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Une stèle commémorative pour le massacre
du 5 juillet 1962 à ORAN
SAUSSET-LES-PINS.

 
 

Comme chaque fois, c’est devant un aréopage de renom que s'est déroulé le traditionnel triptyque paella-mona-fiesta de l'Association nationale des rapatriés d'Afrique du Nord (A.N.R.O.) au gymnase Alain Calmat. Ce moment festif est un fondement quasi-originel de l’identité et des revendications pieds-noirs, immanquablement teintés du partage fraternel et de nostalgie militante.


Autour du président Roland Soler, on notait en effet la présence du maire et du premier adjoint Éric Diard et Jacques Ellena du président du comité de liaison des associations nationales de rapatriés (Clan-R) Denis Fadda  de Francis Agostini président de la Maison du combattant  de l'oranais maire-adjoint sarthois Alain Fournie, de l’écrivain-réalisateur militant lui aussi Claude Nal et une bonne dizaine de personnalités régionales, soutiens affichés du combat identitaire pied-noir.


Une telle mobilisation signifie que ce traditionnel rassemblement pascal festif est toujours aussi militant. À commencer par le discours d'ouverture du président Soler, qui a rappelé l’objet de ce rendez-vous, "né sur l’autre rive de la Méditerranée.... et ainsi pérennisé pour perpétuer une identité, des us et coutumes liés de la rencontre de gens arrivés de métropole, de corse d'Espagne, des Baléares, d’Italie et de Malte et d’ailleurs qui dans la souffrance avaient bâti un beau pays."

Une déclaration inespérée

Plus de 500 personnes ont partagé avec ferveur cette journée du souvenir, marquée par la  déclaration politique d'Éric Diard, qui aura des répercussions dans les mois qui arrivent

Si ce retour revendicatif a fait mouche auprès des convaincus, que dire du message du maire qui au-delà du seul soutien du combat pour réhabiliter la mémoire et l’âme pieds-noirs, a sans doute dépassé leurs espérances : Éric Diard a d'abord fustigé durement le choix du président Hollande d'afficher l'hommage de la Nation et de commémorer la date si contestée du 19 mars 1962 (date des accords d'Évian validant le cessez-le-feu officiel de la guerre d’Algérie, alors que les combats qui ont suivi ont fait encore des milliers de morts, Ndlr).

Éric Diard a môme cette fois-ci franchi le pas, en déclarant que "cette année, une stèle saussétoise à la Mémoire de toutes les victimes et disparus du massacre d'Oran le 5 juillet 62 sera posée et officiellement inaugurée dans le parc de la salle des arts, entre monument aux morts et monument contre le racisme et l’antisémitisme".

L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans la communauté pieds-noirs, "désespérant de pou­voir un jour voir l’Histoire et notre Mémoire ainsi rétablies", a rajouté un responsable d'association, appuyé par des applaudissements ont traduit "notre espoir désespéré et vain depuis des décennies".


Autrement dit, des larmes de gratitude se sont copieusement rajoutées aux habituelles larmes du souvenir fraternel qui accompagnent toujours cette journée pas comme les autres autour du duo gagnant Paella-Mona de Pâques, incontournables madeleines proustienne de l’identité pieds-noirs.
En suivant la fête fut totale pour plus de 500 convives, avec la star des années 70 Christian Delagrange, entouré d’Angela Amico et Lou Lewis, fers de lance artistique d’un casting exclusivement « comme là-bas, dis ».


Fin de journée, ce sont bien sûr encore les larmes qui ont accompagné les au-revoir, avec pour tous l’impression que cette annonce d'Éric Diard allait révolutionner le combat pied-noir actuel, et surtout allait mettre en ébullition le Landerneau politique.

Affaire forcément à suivre....

  - Source la Provence 5 avril 2016
Source photographie : http://www.anro-france.com/MAGNIFIQUE-la-fiesta-de-l-ANRO