Né en 1921, à Doui-Thabet, en Algérie, Elias Tayeb fait partie de ceux qui ont combattu en Europe aux côtés des Européens d'Algérie durant la Seconde Guerre mondiale. En juin 1943, il débute son service militaire à Mascara.
Il a 22 ans. A l'automne 1943, il figure en deuxième position sur une liste de 39 volontaires pour combattre en Europe. Dès novembre, il débarque à Naples et participe à la campagne d'Italie où il accomplira de nombreux actes héroïques. Le 15 août 1944, il débarque à Saint-Tropez, « deux avions sur cinq seront abattus, nous explique-t-il. Nous progressions vers Hyères sous les tirs de canons 38 des Autrichiens à 7 km de Toulon où 700 prisonniers allemands avec leur général seront capturés. »
Elias Tayeb découvre la France occupée. Son périple l'emmène à Arles, Montpellier, Nîmes, puis Lyon, Besançon, Dijon où il reste vingt jours, Montbéliard, Ronchon, près de Belfort. « Dans ce village j'ai perdu trois camarades, un aspirant et deux 2e classe, ils sont tombés dans une embuscade alors qu'ils faisaient une patrouille à 4 heures du matin. C'est à cet endroit que s'est noyé le général Brossé », rajoute Elias Tayeb. Avec grande fierté, il poursuit : « Le 23 novembre nous avons libéré Belfort à 3 heures et demi de l'après-midi. »
Le 24 janvier 1945, la guerre s'arrêtait pour Elias Tayeb grièvement blessé. Après un long séjour à l'hôpital de Biarritz, il passe sa convalescence en Algérie.
Nationalisé français, Elias Tayeb vit aujourd'hui à Pamiers avec l'une de ses filles. Il en a deux autres à Belfort et deux à Toulouse. Croix de guerre étoile d'argent en août 1945, le 2e classe Tayeb va recevoir la haute distinction de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
Source :Dépêche 7/09/2009 |