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Manifestation devant l'hôtel de région de Montpellier
contre les propos de Georges Frêche sur les Harkis


Manifestation contre propos Georges Frêche
Montpellier 18 février 2006

Quelque 1000 harkis, Pieds-Noirs et anciens combattants ont manifesté samedi devant l'hôtel de région de Montpellier pour protester contre les propos tenus la semaine dernière par le président (PS) de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, contre la communauté des harkis.

Le rassemblement a eu lieu à l'appel de l'Association pour la justice, l'information et la réparation des harkis et des rapatriés de l'Hérault (Ajir 34), qui a porté plainte contre M. Frêche pour "injures, diffamation et appel à la haine raciale".

Quelques élus, dont le député-maire UMP de Palavas-les-Flots (Hérault) Christian Jeanjean, le député-maire UMP de Villeneuve-lès-Avignon (Gard) Jean-Marc Roubaud et le maire UMP de Nîmes Jean-Paul Fournier, ont participé à la manifestation.

Une poignée de manifestants ont jeté des oeufs sur l'hôtel de région au cri de "démission, démission", tandis que le reste des manifestants appelaient au calme.

Le président national d'Ajir, Mohammed Haddouche, a dénoncé des "propos intolérables et scandaleux de la part d'un élu". Samedi dernier, M. Frêche s'en était pris à des harkis qui avaient participé à une manifestation de l'UMP pour défendre "le rôle positif" de la colonisation, les qualifiant notamment de "sous-hommes".

Evoquant les excuses que l'élu socialiste a présentées lundi lors d'une conférence de presse, M. Haddouche a jugé qu'"il ne demande pas pardon aux harkis mais aux journalistes. Il se présente comme la victime, il nous rejette la faute dessus comme si c'était nous qui étions venus le provoquer".

M. Haddouche a réclamé des "excuses solennelles" du président de la République, du Premier ministre et du premier secrétaire du Parti socialiste.

Le directeur adjoint du cabinet de François Hollande avait reçu vendredi matin une délégation de harkis et d'enfants de harkis, venus à l'improviste demander des "sanctions" à l'encontre de Georges Frêche, notamment son éviction du bureau national du PS.

Une dizaine d'enfants de harkis ont décidé d'observer une grève de la faim devant le siège du PS à Paris jusqu'à mercredi soir afin d'être être reçus par M. Hollande en personne.


R A P P E L


- Une association de harkis AJIR a porté plainte
contre le président PS de la région Languedoc
Roussillon Georges Frêche

- Réactions aux propos de Georges Frêche MRAP et
Hamlaoui Mekachera
.
- Le parti socialiste oblige le président PS du conseil
régional de Languedoc-Roussillon Georges Frêche à
demander "pardon"
à des harkis après ses propos
insultants.
- Georges Frêche fait le plein de plaintes contre lui à
l'exception du MRAP + LDH qui ne portent pas plainte
après de timides protestations.

- Les fausses excuses de Georges Frêche (AJIR)
- Propos tenus président PS Région Languedoc-
Roussillon sont impardonnables. Ses excuses
tardives, sont un peu faciles et peu crédibles. Jack
Lang, pourtant habile récupérateur d’habitude du
créneau des droits de l’Homme, présent sur les lieux et
qui n’a rien entendu.

     
 



 
     
 
Quelque 1000 harkis, Pieds-Noirs
et anciens combattants ont manifesté samedi 18 février 2006 devant
l'hôtel de région de Montpellier

Contre Georges Frêche
 
     
Harkis indignés rassemblés dans la dignité
 
     
« Tous unis pour condamner les insultes de Georges Frêche contre les harkis. » Plus de 500 personnes - harkis, pieds-noirs, anciens combattants pour l'essentiel - se sont rassemblées hier après-midi à Montpellier sous cette banderole déployée devant l'hôtel de Région.
 
Elles répondaient à l'appel de Ajir (association pour la justice, l'information et la réparation des harkis de France) dont le président héraultais, Albdelkader Chebaïki, avait été insulté dans les termes que l'on sait il y a huit jours par Georges Frêche lors d'une cérémonie devant la stèle à la mémoire de Jacques Roseau, au Mas-Drevon.

Ce rassemblement, nourri de nombreuses prises de parole pour une même indignation, s'est déroulé dans la dignité. Même si à plusieurs reprises les manifestants ont scandé des « Démission, démission » à l'attention de Georges Frêche. Même si, encore, quelques jeunes, vite ramenés à la raison par les organisateurs, ont jeté des œufs sur la façade du conseil régional, alors que la cérémonie venait de s'achever sur une Marseillaise chantée par presque tous.

Mohammed Haddouche, le président d'Ajir France, a confirmé que, la veille, l'association avait officiellement déposé plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal de grande instance de Montpellier. Une plainte contre Georges Frêche pour provocation à la haine. Sont également citées pour leur absence d'intervention ce jour-là six autres personnes dont Jack Lang, ancien ministre, et Hélène Mandroux, maire de Montpellier.

Hier, tous les orateurs ont exprimé leur vive émotion tandis que circulait une pétition. Des harkis étaient venus de Lyon, de Roubaix, de Normandie, de la Côte d'Azur... « Je suis là car je me considère comme la petite sœur de tous ces harkis que je connais bien. Les propos de Georges Frêche sont insoutenables et monstrueux. Nous exigeons une punition sévère », assura la présidente du cercle algérianiste de Perpignan. Le président d'Ajir Rhône ajouta peu après : « Un professeur de droit comme Georges Frêche connaît le poids des mots. Si les élus veulent être respectés, il faut qu'ils soient d'abord respectables. Nous avons confiance en la justice et espérons une sanction exemplaire et rapide. M. Frêche, il n'y a pas de sous-homme. Il n'y a qu'un homme en dessous de tout, et c'est vous. »

Sélim s'est battu pour la France en Algérie et il se déplace difficilement vu son grand âge. « M. Frêche a insulté les vivants et les morts. Il ne faut laisser personne salir notre mémoire. J'ai honte pour lui », a-t-il dit la voix tremblante.

Les harkis ont répété plusieurs fois qu'ils attendent du PS l'exclusion de Georges Frêche. « Il a lu des excuses mais il n'a pas demandé pardon aux harkis », assura Mohammed Haddouche.

Avant d'inviter les volontaires à aller visiter la cité de La Grappe, Abdelkader Chebaïki précisa : « Votre présence ici témoigne de l'immense blessure provoquée par la violence des insultes (...) Nous attendons aussi que le président de la République et le Premier ministre condamnent solennellement, comme ils ont su le faire en d'autres occasions, ces propos dignes des pires pensées nazies. » Et de conclure en s'adressant à tous : « Vous êtes des hommes d'honneur. »


In Midi_libre édition Montpellier Jérôme CARRIÈRE
Dimanche 19 février 2006