- RAPPEL -
Perpignan 24 novembre 2015
Permettez-moi de vous faire part du trouble profond qui a été celui des Français d’Algérie, à la suite du récent entretien que vous avez donné au Journal du Dimanche, sur la question des élections régionales.
En évoquant la douloureuse problématique des migrants, vous avez déclaré « Je ne dis pas que la France doit accueillir tous les réfugiés du monde, mais les chiffres dont on parle aujourd’hui, n’ont rien d’insurmontable, quand on se souvient des rapatriés d’Afrique du Nord, ou des espagnols qui ont fui le franquisme ».
Cette déclaration, outre le fait qu’elle méconnaît grandement, sur le plan historique, la situation des rapatriés d’Algérie, qui étaient justement, Français avant tout, a blessé plus d’un de nos compatriotes.
Est-il donc nécessaire de rappeler au Grand - Maître du Grand Orient de France, que ce genre de comparaison n’a strictement aucun sens, et peut être perçue comme particulièrement méprisante à l’égard de ceux qui étaient Français depuis, bien souvent, plus de six générations ?
Comparer la situation, certes malheureuse, des migrants, à celle des Pieds-Noirs qui demeuraient, faut-il le rappeler, dans des départements français, et dont les ancêtres avaient montré sur les champs de bataille de la Première comme de la Seconde Guerre mondiale, leur attachement à la France, est non seulement, maladroit et contraire à la vérité historique, mais particulièrement outrageant pour ceux auxquels, par vos propos, vous ne reconnaissez pas la qualité de Français, les comparant à des migrants cherchant un exil ou une situation économique meilleure.
Cela est d’autant plus surprenant que vous vous élevez régulièrement contre les amalgames et les approximations, et que vous ne répugniez pas à commettre, quand il s’agit de défendre certaines thèses, ces mêmes amalgames et approximations.
Les Français d’Algérie méritent tout autant que d’autres, pour les sacrifices que leurs ancêtres et eux-mêmes ont consentis pour la France, le respect et la considération.
Je tenais, en tant que Président de la principale association nationale, de Français d’Afrique du Nord, à vous rappeler ces quelques évidences.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.
Thierry Rolando
Président national du Cercle algérianiste |