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A l’invitation association du Mémorial National des Français d'Algérie et Rapatriés d'Outre mer, de nombreuses associations participaient à la cérémonie devant le monument du cimetière Saint Pierre d'Aix en Provence le 27 novembre 2007, à l’occasion du 45e anniversaire du retour des Rapatriés d'Algérie en France.


Parmi les associations représentées, VERITAS Comité pour le rétablissement de la vérité historique sur l'Algérie Française, Association du Mémorial National des Français d'Algérie et Rapatriés d'Outre mer, AMEF Association pour la Mémoire de l'Empire Français, Amicale des Enfants de Tunisie, A.D.I.M.A.D, Amicale des Enfants de Bône, Amicale des Oraniens, A.N.F.A.N.O.M.A, C.D.H.A. Centre de Documentation Historique sur l'Algérie CDHA, Anciens élèves de Delly, Généalogie Algérie Maroc Tunisie, A.F.N. Collections, Association Souvenir Français Disparus, Association des anciens de Fort de l'Eau, Cercle Algérianiste d’Aix-en-Provence, et plusieurs associations de Harkis d'Aix en Provence comme l'AJIR, et des associations de Harkis du Pays d'Aix.
Parmi les personnalités présentes à la cérémonie Madame le député Maire Maryse Joissains Mansini, Jean Chorro 1er adjoint à la mairie d'Aix en Provence, Alexandre Medvedowki candidat PS aux élections municipales, Bruno Genzana, François-Xavier de Peretti, Stéphane Salord.
Les associations patriotiques et leurs drapeaux, étaient présentes à la cérémonie.
La cérémonie débute avec la levée des couleurs (Marseillaise), un discours brillant du président René Andres de l’association du Mémorial National des Français d'Algérie et Rapatriés d'Outre mer, puis par un discours du maire d'Aix en Provence Madame Maryse Joissains-Mansini, la cérémonie s'achèvera avec le chant des africains repris par l’assistance.
La cérémonie du cimetière Saint Pierre d'Aix en Provence fut suivie d’un déjeuner en l’honneur des participants à la maison du Maréchal Juin (Maison des Rapatriés d'Aix en Provence) en présence des personnalités de la ville d'Aix en Provence.


CEREMONIE AU MEMORIAL DES FRANCAIS ALGERIE 2007
               
 


Madame le Député Maire Monsieur le Sénateur Messieurs les Députés Monsieur le Délégué aux Rapatriés Mesdames et Messieurs les Élus Mesdames et Messieurs les Présidents d'Associations Messieurs les Porte Drapeaux Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes Très Chers Amis,

« J'ai aimé avec passion cette terre où je suis né. J'y ai puisé tout ce que je suis. Bien que j'aie connu et partagé les misères qui ne lui manquaient pas, elle est restée pour moi la terre du bonheur, de l'énergie et de la création... » Cette belle citation d'Albert Camus résume à elle seule pourquoi nous nous trouvons chaque année devant ce monument pour y chercher l'espoir.
Depuis sa création, 42 ans déjà ! Et pourtant aucun signe de vieillesse ne le marque. Il rassemble toujours avec la même émotion, des hommes et des femmes qui ne peuvent pas, qui ne veulent pas oublier la terre où ils sont nés et vécu une partie de leur existence. Ils ne peuvent pas, ils ne veulent pas oublier ceux qui y ont vécu toute leur vie et sont restés là bas enterrés, où la Toussaint n'a pour eux plus aucune signification sinon de rappeler le souvenir dramatique marqué par les larmes, le sang et le chagrin.
J'entends souvent dire que nous passons trop de temps à ressasser le passé. Le verbe est impropre...nous ne ressassons pas, nous « évoquons »... Qui mieux qu'un déraciné peut parler de ses racines ? Depuis 42 ans nous venons devant ce Mémorial qui n'est pas une pierre froide, mais qui possède véritablement une Âme, puisqu'il symbolise la mémoire de tous ceux, sans distinction d'origine, de race ou de religion ont servi la France à chaque fois qu'elle s'est trouvée menacée ou en danger.

 
 
 
René ANDRES
 
 
Participants de gauche à droite Alexandre Medvedowki, Bruno
Genzana, Bouvet, représentant de l'ADIMAD, Stéphane Salord,
le représentant de l'Amicale des Oraniens
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Oui, nous voulons nous recueillir et commémorer le souvenir de tous nos morts. Je dis bien de tous nos morts. Certains pendant la deuxième guerre mondiale d’authentiques résistants juste avant de mourir fusillés, ont criés « Vive la France », d’autres quelques années plus tard, fusillés eux aussi ont crié « Vive la France » et entonné les premiers airs de la Marseillaise, immédiatement couverts par les détonations des fusils dirigés vers eux... Où est la différence ? Si ce n'est l'origine des pelotons d'exécution. Dans les deux cas c'était par Amour pour la France. Par leur exemple, par les valeurs morales ou patriotiques qu'ils défendaient, par le refus du déshonneur, ils sont depuis toujours dans nos cœurs. Ils resteront à vie dans notre mémoire.
 
Pendant la Campagne Présidentielle, celui qui allait devenir le chef de l'Etat a maintes fois répété... « Je ne vous mentirai pas... je ne vous trahirai pas...je conduirai la politique de la France dans la transparence la plus totale... » Les jours et les mois qui vont venir nous le diront, bien que rien pour l'instant nous permette d'en douter.
Depuis le début de notre exil nous ne cessons de nous battre contre le mensonge. Ces odieux mensonges avec lesquels on veut écrire la vérité d'une page importante de l'histoire de la France. Comme vous Monsieur le Président de la République, nous haïssons le mensonge. Comme vous aussi Monsieur le Président de la République, nous voulons toute la transparence pour enfin dire et écrire ce qui s'est réellement passé afin que nos enfants et petits enfants connaissent sans aucune honte le passé de leurs aïeux.
Oui, cette transparence permettra d'en finir avec cette culpabilisation permanente où chaque matin qui se lève nous devrions faire acte de repentance, mais au contraire de révéler à ces pseudos historiens ce qu'a été l'œuvre civilisatrice de la France et de sa présence dans ses territoires d'outre mer.
Autre chose Monsieur le Président de la République, nous ne sommes ni des fauteurs de troubles, ni des semeurs de haine. Le seul trouble qui pourrait se produire serait celui des consciences de ceux qui commencent à comprendre. Certaines interdictions de nous recueillir qui nous sont faites, sont humiliantes et méprisantes. De grâce laissez-nous commémorer dans le calme, la dignité et le respect. J'en veux pour preuve...le 25 novembre prochain se déroulera à Perpignan une manifestation devant le Mémorial National des Disparus en Algérie...La consigne par écrit qui est donnée est la suivante... « Afin de conserver à cette manifestation sa dignité et permettre le plus grand recueillement, aucun drapeau ou banderole associative ne sera accepté lors de la cérémonie ».
Je souhaite Monsieur le Président de la République que mes propos vous soient rapportés, n'est-ce pas là le rôle et la mission des Parlementaires, pour qu'enfin nos cérémonies, au prétexte qu'elles troublent l'ordre public, ne soient plus interdites. Si les larmes de chagrin, de désespoir qui coulent depuis trop longtemps le long de nos rides creusées par le temps, coulent aussi et enfin les larmes pour l'honneur. Permettez-moi une nouvelle citation, celle d'un grand Aixois commémoré il y a à peine quelques semaines ...«Il faut toujours présumer le bien quand le mal n'est pas prouvé ». Jean Etienne Portalis
Où est la différence entre celui qui Elu de la République tient des propos diffamatoires à l'encontre des harkis, nos frères d'armes, est relaxé par la justice de cette même République et ceux qui se sont battus et continent à se battre pour que notre Nation cesse d'être insultée et traînée dans la boue par des dirigeants politiques dont les mains sont encore tachées du sang de nos compatriotes ?
Où est la différence entre ceux qui comme à Rennes inaugurent un square baptisé « Sétif » afin de stigmatiser les abus de la France en Algérie et commémorer les Massacres du 8 mai 1945 à Sétif et ceux qui comme nous, voulons commémorer le souvenir de nos morts et disparus, en seraient empêchés ?
Du droit à la différence, on est passé à des droits différents et en l'espèce à des droits supérieurs pour tels ou tels groupes identifiés. De fait, c'est la loi elle-même qui se trouve affaiblie . Elle n'est plus la référence pour tous, mais une variable qui s'adapte aux opportunités politiques et aux rapports de forces imposés par les communautarismes.
Je l'ai souvent dit et je le répéterai jamais assez devant ce Mémorial, que ce monument a toujours fait l'objet de beaucoup d'attention et de respect de la part de toutes les municipalités qui se sont succédées. Chacun et chacune, ici présents, ont bien compris ce qu'il représente pour les Français d'Algérie et Rapatriés d'outre mer. Si les corps de ses enfants sont restés dispersés sur leur terre de naissance, leurs âmes sont ici imprégnées dans cette pierre. C'est un véritable rempart contre tous ces détracteurs magiciens à transformer les mensonges et la trahison en vérité. Je dois reconnaître Madame le Député Maire, autorisez-moi à vous appeler Chère Maryse, que vous n'avez pas été épargnée par l'actualité politique, tout comme votre collègue Christian Kert, au sujet de la fameuse loi qu'il a fallu modifier pour ne pas déplaire au Président de la République Algérienne. Vous n'avez pas, tous les 2, ménagé vos interventions. Merci. Encore plus récemment, vous avez, ma Chère Maryse, alertée par Jean Chorro votre premier adjoint, délégué aux Rapatriés, tous les deux, courageusement et avec fermeté, fait part, par écrit de vos désaccords au Président de la République d'alors et au Sénateur Maire de Marseille au sujet du Mémorial en projet dans cette ville. Je tiens en mon nom personnel et au nom de mes compatriotes vous remercier et vous exprimer notre profonde gratitude.
Merci Maryse, Merci Jean.
Merci à vous tous ici présents, Merci Merci Chers Amis de vous joindre à nous. Aidez-nous. Qu'on nous rende notre Vrai passé. Qu'on ne nous laisse pas seulement la paix des cimetières.
René ANDRES