Les programmes scolaires sur la guerre d'Algérie Gilles de Robien

 
   
 
 
 
Gilles de Robien
 
     

Le ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien - au Journal Du Dimanche du 16 octobre 2005


La loi sur le "rôle positif" de la colonisation française Outre-mer "n'implique aucune modification des programmes"


C'est l'avis du ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, dans un entretien au "Journal du Dimanche".

La loi du 23-2-2005 demande que les programmes scolaires "reconnaissent (...) et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit".

 
 

"Cet article de loi controversé par quelques professeurs d' extrême gauche doit-il être appliqué et comment ?", demande le "JDD" à Gilles de Robien. Réponse du ministre: "l' article 4 de la loi du 23 février 2005 n' implique aucune modification des programmes actuels d' histoire qui permettent d' aborder le thème de la présence française outre-mer dans tous ses aspects et sous tous ses éclairages".

"Il n'y a aucun domaine d' histoire officielle. En revanche, il y a des programmes officiels, arrêtés par le ministre", a précisé Gilles de Robien. "Les programmes d' histoire sont élaborés par des groupes d' experts composés
d' universitaires, d' inspecteurs généraux et de d' enseignants qui offrent toutes les garanties de qualité scientifique et pédagogique", a-t-il ajouté.

La promulgation du texte avait provoqué des protestations en France, notamment d' historiens et d' enseignants d'idéologues d' extrême gauche , pointant " Le mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu'au génocide".

En Algérie, Bouteflika avait déclaré fin juin que cette loi "représente une cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme", en référence notamment à la répression sanglante des autorités françaises contre les Algériens à Sétif (est) en mai
1945. Selon des historiens algériens, les émeutes et la répression ont fait 45.000 morts. D'autres sources, dont des historiens occidentaux, font état d' un bilan de de 3000 morts, dont 103 Européens.

La loi a été condamnée par les deux chambres du Parlement algérien. Pour le président du Conseil de la Nation (Sénat algérien), Abdelkader Bensalah, il s' agit d' un"précédent grave".

Le 26 juillet, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, avait prôné la création d' une commission d' historiens français et algériens pour évaluer le texte. " Il n'y aura jamais d' histoire officielle en France", a par ailleurs assuré Philippe Douste-Blazy, qui avait lui-même soutenu cette loi signée le 23 février comme de nombreux députés socialistes.