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Jean-Marc Pujol, maire-adjoint :
Vous ne pouviez pas rester les oubliés d'une histoire, qui ne veut reconnaître qu'une partie de la vérité

   
         
 
 
 

Prenant la parole après Jean-Paul Alduy, Jean-Marc Pujol, premier adjoint, s'est adressé à son tour aux familles de Disparus.

« Aujourd'hui, en prenant la parole au milieu de vous, devant le Mémorial de nos Disparus, j'ai pris conscience de ma responsabilité. Il faut oublier, me dit-on. Il faut ne plus en parler. Il ne faut pas réveiller les mémoires douloureuses de part et d'autre. À tous ceux-là, je répondrai par une phrase d'Albert Camus : « Je veux combattre pour la justice. Non pour la pénitence des uns et la vengeance des autres ». Justice, car il faut rappeler que les Disparus ce sont d'abord et avant tout des enfants, des hommes, des femmes de toute confession, origine, religion et appartenance, qui aimaient l'Algérie.

 
Jean - Marc Pujol
 
S'ils ne sont plus là aujourd'hui, c'est parce qu'ils ont cru à l'Algérie.
S'ils ne sont plus là aujourd'hui, c'est parce qu'ils ont cru à la France.
Alors au-delà des polémiques, c'est vers eux que je veux me tourner.
Vous ne pouviez pas rester dans l'anonymat de chacune de vos vies avec, pour seule consolation, le souvenir et l'amour de vos familles.
Vous ne pouviez pas rester les oubliés d'une Histoire, qui ne veut reconnaître qu'une partie de la vérité.
La vérité, c'est de dire que si vous êtes disparus, si personne n'a plus jamais eu de nouvelles de vous, si aucune autorité n'a essayé de savoir et de trouver,c'est que chacun savait que vous aviez été assassinés.
Cette vérité dérange, bien sûr, car elle est contraire à ce que de beaux messieurs en cravate avaient prévu en signant les accords a Evian. Vous tous, familles de Disparus réunis aujourd'hui autour de ce Mémorial, sachez que notre devoir de mémoire est de permettre à chacun de faire son deuil d'un être cher et d'un pays disparu.
Mais ce deuil ne peut se faire ni dans la pénitence, ni dans le désir de vengeance. Il doit se faire dans le respect de la mémoire des Disparus, des souffrances de leurs proches et par la reconnaissance par la République de votre drame. Ce Mémorial a une portée symbolique mais il sera, hélas ! leur seule sépulture.
Alors, en nous inclinant devant les Disparus, en partageant avec les familles toute leur émotion, nous voulons citer ce merveilleux proverbe africain qui dit : « Tant qu'une seule personne pense a vous, vous n'êtes pas mort ».
Nous serons désormais nombreux à penser à vous ».
Jean-Marc Pujol
Voir aussi le diaporama de l'inauguration du mur des disparus