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Les harkis demandent que la France reconnaisse sa responsabilité
 
 
 

Une réunion nationale des harkis est programmée le samedi, 4 juin 2011 à Agen. 50 ans après les « événements », la question de la reconnaissance et de la réparation de ces supplétifs algériens et de leurs enfants reste à régler.
Près d'un demi-siècle après la fin de la guerre d'Algérie, combien sont-ils, ici, à s'exclamer, à l'écoute des revendications des harkis qu'ils perçoivent comme perpétuelles : « Mais que demandent-ils encore, et combien de temps vont-ils continuer à réclamer ? ». Comprenez : depuis toutes ces années, et « avec tout ce qu'on a fait pour eux », il serait peut-être temps de cesser de « se plaindre »…
À cette critique, brutale, rarement directement adressée aux intéressés mais répercutée à souhait, une réponse sera donnée le samedi 4 juin 2011, dans l'enceinte du théâtre Ducourneau, à Agen, où se tiendra, à partir de 17 heures, une « grande réunion d'information et de concertation » concernant des problèmes qui, précisément, « ne sont toujours pas résolus », selon les termes mêmes de l'invitation qui en a été faite.

Boussad Azni (à g.), président du conseil représentatif des harkis et Boaza Gasmi, à la tête du comité national de liaison.

 
Ces problèmes ? Boussad Azni, ancien du camp de Bias et pionnier de la lutte pour la reconnaissance des droits de cette communauté, les résume ainsi : « D'une charte, signée en 2002 par le Président de la République de l'époque, tous les engagements n'ont pas été tenus. Il y a certes eu des avancées avec l'instauration de cette journée nationale d'hommage fixée chaque année au 25 septembre ».
« Un toit en Algérie, ça doit valoir un toit en France »
« Il y a également eu la transformation de la rente viagère pour les harkis dont les revenus n'atteignaient pas le minimum vieillesse. Mais alors que l'on demandait une somme de 50 000 €, on n'en a obtenu que 30 000. Cette somme réclamée correspondait à l'époque (en 1987) à la valeur d'un logement. Car notre slogan était clair : « Nous avions un toit en Algérie, nous voulons un toit en France ». Or, nous sommes aujourd'hui loin du compte ».
Pour Boaza Gasmi, successeur d'Azni à la tête du Comité national de liaison, confirme et ajoute : « Quand on nous renvoie à la question : mais que voulez-vous de plus ? Nous répondons que tous les enfants de harkis nés dans les camps, donc ceux de la deuxième génération, méritent eux aussi réparation. Mais nos revendications s'arrêtent là ». « Pour nos propres enfants et nos petits-enfants, nous ne demandons rien d'autre que la reconnaissance de la responsabilité de l'État dans l'abandon et le massacre des harkis, continue Boussad Azni. En revanche, pour nos pères et pour nous-mêmes, deuxième génération qui est née ou qui a vécu dans les camps, qui a été sacrifiée, oubliée et handicapée par ses conditions de vie, on ne revendique rien de plus que ce l'on demande depuis vingt-cinq ans. À savoir, les 20 000 € manquant pour l'allocation de reconnaissance et des mesures spécifiques pour l'emploi. Après, ce sera fini ».
Si on débattra donc de ces mesures spécifiques, ce sera à destination de cette deuxième génération, pas des suivantes, nées sur le sol de France et donc françaises « à part entière ».... Et pas forcément davantage acceptées. Mais cela est encore une autre histoire.
 

Reconnaître la responsabilité de l'État dans l'abandon et le massacre des harkis laissés en Algérie au lendemain des accords d'Évian. Favoriser leur accès à l'emploi et aux postes à responsabilité. Leur obtenir des aides au logement. Ces promesses de Nicolas Sarkozy (liste non exhaustive), exprimées le 31 mars 2007, quelques semaines avant son élection, et renouvelées le 7 décembre de la même année, sonnent aujourd'hui avec tristesse dans l'oreille de ceux qui les ont crues et qui avaient appelé à l'époque, à voter pour le candidat UMP : « C'est le moment de rappeler au président de la République ses engagements », affirme Boazza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis, l'association organisatrice de la réunion, à Agen.

Cette journée pourrait bien poser les jalons d'un mouvement de contestation à onze mois des présidentielles : « Il est temps pour les harkis de passer à l'action », lance Boussad Azni, président du Conseil représentatif des harkis de France et ancien conseiller chargé des harkis et de la citoyenneté au sein du gouvernement Fillon, débarqué en septembre 2009 pour avoir dénoncé publiquement l'apathie des pouvoirs publics. « Aujourd'hui, le dialogue est rompu avec l'État. Chacune de nos demandes pour être reçu par le président, n'a obtenu que des fins de non-recevoir. »
il envisage de proposer la tenue d'un rassemblement contestataire à Paris aux alentours du 25 septembre, Journée d'hommage national aux harkis et anciens supplétifs, instaurée en 2001 par Jacques Chirac. Les présents devraient avoir l'occasion d'échanger avec les députés Michel Diefenbacher, qui a répondu favorablement à l'invitation, ainsi que Jean Dionis du Séjour, qui recevra les membres du Comité à la mairie, à 19 heures.

 
 
 

A Agen, les harkis demandent que la France
reconnaisse sa responsabilité


Environ 300 harkis, se sont, réunis le samedi 4 juin 2011à Agen, ont réitéré leur demande que "l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l'abandon et le massacre des harkis" en 1962.
"Les promesses électorales de Nicolas Sarkozy en faveur des harkis ne sont toujours pas respectées et le dialogue est rompu entre le gouvernement et la communauté harkie de base", a déclaré Boussad Azni, ancien conseiller du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants.

"Nous demandons que le président reconnaisse la responsabilité de l'Etat français dans l'abandon et le massacre des harkis après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, comme pour la rafle du Vel'd'Hiv", a-t-il dit.
Les harkis, réunis le samedi 4 juin 2011à Agen, dont une trentaine de présidents d'associations venus, selon lui, de l'est, du nord, du sud-est et du sud-ouest de la France, ont décidé, en l'absence d'"un signe fort" du gouvernement, d'une grande manifestation parisienne le 25 septembre, journée d'hommage aux harkis.
M. Azni a en outre souligné qu'un grand rassemblement des harkis de France était envisagé le 19 mars 2012 pour le 50e anniversaire des accords d'Evian.
"La reconnaissance, c'est notre combat, elle a été promise, bientôt un demi-siècle et rien n'est réglé", a-t-il ajouté.