Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants, Hubert Falco annonce dans la création d'une fondation indépendante sur le conflit algérien.

     
 


Pourquoi créer une Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie aujourd'hui ?

II y a un devoir de vérité. Cette Fondation était prévue par la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des rapatriés. Nous avons décidé de passer aux actes. Le gouvernement vient de valider les statuts, qui vont être transmis au Conseil d'Etat. Elle sera opérationnelle en juin. L'Etat et trois associations du monde combattant (1) lui affecteront un capital de départ de 7,2 millions d'euros.
Ce sera un organisme privé. Elle sera présidée par une personnalité incontestable, Claude Bébéar.

 
 
 

Quel sera son rôle ?

Elle ne sera pas chargée d'écrire, encore moins de réécrire, l'histoire de la guerre d'Algérie. C'est une fondation de mémoire conçue sur le modèle de celles qui existent pour la Seconde Guerre mondiale. Sa mission sera de collecter, d'authentifier, de conserver, de mettre à disposition des historiens, mais aussi des enseignants, des jeunes, du grand public, tous les témoignages, ouvrages, enregistrements, documents sur ce conflit. Elle devra le faire avec rigueur et objectivité, sans rien occulter des événements, ni de la façon dont tous les protagonistes les ont vécus, qu'ils aient été appelés, officiers d'activé, commandos de chasse, pieds-noirs, harkis, rapatriés, français musulmans, membres de l'OAS, activistes du FLN, voire, le moment venu, anciens combattants du FLN. Il faut le faire avant que les porteurs de cette mémoire ne s'éteignent

Ne craignez-vous pas les polémiques ?

C'est vrai, les blessures restent vives. Un grand nombre de nos concitoyens ont été les victimes de ces tragédies que fut l'exode des rapatriés, le massacre des harkis, ou ils sont leurs descendants directs. Mais l'apaisement passera par la mémoire et la vérité, non par le silence ou l'oubli. Afin d'éviter tout mauvais procès, la Fondation sera totalement indépendante.
L'Etat s'en tiendra éloigné, car il est suspect lui-même d'être partisan : on l'accuse, soit de protéger l'armée et de promouvoir une vision coloniale, soit d'être complaisant à l'égard de Algérie et de vouloir la réconciliation à tout prix. : «  Cette Fondation ne sera l'otage de personne. »

PROPOS RECUEILLIS PAR LUDOVIC VIGOGNE

(1) Fédération Nationale André Maginot, Association des Gueules cassées, Le Souvenir Français.
In Express N° 3056  - Semaine du 28 janvier au 3 février 2010 -

 
 
     
 
Claude BEBEAR
 
     
Président du Conseil de Surveillance du groupe AXA, Président de l'Institut Montaigne il est né le 29 juillet 1935 à Issac, en Dordogne. Après des études à Saint-Astier, puis à Périgueux en Dordogne, il prépare les grandes écoles au Lycée Saint-Louis à Paris. Il entre 4ème à l’Ecole Polytechnique en 1955 où il est élu Responsable de sa promotion. C’est là qu’il est recruté par le père d’un de ses camarades, André Sahut d’Izarn, qui dirige le groupe des Anciennes Mutuelles d’assurance à Rouen, et cherche un futur successeur. Après l’école de cavalerie de Saumur, il fait son service militaire en Algérie.
En 1958, il entre aux Anciennes Mutuelles, où jusqu’en 1975, il assumera diverses responsabilités . dans le domaine de l’assurance .Acteur et spectateur de la vie de la cité, Claude Bébéar a créé et préside l'Institut du Mécénat de Solidarité, à vocation humanitaire et sociale, ainsi que l'Institut Montaigne, institut de réflexion politique indépendant. Dans ce cadre, il a préfacé et coordonné un recueil de contributions, "Le courage de réformer", publié en mai 2002 aux Editions Odile Jacob.
 
 
   
 
La Fédération nationale André Maginot
 
   
La Fédération nationale André Maginot a été créée en 1888, à Marseille, par des anciens combattants de la guerre 1870-1871 et des expéditions coloniales (Madagascar, Chine, Tonkin, Algérie, Tunisie). Elle se constitue en " Union fraternelle ". Le 6 novembre 1894, elle se transforme en "Fédération nationale des anciens militaires blessés, gratifiés de réformés n° 1 ". Le 6 octobre 1918, André Maginot, alors ministre des colonies et de l’Afrique du Nord, devient président de la Fédération. Il le restera jusqu’à sa mort, le 7 janvier 1932. Le siège, alors situé au 8 boulevard Brune à Paris (15ème), est ensuite transféré au 23 rue Bourgogne à Paris (7ème), la Fédération s’installe au 1bis rue Vanneau à Paris (7ème).En 1953, en hommage à son illustre président, elle ajoute la référence à "André Maginot" et en 1961, est adoptée la dénomination simplifiée de : Fédération nationale André Maginot.Depuis 1970, le siège est sis 24bis boulevard Saint-Germain à Paris (5ème).
 
   
Les Gueules Cassées
 

L'Union des Blessés de la Face " Les Gueules Cassées " est une association créée en 1921 par trois grands blessés de la face pour venir en aide à leurs camarades blessés au visage, défigurés, abandonnés de t ous et sans ressources. Dès 1927, l'Union était reconnue d'Utilité Publique. Etait ainsi solennellement appréciée l'action imaginative et généreuse de ses Fondateurs qui se battirent avec détermination pour conserver les droits de milliers de victimes de guerre méconnues et pour leur assurer un indispensable soutien moral et matériel. Aujourd'hui, grâce aux remarquables intuitions de ses dirigeants successifs, l'Union a su augmenter considérablement ses ressources, ce qui l'a conduit, tout naturellement, à étendre le champ de ses activités d'Utilité Publique, dans le domaine social, cela va sans dire, mais également dans celui de la création de structures médicales innovantes et performantes, ouvertes à tous, dont la vocation est de remédier aux traumatismes et affections de la face et de la tête. Enfin, les " Gueules Cassées " sont au service du rayonnement des valeurs et des idéaux pour lesquels ils combattaient. C'est le sens de leur participation au Devoir de Mémoire.

 
     
Le SOUVENIR FRANÇAIS
 

Le SOUVENIR FRANÇAIS, créé en 1887 et reconnu d’utilité publique depuis 1906, est une des plus anciennes associations privées françaises, présent dans tous les départements de France Métropolitaine et d’Outre Mer et dans 62 pays étrangers, le SOUVENIR FRANÇAIS est vivant, dynamique et soucieux de l’avenir. Conservant le Souvenir de celles et de ceux qui sont morts pour la France ou qui l’ont servie et honorée avec éclat, il veille sur les monuments, grands ou modestes, qui dans villes et villages, en France et hors de France sont là pour rappeler leur mémoire, et entretient 120.000 de ceux et celles qui sont morts pour la France ou qui l’ont honorée particulièrement.
Conserver la mémoire de ceux et de celles qui sont morts pour la France au cours de son histoire ou qu'ils l'ont honorée par de belles actions, notamment en entretenant leurs tombes ainsi que les monuments élevés à leur gloire, tant en France qu'à l'Etranger. Transmettre le flambeau aux générations successives en leur inculquant, par le maintien du souvenir, le sens du devoir, l'amour de la Patrie et le respect de ses valeurs.