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5 juillet 1962 à Oran, un massacre des Français d’Algérie d’Oran par le FLN.


18 mars 1962 : Signature des accords d'Evian. 19 mars : cessez-le-feu sur tout le territoire. La fin des "événements", a priori. Il n'en sera rien. La semaine suivante, massacre rue d'Isly, à Alger. 1er juillet : second volet du référendum en Algérie. Total : 99,72% "oui" en faveur de l'indépendance ; reconnue le 3 par le général de Gaulle. 4 juillet : jour de liesse en Algérie.

5 juillet : anniversaire de la chute d'Alger en 1830, qui marqua le début de la conquête du pays par les Français.

C'est la date choisie pour fêter une Indépendance flambant neuve.

Or ce jeudi-là à Oran, ville algérienne depuis deux jours, ces manifestations tournent au massacre, aux enlèvements massifs. Au dégoût que nous savons. Ou que nous ne saurons jamais avec précision : 365, 700, 3 000 morts et disparus entre 11 heures et 17 heures ?

Il fait beau, évidemment…vers 11 heures une foule en délire venue des faubourgs, notamment du Village-Nègre, surgit en plusieurs points de la ville. Civils et soldats Algériens mêlés. Les couteaux sont tirés.

Des Français désarmés, fusillés comme des lapins, poignardés comme des thons, enlevés comme des pucelles par des Huns, brûlés vifs comme des hérétiques, pendus à des crochets de bouchers, torturés de façon atroce…

Tout cela en temps de "paix".

Un voisin son fils 13 ans, sont enlevés vers midi. Les mains sur la nuque, un canon dans le dos, ils appellent au secours l'armée française en faction devant certains lieux, au hasard des rues. Elle est "hors-jeu" depuis quatre jours. Consignée, elle ne doit plus se mêler du maintien de l'ordre. Demeure l'arme au pied. Les gendarmes mobiles et les CRS aussi. Tous sont aux ordres du commandant militaire du secteur d'Oran, le général Katz, surnommé plus tard "le boucher d'Oran". En pleine tuerie, vers 12h30, il survole la ville en hélicoptère pour apprécier la situation, puis déjeune à l'aéroport de La Sénia. Téléphone à de Gaulle, qui lui aurait répondu : "Surtout ne bougez pas". Joseph Katz se trouve à la tête de 18 000 militaires. L'ordre d'intervention fut donné aux gendarmes mobiles vers 14h30 seulement. Une heure plus tard, contre-ordre de rejoindre les casernes. Au cours du massacre, des militaires pris pour cibles désobéissent en ripostant, et "portent assistance à des civils en danger".
Les marsouins de la 3ème compagnie du 8ème Rima, Rabah Khelif et sa 403ème Unité de force locale ; les 2ème Zouaves en sont. Avec, c'est important, nombre d'Algériens qui sauveront des amis pieds-noirs. Vers 19 heures, mon père joint par téléphone ce jeune radioamateur qui a eu le réflexe héroïque de lancer des SOS au monde entier, via Saint-Lys Radio, à la mi-journée. Y répondirent des navires de guerre américains, allemands, espagnols stationnés en Méditerranée… Ce geste fit-il réagir de Gaulle ? D'autres furent torturés ou immédiatement égorgés et jetés dans l'eau croupie du Petit-Lac, aux abords de la ville. Les jours suivants, les bulldozers du génie, sur ordre du général Katz, iront vite enterrer et étouffer à la chaux vive un charnier devenu pestilentiel. Il le restera des années, les jours de forte chaleur.

Souvenir des victimes du 5 juillet 1962 d’Oran à Aix en Provence au cimetière Saint Pierre en l’absence des deux députés les deux pourris Mohamed Laqhila (MoDem) La République en Marche, et Anne Laurence Petel La République en Marche.

C’est la première fois depuis l’érection du mémorial d’Aix en Provence en 1965 qu’un député local est absent pour cette tragique cérémonie du souvenir.

Etaient présents : le 1er adjoint de la ville d’Aix en Provence Gérard Bramoullé, de nombreux membres du conseil municipal, le parti socialiste, le Front National, élus du département.

Dépôt de gerbes dans le désordre des associations de Rapatriés d’Algérie : VERITAS, Cercle Algérianiste, l’association des Bônois, AOBR, association du 26 mars 1962, les Harkis d’Aix en Provence, l’association du Mémorial, CDHA, les anciens combattants du Pays d’Aix etc..


Discours du Président Robert Perez du Collectif Aixois des Rapatriés.

Monsieur l’Adjoint Délégué aux Rapatriés et Harkis
Mesdames et Messieurs les Elus
Madame et Messieurs les Porte-Drapeaux
Mesdames et Messieurs les Présidents d’Associations
Mesdames et Messieurs, Chers Amis,

Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. (Winston CHURCHILL)

Les « événements » de ces derniers mois, de ces dernières semaines, viennent confirmer cet avertissement.

UN PEUPLE QUI OUBLIE …
Nous, nous n’avons jamais oublié.

Nous ne sommes pas de simples nostalgiques comme veulent le faire croire les ennemis de la France, qui eux, au contraire souhaitent l’oubli total, l’amnésie, l’effacement du passé, de l’Histoire notre Pays et son remplacement par un futur que nous ne voulons pas pour notre Peuple, nos enfants et petits-enfants.

Et c’est pourquoi, une fois encore nous sommes rassemblés devant ce Monument, à Aix, premier Monument érigé en France dès 1965, à la Mémoire des Rapatriés d’Algérie et d’Outre-Mer. Et nous serons là,  tous les 5 juillet, jusqu’au dernier d’entre-nous, et, nous l’espérons, de nos descendants.

Il y a cinquante cinq ans, des milliers de nos compatriotes hébétés, désorientés, meurtris débarquaient ici même, en Provence à Marignane, à la Joliette, à Toulon avec leurs frères Harkis
D’autres, encore à Alger, Oran, Bône, Constantine  s’apprêtaient à en faire autant en ce début du mois de juillet 1962.
Ils avaient encore quelques hardes à rassembler, quelques documents de famille à emporter, et pour certains l’attente d’un ordre d’affectation quelque part en Métropole.

Encore quelques jours et, espéraient-ils, ils retrouveraient leurs familles. (… ces familles parties en vacances comme le rapportait une certaine presse)…
L’armée française leur avait-on dit était encore-là, garante de leur sécurité, de leur vie. Mais le piège de l’horreur, indicible, allait se refermer sur ces innocents.
 
Mesdames, Messieurs, par votre présence à cette cérémonie, vous témoignez de votre désir de ne pas oublier.
Notre cœur et notre esprit sont en communion avec les victimes, toutes les victimes, Français d’Algérie et Harkis nos frères dans le malheur, comme le furent les Arméniens, les Juifs déportés, les populations civiles mais aussi militaires durant les  conflits mondiaux et les massacres impunis.

Il y a paraît-il, un « Secrétariat d’Etat chargé des Anciens Combattants et à la Mémoire ».
Secrétariat d’Etat de la Mémoire ? On peut s’interroger.

Quelle MEMOIRE ?

Celle du 19 mars, date à laquelle les exactions envers une population civile sans défense ont commencées, pour arriver à un paroxysme, celui de la folie meurtrière en ce 5 juillet 1962 à Oran ?

Le Devoir de Mémoire, c’est se souvenir, qu’il y a 55 ans, des centaines de civils innocents, des  parents et leurs jeunes enfants, des femmes, des jeunes filles, de jeunes hommes encore adolescents, étaient raflés, embarqués dans des camions et dirigés vers le Petit Lac, pour y être égorgés, victimes de la barbarie d’une populace devenue folle et sanguinaire.
Et aujourd’hui encore, certains  sont prêts à chercher des excuses aux assassins d’hier, tout comme à ceux d’aujourd’hui…

Ce qui s’est passé le 5 juillet 1962 l’a été, avec la complicité passive, la lâcheté du commandement de l’armée (je dis bien commandement obéissant aux ordres de Paris, et non les troupes de l’Armée, obligées d’obéir aux interdictions.
Nous voudrions oublier jusqu’aux noms de ces responsable sur place et à Paris.
Mais si l’enfer existe, vous devez vous y trouver, vous,  messieurs les complices de cette horrible tragédie.

C’est bien parce qu’elles étaient françaises que ces innocentes victimes furent assassinées d’une manière effroyable. 

Combien de disparu(e)s ? – de torturés - de femmes violées ?

Les responsables de l’Etat d’alors, mais aussi ceux qui leur ont succédé n’ont jamais voulu que soit révélé le nombre de victimes.
Plusieurs centaines, c’est sûr. Plus de mille… le saurons-nous un jour ?
Et la chape de plomb est retombée.
Comme est retombée le silence sur le Génocide d’un peuple valeureux il y a 102 ans quand l’empire ottoman massacrait impunément plus d’un million et demi d’Arméniens innocents.
 
Victimes innocentes, sachez que nous, nous ne vous oublions pas.
Les années passent ;
Nous ne pouvons pardonner même si nous le disons en récitant notre Pater Noster, et surtout nous ne voulons pas oublier, nous ne voulons pas VOUS oublier.

Et enfin, parce qu’il le mérite, associons à cet hommage aux victimes de ce jour-là, le souvenir du Lieutenant Rabah KHELIFF, qui à la tête de sa compagnie fut le seul officier français qui eut le courage d’intervenir, sauvant d’une mort certaine nombre de civils  enlevés.
Si ce n’est nous, qui donc aura une pensée pour LUI en ce 5 juillet ?
Merci au Lieutenant KHELIFF d’alors. Merci, au Capitaine KHELIF disparu en 2003  de continuer de veiller sur l’âme de nos disparus du Petit Lac… et sur tous nos disparus.

Mesdames, Messieurs, je vous remercie.

 

AIX-EN-PROVENCE - Journée dédiée à la mémoire des victimes du 5 juillet 1962 à Oran.