Le monde prend votre pognon pour une publicité soit il n'est pas au courant du contenu ou c’est pour vous critiquer.

   
           

Le 4 juillet 2012, les limiers du « Quotidien d’Algérie » avaient déjà révélé qu’un  
publi-reportage de 16 pages publié le 5 juillet dernier, dans l’un des suppléments du quotidien français “Le Monde”, avait dépassé la bagatelle d’un million et demi d’euros » ! Nos collègues journalistes algériens viennent simplement de découvrir que la presse française n’avait pas changé depuis le scandale de Panama et les emprunts russes. »
Bel exemple de confusion entre pub et articles dans Le Monde. "La société des rédacteurs du Monde proteste contre la publication d'un supplément «Stratégies internationales, spécial Algérie», publié dans le quotidien daté du 4 juillet", écrit la Société des Rédacteurs du Monde (SRM) dans un communiqué cité par l'AFP.

       

Seize pages à la gloire d'Abdelaziz Bouteflika sont présentées par l'agence de presse algérienne APS comme un "numéro spécial" du journal, avec "un entretien du président algérien".
Bouteflika a parlé au Monde. La preuve, l'APS, l'agence de presse publique algérienne l'a vu. Hier, elle reprenait même ses propos : "«Au moment où nous nous apprêtons à célébrer le 50e anniversaire de l’indépendance, l’Algérie pourrait se féliciter du niveau atteint par les relations multiples qu’elle entretient avec la France et ce dans de nombreux domaines d’activités», a estimé le chef de l’Etat dans un entretien au journal français Le Monde, à paraître mercredi et qui a consacré un numéro spécial à l’Algérie, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance nationale."
Même tonalité pour le titre du site algérien L'Expression: "Abdelaziz Bouteflika accorde un entretien au journal il s'agit en fait d'un supplément publicitaire de 16 pages, inséré dans le Monde, qui comprend une interview du président algérien. Le tout réalisé par une agence de communication, et non par les journalistes du Monde.
 Le communiqué de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM) souligne que "ce supplément publicitaire entretient la confusion avec une information journalistique indépendante, tant sur le fond que sur la forme". Ce supplément est annoncé en bas de la Une, où il n'est "fait nulle mention du caractère publicitaire et commercial de cette opération", ajoute la SRM.

 
       
"Ce supplément nuit gravement à la crédibilité du journal et au travail des rédacteurs du Monde", déplorent les représentants des journalistes, qui critiquent "un communiqué de presse, rédigé par une agence extérieure, utilisant le logo du Monde, en contravention de nos règles et sans signaler le caractère commercial de ce supplément.
La direction du Monde a réagi de son côté, s'inquiétant du fait que "plusieurs médias ont improprement annoncé que Le Monde publiait une interview du président Bouteflika", et en rappelant qu'il s'agissait d'"un supplément publicitaire (...) auquel les rédactions du Monde n'ont pas été associées". La direction ajoute, étrangement, qu'elle "se réserve toute possibilité de faire valoir en justice ses droits si de tels agissements ou communications inappropriées devaient à nouveau porter préjudice à l'intégrité et à l'indépendance de ses rédactions".
 
 
   
 
   
       
 
   
       

Autrement dit, Le Monde peut se prêter à une grossière opération de com', mais les commentateurs ne doivent pas la prendre pour autre chose, sous peine de poursuites !
"Pour le cinquantième anniversaire de l’indépendance, le président Bouteflika a opté pour un marketing politique pour le moins original : il a acheté 16 pages de publireportage dans le journal français le Monde, toutes vouées à sa gloire", remarque aussi El Watan.
"Le gouvernement algérien se fait un make-up des plus hasardeux, sentant les années 1970, à la gloire de tous les «Grand frère» ou «Père du peuple»."
Le grand quotidien algérien ironise sur le ton pompeux et suranné des 16 pages : "Ce n’est plus un pays mais Disneyland, l’Algérie. Et des titres que tout communicant bannirait fleurissent au fil des pages. Ainsi, «Alger et Paris doivent renforcer le courant d’échanges» et «Réinventer le partenariat d’exception» rivalisent avec «L’économie verte, moteur d’une nouvelle croissance», «La culture de l’export doit être diffusée»… Et un dernier pour la route publicitaire: «Un pays ouvert et dynamique»."

Que contient donc ce supplément ? Seize pages d’articles portant essentiellement sur la politique algérienne (économie, énergie, tourisme…), mais aussi sur la culture et, très brièvement, en dernière page, passage obligé et rédempteur, sur les droits des femmes. La perspective de ces articles est toujours positive. L’Algérie va bien. Il s’agit ici de vanter ce que fait son gouvernement envers et contre tous. Environ la moitié des articles consiste en entretiens avec, exclusivement, des membres du gouvernement actuel de l’Algérie : Abdelaziz Bouteflika lui-même (appelé « Son Excellence ») et sept ministres. Les opposants n’ont évidemment pas eu l’occasion de s’exprimer.

   

En exergue, deux espaces publicitaires isolés des articles : une demi-page consacrée au groupe Algérie Télécom, et une page et demie consacrée à Sonatrach, compagnie pétrolière nationale algérienne. Il s’agit donc une opération de promotion, préparée intégralement non pas par des journalistes du Monde, mais par une agence de communication, Mediaction International, basée à Paris, financée par... Algérie Télécom et Sonatrach ! Et on ne sera donc pas étonné de découvrir qu’il s’agit d’un éloge du gouvernement, et du monde algérien selon Bouteflika.

 
   
     

Ce supplément est désigné en « une » comme un « supplément Stratégies internationales spécial Algérie ».
Erik Izraelewicz : Il s’agit d’un supplément publicitaire publié sous la forme d’un cahier détachable. Les rédactions du Monde et la direction de la rédaction n’ont été en aucune sorte associées à la réalisation de ce cahier. Celui-ci à été produit par une agence,communication, Mediaction International, l’interlocuteur de l’entreprise.

 
 
   
       
   
       
 

Les rédactions du Monde n’ont donc pas été associées ?

En aucun cas. Ce n’est pas nous qui avons rédigé ce supplément publicitaire. Il y a des agences de communication qui proposent des espaces publicitaires et Le Monde, comme tous les autres grands quotidiens ou magazines en publie régulièrement… Nous avons une charte très stricte qui définit clairement les règles de manière à éviter toute confusion entre ce qui relève de la rédaction et ce qui relève de la publicité. Cette agence a violé certaines de ces règles.

El Watan évoque un contrat de 1,5 million d’euros entre l’ANEP et Le Monde, qu’en est-il au juste ?

Je n’ai aucune connaissance du montant signé entre l’agence de communication Mediaction et les autorités algériennes.


Cette affaire provoque des remous dans Le Monde et brouille son image


 

MEDIATEUR DU JOURNAL DE REFERENCE


Quotidien français de référence ?,
Le Monde s’est doté d’un médiateur qui dispense ainsi régulièrement bonnes et mauvaises notes à son journal. Et se fait donc l’écho des récriminations de ses lecteurs. Il arrive même que médiateur s’indigne lui-même des pratiques, en l’espèce coupables à ses yeux, du journal qui l’emploie.
C’est ainsi que le médiateur s’est élevé à trois reprises depuis un an, sans succès, contre la publication par Le Monde de suppléments publicitaires, en effet très critiquables.

 
 

« Je m’en voudrais de conclure cette chronique sans rappeler les vives protestations que suscitent, chaque fois, les cahiers publicitaires consacrés à des pays. Ces "communications" financières, et dont Le Monde souligne en grosses lettres qu’il n’a pas participé à leur élaboration, réussissent la performance de traiter d’une économie en développement sans jamais parler de pauvreté ou de conflits sociaux. J’ai déjà dit à deux reprises ce que j’en pensais, mais cela n’a pas l’air d’émouvoir la rédaction. »


On ne peut tromper tout le monde tout le temps, Messieurs les imposteurs !


Ce n’est pas la première fois que le quotidien  publie des suppléments détachables sur les grandes préoccupations de notre société : Style, Art, Mode, Design, Gastronomie, Voyages... gorgés de publicités très lucratives et d’articles à la gloire d’une entreprise, d’une marque ou d’un pays.
De tels suppléments entretiennent une insidieuse « ambiguïté » avec la pure publicité qui cherche dans le logo du Monde, le respectable cache-sexe de l’objectivité journalistique.

 

http://www.dna-algerie.com/interieure/la-journaliste-auteur-du-special-algerie-du-monde-cette-polemique-est-disproportionnee-2


DNA : Comment a été réalisé ce supplément avec le quotidien Le Monde ?

Marie Hortoule : Nous avons signé un contrat, il y a quelques mois, fin de l'année dernière ou début 2012, entre notre agence de communication Mediaction International et la direction du quotidien Le Monde pour leur livrer des suppléments économiques. Nous avions donc soumis une proposition pour un supplément économique sur l’Algérie à l’occasion du 50eme anniversaire de l’indépendance et la direction du Monde a donné son accord.

Ensuite vous êtes rendue en Algérie.

Après les élections législatives du 10 mai 2012, je suis partie en Algérie avec un photographe de presse pour réaliser mes entretiens ainsi que les papiers qui devaient être publiés dans le cahier. J’ai fait mes entretiens sur place avec les ministres. J’ai posé mes questions et les ministres ont répondu en live.

 

Aviez-vous rencontré le président Bouteflika pour l’interview ?

Non, j’ai soumis mes questions à l’avance et les services de la présidence m’ont alors transmis les réponses du président Bouteflika. Je ne voulais pas d’une interview polémiste, ce n’est pas le moment d’évoquer les questions du passé colonial ou de la repentance car je le répète, c’est un supplément essentiellement axé sur l’économie. Cela dit, les journalistes du Monde qui s’offusquent du contenu du supplément, ils auraient bien aimé faire l’entretien avec le président Bouteflika.

Les responsables algériens ont-ils formulé des exigences ?

Aucune exigence, aucune condition. Hormis l’interview avec le président, les autres entretiens ont été faits dans les bureaux des ministres. Et aucun ministre n’a pas modifié ses réponses, à l’exception de la ministre de la Culture qui a voulu réécrire certaines réponses, reformuler des phrases. De plus, on avait retravaillé l’entretien car il était trop long.

Qui dans le gouvernement algérien ou dans les instituons a réglé la facture pour ce supplément ?

Je ne sais pas. Je fais mon métier de journaliste, je me suis occupée de la partie rédactionnelle et j’avais carte blanche pour le contenu. Je ne suis en mesure de vous renseigner sur le volet financier. Je ne sais pas combien ils ont payé ou qui a payé de Sonatrach, de Algérie Télécom ou d’autre organisme ou institution.
Les journalistes du Monde s’offusquent de la parution de ces publireportages dans leur quotidien…

Ce ne sont pas des publi-reportages. J'ai réalisé les entretiens et supervisé la rédaction des articles. La direction du Monde connaissait à l’avance - c’est dans le contrat-, le contenu et l’orientation du cahier. Mais je suis surprise par ce buzz, cette polémique et par la réaction des confrères.
Tout cela est disproportionné. Le procédé du publi-communiqué existe dans tous les journaux et se pratique depuis des années au Monde. Le contenu du supplément et la maquette ont été acceptés par la direction de ce journal, mais peut-être qu’il y a des susceptibilités. Je n’en sais rien. C’est une affaire interne au Monde.

Comprenez-vous que le contenu, le timing (la veille du 5 juillet) et le fait que le gouvernement paie pour se faire de la pub choque…

Oui, mais on ne peut pas être toujours critique vis-à vis du gouvernement algérien. Mais peut-être que lorsqu’il s’agit de l’Algérie, les choses sont toujours sensibles. Cela dit, je ne vois rien d’outrancier, rien de choquant dans le contenu de ce supplément. Le pays a énormément changé au cours des dix dernières années, il y a eu des réalisations, des avancées et nous avions voulu rendre compte de tout cela en donnant la parole aux ministres et en rédigeant des papiers objectifs. Il n’y pas que du négatif en Algérie. Je trouve toute cette polémique ridicule.