"Nous n'oublierons
pas le sacrifice des harkis. Nous n'oublierons pas leur courage,
ni leur dignité", a déclaré M. de Villepin
dans la cour d'honneur des Invalides, au côté des ministres
Michèle Alliot-Marie (Défense) et Hamlaoui Mekachera
(délégué aux Anciens combattants).
"Cette année, nous commémorons plus particulièrement
le groupement mobile de sécurité créé
il y a cinquante ans", a-t-il dit. "A eux comme aux 200.000
hommes qui, entre 1954 et 1962, se sont engagés pour la France,
nous voulons dire notre respect", a-t-il dit en soulignant
que "beaucoup y ont perdu la vie".
"Je veux affirmer, au nom du gouvernement, la reconnaissance
de la Nation envers les harkis", a déclaré le
Premier ministre lors d'une cérémonie aux Invalides
à Paris. "Nous n'oublierons pas le sacrifice des harkis.
Nous n'oublierons pas leur courage, ni leur dignité."
La loi de février dernier reconnaissant la "contribution
nationale" des Rapatriés d'Algérie pieds-noirs
et harkis "témoigne de la volonté de la France
de ne pas oublier cette page tragique de l'histoire et de rendre
hommage à ceux qui ont été trop souvent oubliés",
a ajouté Dominique de Villepin.
Après les honneurs au drapeau et la revue des troupes, le
Premier ministre a déposé une gerbe devant la plaque
commémorative dévoilée en 2001 par le président
Jacques Chirac lors de la première édition de cette
journée nationale.
Il a décoré cinq anciens combattants et représentants
associatifs. "Je suis très heureux, même si
cela vient un peu tard", a concédé, ému,
Ahmed Khodja, 67 ans, en arborant ses insignes de chevalier de
la Légion d'honneur.
"Nous, enfants de harkis, on attend d'être reconnus
comme des Français à part entière et non
des Français entièrement à part. On attend
aussi des Algériens qu'ils pardonnent à nos parents
et qu'ils les laissent revoir leur terre natale", a renchéri
sa fille Louise Glaunez
On estime à plus de 200.000 le nombre de harkis enrôlés
de gré ou de force comme supplétifs de l'armée
française. Entre 30.000 et 60.000 auraient été
victimes des représailles du FLN après le cessez-le-feu
du 19 mars 1962. La situation sociale des descendants des quelque
20.000 harkis rapatriés en France dans des conditions dramatiques
reste souvent précaire. Près de 40% des membres
de la communauté sont au chômage
"Après la loi de 1994, la loi du 23 février
2005 témoigne de la volonté de la France de ne pas
oublier cette page tragique de l'histoire et de rendre hommage
à ceux qui ont été trop souvent et injustement
oubliés. La reconnaissance de la Nation est désormais
marquée dans la pierre. Elle est à jamais gravée
dans notre mémoire collective", a-t-il conclu.
Après les honneurs au drapeau et la revue des troupes,
le Premier ministre a déposé une gerbe devant la
plaque commémorative dévoilée en 2001 par
le président Jacques Chirac lors de la première
édition de cette journée nationale.
On estime à plus de 200.000 le nombre de harkis enrôlés
de gré ou de force comme supplétifs de l'armée
française. Entre 30.000 et 60.000 auraient été
victimes des représailles du FLN après le cessez-le-feu
du 19 mars 1962. La situation sociale des descendants des quelque
20.000 harkis rapatriés en France dans des conditions dramatiques
reste souvent précaire. Près de 40% des membres
de la communauté sont au chômage
Dans une lettre adressée le 20 septembre à Jacques
Chirac, le président de la Ligue des droits de l'homme,
Jean-Pierre Dubois, a demandé au chef de l'Etat de reconnaître
que la France a eu vis-à-vis des harkis "un comportement
indigne".
Il évoquait notamment "les promesses faites par la
France pendant la guerre d'Algérie pour impliquer de son
côté des 'musulmans' à qui on assurait que
l'Algérie resterait française quoi qu'il arrive".
Il dénonçait aussi "l'abandon de ces personnes
ainsi que de leur famille après le cessez-le-feu de mars
1962 et le refus de les rapatrier, malgré les risques qu'elles
encouraient de subir une violence inexcusable mais largement prévisible
compte tenu des drames qui avaient marqué cette guerre"
et "les discriminations inouïes infligées ensuite
en France aux rescapés et à leur famille, parqués
dans des camps, maintenus en marge de la société,
condamnés à des emplois médiocres ou à
l'assistanat pur et simple, tandis que leurs enfants subissaient
une scolarité amputée".