Le message de François Hollande au gouvernement algérien " la reconnaissance sonne comme une évidence pour celles et ceux qui appartiennent au PS "

 
       
 
 

Une délégation du Parti socialiste français, dont le porte-parole Benoît Hamon et la députée et ancienne ministre Elisabeth Guigou, sont arrivés lundi 30 avril 2012 à Alger pour y rencontrer les électeurs français.

Mme Guigou a été reçu par le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci, a-t-elle indiqué que l'entretien avait porté sur les relations franco-algériennes qu'elle souhaite redéfinir et renforcer et notamment sur la colonisation que nous condamnons.

Pour ce qui est des mouvements migratoires, la responsable socialiste pense que ce n'est pas en créant des lignes Maginot en Europe, une forteresse, que nous résoudrons le problème.

Pour y arriver, il faut un co-développement pour permettre aux personnes de trouver du travail chez eux en Algérie et plus généralement chez eux en Afrique.
Afin de redéfinir et renforcer les liens entre les deux pays, l'élue socialiste s'est prononcée en faveur d'une condamnation de la colonisation faisant référence à la loi du 23 février.

Pour donner un nouveau souffle aux relations algéro-françaises, Elisabeth Guigou suggère que la France imite «ce qu'a fait l'Allemagne avec les pays de l'Est dans la coopération économique, c'est-à-dire concevoir un codéveloppement à une échelle plus large que ses propres frontières».
Puis elle a mis l'accent sur les binationaux: une richesse que n'exploite pas la France, selon elle. «Nous ne profitons pas assez de cette richesse extraordinaire que sont ces Français qui ont leurs racines ici, par exemple, leur a-t-elle dit. Pour moi qui suis élue de la Seine Saint-Denis, c'est une richesse extraordinaire», a fait remarquer la secrétaire nationale du PS chargée de la réforme de l'État et des collectivités territoriales. «Cela pourrait donner... une perspective à nos jeunes là-bas avec tous ces liens qui ont continué à exister et pourraient être mis au service d'un développement commun aussi bien culturel qu'économique et social», a souligné Mme Guiguou.

M. Amirshahi devrait rester plus longtemps en Algérie afin de rencontrer dans des autres villes, Oran (ouest) et Annaba (est) les électeurs français en vue des élections législatives de juin.

Le porte-parole du Parti socialiste français (PS), Benoît Hamon, a souligné, lundi 30 avril 2012 à Alger, la volonté des socialistes à instaurer des "relations privilégiées" entre la France et l’Algérie et à renforcer la coopération entre les deux pays dans plusieurs domaines.

"L’objet de notre visite en Algérie est d’adresser un message d’amitié et surtout de changement", a déclaré M. Hamon lors d’une conférence de presse animée à l’hôtel Sofitel d’Alger, en compagnie de la sénatrice de Paris et vice-présidente du Sénat, Bariza Khiari, et du secrétaire national du PS, Pouria Amirshahi.

Le porte-parole du PS a fait savoir, à cette occasion, qu’il était issu d’une génération qui croit à la nécessité de donner aux relations franco-algériennes "la place qu’elles méritent" et de "construire des passerelles et des ponts" entre les deux pays.

François Hollande qui se dit l'«ami de l'Algérie», qu'il a visitée en décembre 2010, à l'invitation du FLN, n'a cessé, ces derniers temps, de lancer des clins d'œil en direction d'Alger, tout en affirmant son intention de ne pas renégocier, comme Nicolas Sarkozy, les accords de 1968 entre Alger et Paris, pour limiter les entrées des Algériens en France.

Lors de la commémoration des massacres du 17 Octobre 1961 à Paris, le candidat socialiste avait rendu un hommage symbolique aux manifestants algériens massacrés lors de ces manifestations, appelant à faire la vérité, sans toutefois aller jusqu'à la repentance, comme cela a été demandé par les Algériens.

S’agissant de la question du passé colonial français, Benoît Hamon précise que « la reconnaissance sonne comme une évidence pour celles et ceux qui appartiennent au PS ». «Loi de 2005 est un contresens historique. Il n’y aura pas de surenchère mémorielle. Il faut regarder vers l’avenir», plaide-t-il, proposons l’ouverture des archives, de part et d’autre, aux historiens pour pouvoir traiter cette question.

       
 

       
Mis en ligne le 2 mai 2012