policiers et militaires visés, raffineries en flammes et quartiers entiers  évacués tout cela en une seule nuit. 
              Compte tenu des nombreux objectifs économiques et militaires  recensés par le FLN dans le Midi de la France, cette zone est subdivisée en  plusieurs circonscriptions ou " régions militaires ". Le chef en est  Ouahmed Aïssaoui, aidé par l’artificier Ouznani.  
              Dans le rapport de Aïssaoui on peut lire : " Les onze objectifs visés furent tous  attaqués. Malheureusement, plusieurs charges n’ont pas fonctionné. Cela  provenait de la défectuosité des détonateurs et des explosifs récupérés dans  les carrières de la région, qui avaient été enterrés durant de longs mois. Nos  responsables nous avaient promis trois tonnes de plastic. S’ils avaient tenu  parole, cela aurait été la catastrophe pour la France " 
                  Il poursuit pour la première région :  Mourepiane, Cap Pinède, Les Aygalades.  
                  Moyens utilisés : pour le premier objectif, une bombe à  retardement, munie d’un mécanisme d’horlogerie.  
                    Pour le deuxième, deux petites bombes étanches à  retardement.  
                  Et pour le troisième, deux charges télécommandées.  
                  Opération réussie sur les deux premiers objectifs ; pour le  dernier, les charges n’avaient pas fonctionné.  
                    Deuxième et troisième régions :  raffinerie de Berre, Lavéra, La Mède, Sète. Aucune charge télécommandée n’avait  fonctionné. L’attaque elle-même, du point de vue organisation, avait pleinement  réussi puisque nos éléments, conduits par leurs chefs de groupe, avaient  pénétré dans les lieux, placé les charges sur les vannes, déroulé les fils et  en étaient ressortis sans avoir été remarqués. 
                  Si la presse souligne les attentats manqués contre les  dépôts des sociétés Shell et British Petroleum à Saint-Louis-les-Aygalades près  de Marseille, à la raffinerie de Lavéra, elle informe que les  " fellaghas " (étymologiquement briseur de crânes) disposent  désormais de techniciens capables d’utiliser des engins sophistiqués et des  bombes télécommandées. 
                  Quatorze ans plus tard, Albert Paul Lentin décrit ainsi  l’action : «  L’opération capitale est cependant celle qui est  dirigée contre le plus grand dépôt de stockage de carburant du sud-est de la  France, celui de Mourepiane, dans la banlieue nord de Marseille, non loin du  port ».  
                   
              L’attaque est précédée par une manoeuvre de diversion.  
                   
              Des fellaghas allument, à 21 h, plusieurs foyers d’incendie dans  les forêts de l’Estérel de manière à ce que plusieurs équipes de pompiers  chargées de combattre le sinistre s’éloignent de Marseille. A 3h15, l’explosion  fait sauter les deux réservoirs et secoue tout le quartier de l’Estaque. Un  incendie qui éclaire tout le ciel de Marseille, ravage sept des quatorze bacs.  Nouvelle explosion à 8h45 après que l’on eut fait évacuer en toute hâte les  habitants des quartiers en danger, puis le soir, à 20h20, une formidable  explosion qui détruit toutes les installations qui avaient jusque-là échappé  aux destructions ".  
                  Parmi les autres victimes un pompier, Jean Péri, est tué.  
                  Parmi les blessés, le maire de Marseille, Gaston Defferre, qui  s’était rendu sur les lieux et qui a été touché à un pied.  
                  Le feu brûle encore à Mourepiane pendant dix jours 16 000 m3 de  carburant ont été détruits.  
                   
              Le Provençal titrait : " C’est une catastrophe nationale  ". 
                   
              En rade de Toulon, les hommes du FLN tentent vainement de fixer  des charges explosives sur les coques du cuirassé Jean Bart, de l’escorteur  Bouvet et du sous-marin Dauphin.  
                Cependant, le sabotage du paquebot Président de Cazalet, qui  assure la liaison Marseille-Algérie et sert à l’occasion pour le transport des  troupes. Le navire quitte Marseille vers 11h à destination de Bône. A 12h,  alors qu’il se trouve à une vingtaine de miles au large, il signale une  explosion dans le compartiment des ventilateurs de chauffe, immobilisant les  machines, causant d’important dégâts et soufflant les cloisons. Un début  d’incendie vite enrayé suit la déflagration.  
                Le navire en difficulté est pris en remorque par le Djebel Dira  qui se trouve dans les parages. Treize personnes sont blessées et un chauffeur,  André Barreda, qui souffre de graves brûlures, succombe deux jours plus tard. 
                  Nadia Seghir Mokhtar, qui s'est illustré dans les  Bouches-du-Rhône, notamment avec les attentats contre les réserves pétrolières  et les raffineries de Mourepiane, de Lavera, et celui de la préfecture de  Marseille avec le dépôt d'une bombe à par “Nénette” Idjeri.  
                    Après ton arrestation en automne 58, elle retrouve aux  Beaumettes, dans le quartier des femmes, Zineb   Halima, Annette, militantes de la Fédération de France, et Tassadit  Rssira, épouse Ighilahriz, Louisa Ighilahriz sa fille, Djamila Bouazza, Djamila  Abbas, Blanche Moine, Jacqueline Guerroudj, Djamila Bouhired, Eliette Lou,  Latifa et toutes les autres transférées de prisons d'Algérie, ou arrêtées en  France. 
                  Parmi les membres du FLN le jeune Abderrahmane prend Allaoua  avec comme nom de guerre — Didier Jean-Louis,  il   s’est mis au service du FLN. 
                  Le premier attentat fellagha avait consisté à tuer le commissaire  Chaboux.  
                  Mais celui qui fera la une et occupera pendant plusieurs jours  les manchettes des journaux et l’ouverture des bulletins d’information reste  sans conteste la destruction des cuves à pétrole de Mourepiane. Le sabotage a  eu lieu dans la nuit du 24 au 25 août 1958. 
                    7 sur les 14 cuves ont été endommagées par des bombes artisanales  placées sous le ventre des réservoirs.  
                    Toutes les polices de Marseille ont été  mobilisées pour mettre la main sur les   fellaghas (étymologiquement briseur de crânes). 
                    Arrêté chez lui, avec son chef Aïssaoui et sa compagne de lutte  Nadia il est condamné plusieurs fois à mort. 
                    Parmi les avocats du FLN, Maître Oussedik et Vergès entre  autres, qui ont usé de tous les vices de procédure pour faire traîner le procès  en longueur, de Méziane Chérif et lui éviter ainsi de passer sur l’échafaud.  
                  Libéré  avec le cessez-le-feu, il occupa plusieurs postes dans les rouages de l’État de  l’Algérie. 
                   
              Après cette offensive des fellaghas le  bilan officiel entre le 21 août et le 27  septembre 1958: 
                - 56 sabotages et 242 attaques contre 181 objectifs. 
                Les opérations des fellaghas ont fait 188 blessés et 82 morts. 
                   
              http://babelouedstory.com/thema_les/desinformation/8282/8282.html  |