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Le mépris de la france pour une veuve de guerre harki
 
           
       
 


Nacera multiplie les démarches administratives pour faire avancer le dossier de sa tante, bloqué en Algérie.

Son mari est mort pour la France en 1962. Cette veuve de guerre harki vit pourtant dans la précarité en Algérie.
Sa nièce, blésoise, se bat pour son visa.

Ahmed (1) est tombé pour la France le 26 février 1962. C'était en Algérie et il était harki. Sa jeune épouse qui n'avait pas encore d'enfant est partie se cacher, pour échapper à la répression terrible qui sévissait en Algérie. Sa soeur et sa famille ont quant à eux gagné la France : les camps du Larzac, puis un rattachement à l'Indre-et-Loire.

 

Il y a quelques années, Nacera, installée à Blois et âgée d'à peine deux ans au moment des faits, a retrouvé cette tante dans une Algérie où ils ne sont jamais retournés.
« J'ai commencé mes démarches administratives en 2006 pour la faire rentrer en France. Tout d'abord à Annaba en Algérie, qui a refusé deux fois. Puis en France car le président Chirac avait promis de ne pas oublier les harkis. En vain. » Sa tante Aujourd'hui septuagénaire, ne s'est jamais remariée. « Elle ne sait ni lire ni écrire et vit dans la plus grande précarité. J'ai décidé de me battre pour elle, pour qu'elle retrouve la famille de son mari puisqu'elle n'en a plus là-bas. »


Les droits des harkis bafoués


Cela fait plus de 45 ans que sa tante pourrait prétendre à une pension de veuve de guerre. Aujourd'hui, l'enjeu principal est de la faire sortir d'Algérie. Car elle ne pourra faire valoir ses droits en France que si elle se présente personnellement. Précaution tout à fait justifiable. En revanche, le refus de l'administration de lui délivrer un visa l'est beaucoup moins. « J'ai fait appel de ce refus auprès des services compétents du ministère des Affaires étrangères à Nantes. Ils ont mis deux ans pour me donner un deuxième refus ! J'ai vraiment le sentiment que nos droits sont totalement bafoués. »
Dans la foulée, en décembre dernier, Nacéra lance un dernier recours auprès du conseil d'État. Conseillée par le médiateur de la République, elle a toutefois le sentiment de se battre seule. Mais elle ne baisse pas les bras. « Mon objectif, c'est d'obtenir un visa à titre définitif. Ce sera une bien faible réparation pour cette veuve dont le mari a été sacrifié pour la France. » Elle sait qu'ensuite le parcours du combattant sera encore long pour obtenir sa pension. « Au moins elle sera ici, avec sa famille. » Une famille qui a fait le choix délicat et déchirant de devenir française il y a 47 ans.

(1) Les prénoms ont été modifiés

 
   
           
 
     
   
     
 
 

De retour d'un voyage de trois jours en Algérie, le président de la République a reçu à l'Elysée des associations d'anciens combattants et de rapatriés harkis devant lesquelles il a affirmé qu'il était " légitime" que les harkis reçoivent l'hommage de la nation". Nicolas Sarkozy a aussi indiqué que la France leur devait " réparation ".

Les historiens parlent de 60 à 80.000 morts. Sans compter ceux qui ont tout quitté et donc tout perdu. Les harkis, forces auxiliaires de l'armée française d'origine algérienne lors de la guerre d'Algérie entre 1957 et 1962, attendent depuis 45 ans que l'Etat français reconnaisse sa responsabilité dans leur massacre lorsque la France a quitté l'Algérie après les accords d'Evian. Une reconnaissance que Nicolas Sarkozy leur avait promise pendant la bataille pour l'Elysée. Le président français, de retour d'un voyage de trois jours en Algérie, a tenu cette promesse dans un discours mercredi soir.

Devant des associations d'anciens combattants et de rapatriés harkis, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il était "légitime et juste" que les harkis "reçoivent l'hommage solennel de la nation". "Car pour les harkis aussi, si les accords d'Evian ont scellé la fin des hostilités militaires, ils n'ont pas marqué la fin des souffrances", a ajouté le chef de l'Etat. "Pour la France il s'agit aujourd'hui d'une question d'honneur. Il faut réparer les fautes qui ont été commises", a précisé Nicolas Sarkozy.

Un discours diversement apprécié. Pour Bernard Coll, secrétaire général de l'association Jeunes Pieds noirs, c'est " un discours d'une grande lâcheté politique ". Il a déploré que M. Sarkozy ne tienne pas sa promesse de campagne, quand, le 31 mars, il avait dit aux représentants des harkis qu'il recevait à son siège de campagne que s'il était élu, il reconnaîtrait "officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis ". Au contraire, le chanteur Enrico Macias, pied noir d'Algérie chassé de son pays par la guerre, empêché par les autorités algériennes d'accompagner le président en Algérie, s'est déclaré "extrêmement ému". "Il a tendu la main, dès son retour d'Algérie, à tous les pieds noirs, à tous les harkis, à tous les rapatriés", s'est-il félicité.

Cette déclaration semble ouvrir la voie à une possible indemnisation. Mais la procédure s'annonce longue et complexe. Les harkis demandent une double procédure : l'indemnisation des biens spoliés et la réparation des préjudices moraux subis. Le montant est conséquent : 40 et 42 milliards d'euros selon les harkis et des experts indépendants.

Site Internet Europe 1: http://www.europe1.fr/informations/articles/770644/harkis--nicolas-sarkozy-va-reconnaitre-la-responsabilite-d.html
- Sarkozy promet une réparation de la France aux harkis europe 1
- Mercredi 5 décembre 2007 22h56