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Le Mur des Disparus à Perpignan
Le mauvais procès fait aux concepteurs de ce mémorial
 
     
   
 
 

Le Mur des Disparus à Perpignan
Le mauvais procès fait aux concepteurs de ce mémorial

Depuis quelques jours, les concepteurs du Mur des Disparus» à Perpignan, sont attaques — avec la « grosse presse » en renfort - par la famille d'un militant communiste ayant enseigné en Algérie française. Au motif que son nom, ainsi que celui de son épouse, de ses filles et d'un petit-fils figurent sur ce mémorial exemplaire.
Or, il se trouve que les membres de cette famille communiste n'ont pas disparu en Algérie bien qu'une déclaration ait été faite à l'époque, comme le précise le fils. Et qu'aucune démarche officielle n'ait été entreprise auprès des services de l'état pour supprimer la présence de ces personnes de la liste officielle qui a servi — et quoi d'autre ? — de base pour établir la nomenclature des disparus.
Une explication ? La voilà. Lors des événements d'Algérie, - les parents d'Yvan Donnat, aujourd'hui âgé de 66 ans, Gaston et Liberté, ainsi que ses deux sœurs reviennent chez eux à Blida, après être allés en visite à Mostaganem. Le proche chez lequel ils s'étaient rendus et à qui ils avaient promis de téléphoner qu'ils étaient bien rentrés, ce qu'ils ne feront pas avait signalé leur disparition aux autorités.

 

Une disparition qui sera même consignée dans La Dépêche algérienne du 15 janvier 1962.
Un démenti sera alors envoyé par Yvan Donnat. Mais le ministère des Affaires étrangères n'en tiendra pas compte.
Si vous cliquez aujourd'hui sur le site intranet de ce ministère - ce qu'ont fait les concepteurs du Mur des Disparus — et que vous allez à la rubrique « liste des personnes disparues, décédées ou présumées décédées ». Vous y trouverez le nom de Gaston Donnat et de quatre membres de sa famille. Une erreur ? Oui. Mais si quelqu'un est à blâmer, ce n'est pas le Cercle algérianiste à l'origine de la construction du mémorial, mais les autorités françaises pour le moins négligentes.
Le problème, comme l'exprime idéologiquement Yvan Donnat, c'est que son père a « toujours été un humaniste et un militant anticolonialiste " et que sur le mur, « son nom (...) est accolé à celui d'assassins (sic !) de l'OAS ». Pas de quoi en faire un plat, comme le résume le courageux maire de Perpignan. Jean-Paul Alduy lui aussi mis en cause :
— C'est un mauvais procès qui nous est fait. Nous avions demandé au Cercle algérianiste qu'il utilise des sources officielles, ce qu'il a fait. Nous avons bien sûr obéi au souhait de la famille Donnat et nous avons demandé au Cercle algérianiste qu'il efface leurs noms.
Suzy Nicaise du Cercle algérianiste, explique : « Aujourd'hui, de l'Humanité à Libération en passant par Courrier international, tous disent combien il est insupportable à cette famille communiste bien vivante d'être sur le mur des nostalgiques de l'Algérie française". Pas de commentaires...
Et c'est sûr qu'il était urgent d'ôter les noms de ces communistes accolés à ceux de nos pauvres morts. Pas de commentaires ? Un pourtant. En forme de coup de chapeau à Thierry Rolando, président du Cercle algérianiste, qui, contacté sur cette affaire par Libération, a refusé de répondre en motivant ce refus : « Vos articles sont écrits à l'avance. »
Alain Sanders