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Elias Tayeb va être décoré de la Légion d'honneur.

 
         
 
 

Il n'est pas peu fier Elias Tayeb quand il nous montre la lettre officielle stipulant : « M. le Président de la République vous a nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur au titre des anciens combattants de la guerre 1939-1945, des TOE ou AFN », du ministère de la Défense. À 88 ans, recevoir une telle reconnaissance de la patrie donne beaucoup de fierté. Il faut dire que durant cette sale guerre Elias Tayeb a été très actif. « Membre du 1er peloton, en escadron de reconnaissance, j'ai ramassé quinze camarades de mon peloton sous les tirs de mortier ennemis, nous raconte-t-il plein d'émotion dans la voix. J'en ai fait des choses durant la guerre et j'en ai vu des camarades mourir à côté de moi. » Lui-même en réchappe de justesse. Il a été grièvement blessé. Il a reçu des éclats d'obus dans les jambes et une balle dans le bras gauche lors d'une embuscade allemande au Moulin du Ried, en Alsace, en janvier 1945.

 
 
Elias Tayeb va recevoir le grade de chevalier
dans l'ordre national de la Légion d'honneur
   
 
Né en 1921, à Doui-Thabet, en Algérie, Elias Tayeb fait partie de ceux qui ont combattu en Europe aux côtés des Européens d'Algérie durant la Seconde Guerre mondiale. En juin 1943, il débute son service militaire à Mascara.
Il a 22 ans. A l'automne 1943, il figure en deuxième position sur une liste de 39 volontaires pour combattre en Europe. Dès novembre, il débarque à Naples et participe à la campagne d'Italie où il accomplira de nombreux actes héroïques. Le 15 août 1944, il débarque à Saint-Tropez, « deux avions sur cinq seront abattus, nous explique-t-il. Nous progressions vers Hyères sous les tirs de canons 38 des Autrichiens à 7 km de Toulon où 700 prisonniers allemands avec leur général seront capturés. »
Elias Tayeb découvre la France occupée. Son périple l'emmène à Arles, Montpellier, Nîmes, puis Lyon, Besançon, Dijon où il reste vingt jours, Montbéliard, Ronchon, près de Belfort. « Dans ce village j'ai perdu trois camarades, un aspirant et deux 2e classe, ils sont tombés dans une embuscade alors qu'ils faisaient une patrouille à 4 heures du matin. C'est à cet endroit que s'est noyé le général Brossé », rajoute Elias Tayeb. Avec grande fierté, il poursuit : « Le 23 novembre nous avons libéré Belfort à 3 heures et demi de l'après-midi. »
Le 24 janvier 1945, la guerre s'arrêtait pour Elias Tayeb grièvement blessé. Après un long séjour à l'hôpital de Biarritz, il passe sa convalescence en Algérie.
Nationalisé français, Elias Tayeb vit aujourd'hui à Pamiers avec l'une de ses filles. Il en a deux autres à Belfort et deux à Toulouse. Croix de guerre étoile d'argent en août 1945, le 2e classe Tayeb va recevoir la haute distinction de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
Source :Dépêche 7/09/2009