Les dirigeants harkis appellent leur communauté à voter Sarkozy

 
     
 
     
 

Les dirigeants des associations harkies ont appelé mercredi l'ensemble de leur communauté, forte de plusieurs centaines de milliers de personnes, à voter Sarkozy, faisant payer au PS "l'effet Georges Frêche", président socialiste de la région Languedoc-Roussillon.
Au terme de la réunion à la Mutualité à Paris du Comité national de liaison des Harkis (CNLH), son président, Boussad Azni, a appelé "toute la communauté harkie et tous nos amis Pieds-Noirs à voter pour Nicolas Sarkozy dès le premier tour". "Faites passer le téléphone arabe, demandez à voter Sarkozy", a déclaré Boussad Azni aux représentants de quelque 150 associations harkies, qui a ajouté: "c'est le seul
qui s'est engagé par écrit à régler définitivement le problème de la communautéharkie, à commencer par la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans l'abandon et le massacre des Harkis après les accords de cessez-le-feu du 19 mars 1962".
"Cette revendication, a ajouté M. Azni, nous en attendons la satisfaction depuis 45ans".

 
 



   
Boussad Azni
 
 

Le CNLH avait adopté, en novembre dernier, une "charte" destinée à être soumise à tous les candidats à la présidentielle, où cette revendication était mise en avant.
André Santini, ancien ministre aux Rapatriés, avait affirmé, lors de la journée d'hommage aux Harkis du 25 novembre 2006, que le FLN avait massacré 150.000 Harkis, ces supplétifs de l'armée française, après les accords d'Evian du 19 mars 1962. Ce chiffre est cependant contesté par plusieurs historiens. M. Azni s'est estimé "très choqué" par la position de la candidate PS Ségolène Royal qui "s'est dit prête à reconnaître la date du 19 mars pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie". "Pour nous, c'est le début de l'abandon et du massacre des Harkis, a-t-il remarqué" .
M. Azni, également vice-président du Haut Conseil des Rapatriés, a estimé que Nicolas Sarkozy a été "le seul des candidats à recevoir toutes les associations de Harkis dans son quartier général et à répondre pleinement" à leurs "attentes".
"Ségolène Royal et François Bayrou, a-t-il ajouté, ne nous ont pas reçus, pas plus que Jean-Marie Le Pen à qui du reste nous ne l'avions pas demandé", a-t-il ajouté. La communauté harkie, selon ses dirigeants, comprend 800.000 personnes dont 500.000 votants.
Selon l'historien Philippe Denoix, 91.000 Harkis et leurs familles s'étaient installés en France au lendemain de la guerre d'Algérie entre 1962 et 1968."Nous avons besoin d'un coup de main", a par ailleurs déclaré M. Azni, "M. Sarkozy nous dit je m'engage à faire une discrimination positive "plus plus" pour vos enfants. Pourvu que M. Sarkozy soit demain président de la République...".
Le candidat UMP s'est en effet engagé à faire pour les Harkis "une discrimination doublement positive" - la discrimination "plus plus"- parce que, selon lui, les Harkis "ont été victimes d'une double discriminations".
"Il y a bien un effet Georges Frêche (président de la région Languedoc-Roussillon), a aussi admis M. Azni, nous devons régler nos comptes: lorsque M. Frêche nous a traités de "sous-hommes", le parti socialiste est resté muet et a mis plus d'un an " pour l'exclure"."C'est une grosse faute et le PS en paiera le prix", a-t-il ajouté.M. Azni juge qu'"il est temps" que la communauté harkie "émerge dans la société. Il faut que l'Etat français nous ouvre ses portes".