Marie-Claude Teuma
 

5 juillet 1962 PAUL TEUMA
EMPLOYE AUX ETS MONTSERRAT EST ENLEVE A ORAN

MARIE – CLAUDE TEUMA VEUT TOUTE LA VERITE SUR SON PERE

Paul Teuma aurait 86 ans le 5 juillet 2005. Il fait partie des dizaines, centaines ou milliers de personnes qui ont disparu le 5 juillet 1962 à Oran.
Marie-claude, sa fille unique avait alors 17 ans. Depuis, elle court après une vérité qui semble se diluer dans la mémoire collective.
« Je veux la vérité, dit cette habitante de Bernis (Gard) j’ai besoin de savoir ce qui est arrivé à mon père. Je cherche des témoins. Il faudrait que l’Algérie ouvre ses archives. Il faudra bien qu’on montre la responsabilité de l’état français dans ces massacres. »

 

Derrière le deuil personnel qu’elle ne parvient pas à faire, cette colère permanente avec, en tête, les images terribles de cette journée sanglante.
Le 5 juillet 1962 à Oran la liesse algérienne dérape en tuerie dans des circonstances que l’histoire a du mal à cerner. Ou écrire. Officiellement une centaine de morts et deux cents blessés. Ces chiffres varient selon les sources historiques ou témoignages. Jean de Broglie secrétaire d’état aux affaires étrangères, dénombrera un peu plus tard 3000 personnes enlevées dont 1700 resteront portées disparues.
Comme Paul Teuma. Il dirigeait les établissements d’embouteillage Montserrat pour vins, spiritueux et boissons gazeuses dont la célèbre Orangina.
On sait qu’il est parti dans l’après midi avec trois autres personnes pour des livraisons à la base aéronavale de Lartigue. Et puis plus rien.
Lorsqu en mai 2004 le gouvernement français annonce qu’il ouvre ses archives algériennes, marie-claude, comme d’autres parents de disparus, demande le dossier de son père. Elle l’obtiendra fin janvier 2005 avec cette recommandation expresse du service : « Vous voudrez bien noter que ces copies ne doivent être ni reproduites ni diffusées » C’est la loi ! Ça ne va pas aider les historiens…. Ni satisfaire, Marie-Claude.
Elle s’aperçoit que les circonstances du décès de son père, rapportées par un témoin auprès du comité de laCroix-Rouge ne recoupent pas un autre témoignage. Il prétend que son père aurait été aperçu à un autre endroit au moment supposé d sa mort.
En 1989, le Benissoise avait déposé une plainte contre X pour crime contre l’humanité. Elle a été déboutée et a décidé d’aller en cassation. Elle attend encore…………
« Quand la France va-t-elle reconnaître que des gens ont été massacrés sous les yeux de ses militaires qui n’ont rien fait parce que qu’on leur avait donné l’ordre de ne pas bouger ? » Se demande-t-elle. Une interrogation commune à de nombreuses familles ou associations de Rapatriés. En quête surtout de reconnaissance de ce qui s’est vraiment passé le 5 juillet 1962 à Oran.

In Midi Libre du 5 juillet 2005