieux témoignage à transmettre aux générations futures."
Le père Michel de Laparre arrive dans une ville en état de siège. Il tient le journal de cette année tragique : attentats, disparitions, exode... Jusqu'à la tuerie du 5 juillet 1962, journée la plus sanglante de cette guerre et nous livre le plus précieux des témoignages au coeur de cette population dans l'attente et le refus du coup fatal.
Plus de quarante ans après ces événements, il semble qu'on puisse maintenant regarder cette page d'histoire avec plus de justice et de vérité. Il est temps d'ouvrir les yeux et de voir que la honte n'était pas du côté des Français d'Algérie qui se défendaient la rage au coeur. Ils étaient plongés dans l'angoisse profonde et la désespérance que décrit si bien Camus dans La Peste... II faut rétablir la vérité historique sur cette époque si dramatique et admettre enfin l'immense responsabilité de la France
."
 
Vous trouverez ci-joint deux articles de Pierre SOTO (2003) et Christian GASPAR (2004), ce dernier illustré par une photo transmise par le premier, ainsi qu'une photo relativement récente du Père (2005) parvenue de Jean-Louis GRANIER. Pour être honnête et complet, un autre ancien élève et ami gardait de plus mauvais souvenirs de son internat. Le Père avait souhaité particper à notre rassemblement de 2003, mais en avait été empêché au dernier moment par sa santé, malgré notre proposition d'aller le chercher. Il avait obtenu le prix VERITAS pour son livre en 1997.
Jean-Pierre RONDEAU
Président de ALLO (Anciens du Lycée Lamoricière d'Oran)