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Le rendez-vous du 25 novembre à Perpignan
Musée et Mur des Disparus d'Algérie

     
   
 

Future inauguration du
"Mur des disparus"


En 1962, j'avais 12 ans et ma soeur 14, quand la famille nous a rapatriées en métropole, laissant derrière nous une mère de 36 ans, un père de 37 ans et un petit frère de 23 mois que nous n'avons jamais plus revus.


Retour sur le courrier des lecteurs du journal l'indépendant de Perpignan on y trouve les protestations des nostalgiques de Saloth Sar, et de Joseph Vissarionovitch Djougachvili, comme : un certain Jacky Mallea qui est " contre le musée ".
Mais je reviendrai sur le courrier de Danielle Dal-Santo de Millas qui est bien plus intéressant.

   
 

Danielle Dal-Santo, de Millas.

Mesdames et Messieurs les politiques et membres du Collectif "Non au mur", arrêtez s'il vous plaît, pensez à ceux qui ont un grand vide, une peine qu'ils ne surmonteront jamais. Je suis née en Algérie (donc pied-noir), je ne me sens pas pour autant colonialiste.
En 1962, j'avais 12 ans et ma soeur 14, quand la famille nous a rapatriées en métropole, laissant derrière nous une mère de 36 ans, un père de 37 ans et un petit frère de 23 mois que nous n'avons jamais plus revus.
Est-ce que vous connaissez l'absence d'un lieu, d'une tombe pour se recueillir ? Moi je n'ai que le vide. Et malgré toutes ces années passées, ils me manquent et le traumatisme est toujours présent Ce mur servira à mes enfants, petits-enfants, à ma sœur et à moi-même à pouvoir aller se recueillir et me donnera peut-être le courage de leur expliquer les liens généalogiques qui sont les leurs. Le 25 novembre, Mesdames et Messieurs, soyez compréhensifs, ayez, SVP le respect de nos disparus et de notre peine. J-P. Kaminker, maître de conférences honoraire à l'Université de Perpignan et à l'IUFM.
Ce que Mme Simon-Nicaise et l'adjoint Pujol ont publié dans L'Indépendant du 5 octobre 2007 le montre à merveille, les capacités exigées par leur mission leur font défaut chacun de nous est rivé à sa mémoire personnelle et à celle de son groupe.
Si l'on assume devant le grand public le rôle de gardien a une mémoire il faut donc se montrer conscient de la pluralité des mémoires, et respectueux du savoir historique. C'est ce que ni l'un ni l'autre de ces deux chargés de mission ne sait faire. Mme Simon-Nicaise veut un "véritable centre de documentation " dont voici la vocation : "On veut simplement dire comment on vivait". Et comment ce "on" vivait-il ?
L'intéressée a le malheur de préciser "On vivait en parfaite harmonie avec les autres communautés". Voilà donc une documentation dont le principe sélectif serait donné d'avance : elle serait dédiée à l'harmonie entre communautés.
Les souvenirs d'enfance de Mme Simon Nicaise lui inspirent peut-être cette vision du passé, et à ce titre ils pourraient être un matériau pour un historien. Mais en faire le socle d'une documentation, c'est faire fi de certaines mémoires, qui pourraient témoigner des limites de cette harmonie ; c'est surtout faire bon marché du savoir historique. Les historiens ont analysé les rapports sociaux propres à cette colonie de peuplement, les conflits qui en découlaient, la disparité des statuts, les révoltes, les répressions, et ils replacent deux siècles d'histoire algérienne dans un contexte planétaire : la décolonisation succédant partout à la colonisation. Mme Simon Nicaise doit s'en douter un peu, car elle règle ainsi leur compte aux historiens : "Il vaut mieux que ce soient ceux qui l'ont vécu qui racontent, plutôt que ceux qui ne voient l'Histoire qu'à travers le prisme de leur idéologie". M. Pujol fait bien pire, avec moins de cohérence mais plus d'ambition. Il est question selon lui d'un "centre de recherche et d'étude", dont la tâche serait ni plus ni moins d' "expliquer un pan de l'histoire". Mais il assimile le savoir historique à de la repentance, dont il ne veut pas et il repousse l'idée même d'une histoire de l'Algérie coloniale par cette sentence inattendue, qu il se dispense d'approfondir :" Nous sommes tous des produits d'une colonisation ". Ces textes parus dans l'Indépendant dictent son devoir à la municipalité : elle doit constater l'incompétence de ces deux personnes et leur retirer toute participation au pilotage des projets en cours.