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Débarquement de Provence du 15 août 1944 65 ans après, Marcel Amatruda se souvient

   
Vétéran de la campagne d'Italie du corps expéditionnaire français et l'un des derniers survivants du débarquement de Provence du 15 août 1944, Marcel Amatruda, âgé aujourd'hui de 87 ans, conserve précieusement le souvenir de ces événements qui ont marqué sa vie.
Cette vie qu'il a consignée dans sept albums de sa naissance à aujourd'hui, abondamment illustrés de photos, coupures de presse et de commentaires personnels. Conçu comme un journal de route, c'est dans l'album allant de 1944 à 1962 que l'on retrouve son récit du débarquement de Provence

Le 8 août 1944, il embarque à Tarente, port de guerre italien. Le 15 août, le commandant Gassiat déclare: «Mes enfants, voici la France devant nous. Nous allons nous battre à nouveau.»
Dans la barge qui se dirige vers la plage, Marcel Amatruda entend les armes automatiques allemandes tirer de l'autre côté de la baie. Puis, il atteint le village de Cogolin sous un énorme feu d'artifice mortel. Commandé par le général Delattre de Tassigny, sa division de voltigeurs est à la pointe du combat.
De poste en poste, de carrefour en carrefour, sous les fusées éclairantes et les tirs d'obus, sa compagnie progresse.
Le 21 août vers 11 h 30, près du fort du Pipaudan, un choc violent lui soulève la jambe gauche, son soulier est arraché et un engourdissement saisit son bras droit. «Ma manche est ensanglantée, je vais mourir, c'est sûr», pense à ce moment Marcel Amatruda.
Soigné par le médecin du village du Beausset qui pense devoir lui couper le pied, il se réveille vers 16 heures. Une jeune femme lui dit: «Rassurez-vous, il ne vous a pas coupé le pied.» Une course interminable en pleine nuit dans un véhicule sanitaire en compagnie de trois autres blessés, le ramène vers Cuers.
600 blessés comme lui seront embarqués sur le Shamrok, un navire hôpital américain qui les emmènera à Oran.

Source : http://www.ladepeche.fr/article/2009/08/15/654764-Caussade-65-ans-apres-Marcel-Amatruda-se-souvient.html