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Camp de rivesaltes 1962
 

Aujourd'hui, de nombreux Harkis se voient refuser un visa pour se rendre en Algérie afin de se recueillir sur la tombe des leurs ou revoir une dernière fois ...


Une réponse évasive de Nicolas Sarkozy au courrier de l'association de Harkis AJIR

Aujourd’hui votre gouvernement est formé et les ministres désignés sont au travail. C’est pourquoi, nous nous permettons de vous rappeler vos promesses de candidat. A ce jour, nous n’avons pas eu de signe que ces promesses allaient se concrétiser dans les faits (pas de ministre chargé de cette question, la MIR, si elle travaille, le fait dans une opacité totale et enfin le HCR, que tous les rapatriés ont décrié, figure parmi les abonnés absents).

   
         
 

Les attentes des Harkis et de leurs familles sont connues et ne méritent pas qu’une nouvelle commission se réunisse pour les étudier. On peut les regrouper comme suit :

La reconnaissance par l’état français de sa responsabilité dans l’abandon des Harkis et de leurs familles au lendemain des accords d’Evian. Cet abandon a conduit à l’extermination de 80 à 150 000 personnes (enfants, femmes et hommes), malgré les engagements pris par le FLN dans les accords signés à Evian. Cette responsabilité doit être aussi reconnue pour les conditions d’accueil faites aux rescapés qui ont pu gagner la France. Cet accueil, indigne du pays des droits de l’homme, a perduré pendant des décennies. De nombreuses personnes, encore aujourd’hui, en portent les stigmates et en subissent toujours les conséquences, le parachèvement des réparations matérielles afin que soient soldés les préjudices moraux et matériels subis par les Harkis et leurs familles. Ce préjudice concerne notamment toutes celles et tous ceux qui ont été exclus des différentes mesures adoptées jusqu’ici. Je veux parler ici des enfants arrivés avec leurs parents en France, des pères, mères, frères et sœurs d’anciens Harkis qui n’avaient d’autre choix que de partir ou de mourir, sans oublier les femmes divorcées. Ces personnes ont vécu le même parcours que les anciens Harkis et ont enduré les mêmes épreuves et connu les mêmes conditions d’accueil et de vie. Il est inéquitable de les traiter différemment. Par ailleurs, pour permettre aux derniers survivants de partir réconciliés avec leur pays d’accueil, qu’ils n’ont jamais décrié malgré le sort qui a été le leur, il est primordial de parachever la réparation morale et matérielle qui leur est due,
il est, aussi, une question importante que vous devez, que votre gouvernement doit prendre à bras le corps, c’est celle du principe de libre circulation de tous les citoyens français. Aujourd’hui, de nombreux Harkis se voient refuser un visa pour se rendre en Algérie afin de se recueillir sur la tombe des leurs ou revoir une dernière fois le lieu de leur naissance. Quelquefois, même munis d’un visa en bonne et due forme, ils se font refouler par la douane algérienne. De nombreux cas ont été signalés aux autorités françaises (MIR, Ministère des Affaires Etrangères,...) sans que rien ne change dans le comportement des autorités algériennes. Votre projet de construction euro méditerranéenne ne doit pas mettre cette question en veille et reporter à plus tard sa négociation avec l’Algérie. A minima, nous vous demandons d’appliquer la réciprocité avec les ressortissants algériens en attendant que les autorités algériennes accèdent à une demande avant tout humaine pour permettre à des hommes et des femmes en fin de vie, qui n’ont aucune intention d’aller se réinstaller là-bas, de revoir le pays de leur enfance ou d’aller simplement se recueillir sur la tombe d’un père ou d’une mère,
enfin, nous attachons une importance toute particulière à la création d’une fondation dédiée aux anciens Harkis et à leurs familles pour promouvoir une intégration économique et sociale de celles et ceux qui en ont le plus besoin. Pour faire connaître l’histoire des Harkis et pour préserver et diffuser l’histoire et la mémoire de cette population. La loi du 23 février 2005 avait explicitement prévue la création d’une telle fondation.
Le nombre de bénéficiaires des mesures attendues s’amenuise chaque jour davantage et l’honneur de la France exige que des actes symboliques forts soient rapidement mis en oeuvre pour permettre aux deniers survivants de partir la tête haute du fait du choix qui a été le leur.
Vous pourriez par exemple, Monsieur Le Président, lors de la prochaine journée d’hommage national aux Harkis le 25 septembre 2007, marquer le début de la réalisation de vos engagements par une déclaration solennelle importante, relative aux points évoqués ci-dessus, qui sera suivie par un texte de loi parachevant enfin la réparation morale et matérielle due aux Harkis et à leurs familles au sens large du terme.
L’association à laquelle j’appartiens est prête à vous apporter son concours sur l’ensemble de ces questions.
Dans l’attente de vous lire...