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Monsieur le Préfet,
Mesdames, Messieurs les élus
Messieurs les Présidents d’associations, Chers
amis,
Pour la cinquième année consécutive,
la nation française rend un hommage solennel et national
aux harkis et sa répétition n’amenuise
pas, bien au contraire, ni son importance, ni notre émotion.
Le premier hommage aux Harkis et à tous les membres
des forces supplétives, fut un grand geste du chef
de l’Etat et un pas vers la reconnaissance de la dette
de notre République à l’égard des
supplétifs et leurs familles, laissés sans défense
en Algérie ou reçus indignement en France.
Ce 25 septembre 2001 fut un petit pas vers la vérité
mais un grand pas pour l'honneur de tous les Français.
Ce jour-là en effet, dans le cadre solennel des Invalides,
puis de l’Elysée, le Président de la République
reconnut que "la France n'avait pas su sauver ses enfants".
Si nous insistons, depuis longtemps, sur cette reconnaissance
des torts de l'Etat de 1962, ce n'est pas par volonté
de culpabiliser mais pour sortir d'une logique d'assistanat
et entrer, enfin, dans une logique de vérité
et de justice.
Aujourd’hui, la Nation rend officiellement hommage à
tous les membres des forces supplétives, harkas, SAS,
GMS, GAD, pour leur courage et leur fidélité
réparant symboliquement tant d’années
d’oubli et d’ingratitude. Permettez moi d’associer
à cet hommage tous leurs chefs et leurs frères
d’armes, dont certains sont ici, unis dans le souvenir
comme ils le furent dans les moments difficiles de cette guerre
qui longtemps cacha son nom et ses horreurs.
Cette journée doit contribuer à informer nos
concitoyens grâce aux médias ; continuer à
soulever un peu plus la chape de silence dont la mauvaise
conscience a recouvert notre histoire.
En participant à ce devoir de mémoire, nous
ne sommes pas prisonniers du passé. Connaître
et assumer ces pages d’histoire, les glorieuses comme
les plus sombres, permet de refuser les mensonges qui entretiennent
les haines. Le devoir de mémoire se nourrit de cette
exigence de vérité et de justice sans laquelle
il est hélas difficile de retisser des liens de fraternité
entre les peuples français et algériens, des
liens distendus, mais pas coupés. Puisse donc cet hommage
national, être à la fois synonyme de reconnaissance
et d’espérance :
- D’une part l’espérance que, comme l’écrivait
Zola, « quand la vérité est en marche,
rien ne l’arrête. » Que chaque année,
une meilleure connaissance de l’Histoire rende un peu
plus justice aux Harkis.
- Et puisse d’autre part, cet hommage demeurer un témoignage
fort de reconnaissance à ces « Musulmans d’Algérie
», Français par les promesses reçues et
par le sang versé.
- Reconnaissance pour ces hommes qui ont protégé
tant de civils du terrorisme et ont sauvé tant d’appelés
de métropole.
Alors à ceux, les absents, trop nombreux, qui pourraient
dire « pourquoi chaque année un hommage national
aux harkis ? », répondons leur simplement : c’est
parce qu’ils le méritent bien! Et parce qu’eux
aussi, « ils ont des droits sur nous ! »
AJIR 13 25 septembre 2005
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