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Harkis ils vivent dans des taudis près de l'université de Toulouse !
 
   

Le service d'hygiène de la ville de Toulouse a dû prendre des arrêtés en urgence et deux autres d'interdiction d'habiter et d'insalubrité.


À mi-chemin de la station de métro Mirail-Université et des garages de la rue Vauquelin, qui présentent les derniers modèles automobiles flambant neufs, une quinzaine de personnes, notamment des harkis, vivent dans des conditions indignes du XXIe siècle.
Ces personnes habitent au 65-67 rue Vauquelin, dans des taudis rendus dangereux et insalubres par des installations électriques d'un autre temps, une humidité récurrente (« ce ne sont pas des fuites d'eau mais de véritables entrées d'eau », selon un responsable du service d'hygiène de la Ville de Toulouse) et par le non-respect des conditions de taille des logements (moins de 2 m de hauteur de plafond et de 9 m2 de superficie).

 
Une quinzaine de locataires vont devoir passer l'hiver dans ces bâtiments délabrés faute d'être relogés. Photo DDM, M. Labonne.

18 T1 pour 600 €


Au total, le service d'hygiène de la mairie a dû prendre pas moins de cinq arrêtés de péril, depuis mars avril dernier, concernant ces 18 studios T1, en fait des boxes sommairement aménagés dans de vieux bâtiments agricoles à l'architecture toulousaine typique mais complètement délabrée.
Un premier arrêté d'insalubrité concerne 12 logements. Le propriétaire doit en principe reloger les occupants d'ici un an, de manière provisoire, et effectuer les travaux de mise en conformité. À défaut, les travaux seront effectués d'office, à la charge du propriétaire défaillant, qui risque 50 000 € d'amende et un an de prison.
Un autre arrêté interdit carrément d'occuper six logements déclarés impropres à l'habitation. Là aussi le propriétaire doit reloger les occupants. À défaut, c'est à la préfecture de trouver un logement pour eux. Trois des six locataires ont déjà été relogés grâce aux services de l'état qui font des propositions aux trois autres.
Le propriétaire défaillant risque là encore plus gros : 100 000 € d'amende et trois ans de prison !
Le propriétaire a racheté les 18 logements, en juin, pour la modique somme de 600 €. « Oui, mais j'ai repris aussi le passif, un important crédit, dont je n'ai pas pu payer la dernière échéance. Je ne suis pas un marchand de sommeil, je suis un pauvre gars », se défend Abdellah Maache, l'un des deux frères propriétaires du local, au travers d'une SCI, « on a touché un mois de loyer, puis plus rien, les APL ont été bloquées. Il a fallu régler 3 500 € d'eau et une partie de l'électricité. On me dit de murer deux logements vides où je voulais reloger certains locataires... ».
« Les propriétaires savaient très bien que les logements étaient insalubres quand ils ont acheté, c'était inscrit dans l'acte notarié », rétorque le service d'hygiène, qui a dû prendre aussi trois arrêtés d'urgence et faire effectuer d'office des travaux d'électricité et de mise hors d'eau : « On a récolté des seaux d'eau dans certains logements après les fortes pluies de septembre », précise un agent.