Quand le CRAN dérape et stigmatise les Pieds-Noirs

 
   
 

Le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN), qui a pignon sur rue, et affiche pour ambition de lutter contre le racisme, vient de se livrer à une étude classant les 50 plus grandes villes de France, pour leur lutte contre les discriminations liées aux origines.
Les conclusions de cette étude indiquent, selon le CRAN, que la région la moins dynamique en matière de lutte contre le racisme est incontestablement la région PACA, dont quatre villes, Avignon, Toulon, Aix-en-Provence et Marseille, figurent parmi les dix villes les plus mal notées.

Ces résultats médiocres en matière de lutte contre le racisme, s'expliqueraient, selon le CRAN, notamment par la forte présence des Français d'Algérie.

Ainsi, les Français d'Algérie seraient à nouveau coupables dans leur intégralité, du péché de racisme, et dénoncés à la vindicte populaire par ceux-là même qui luttent soi-disant contre les discriminations.

Ces propos discriminatoires à l'égard des Pieds-Noirs, dénoncés une fois de plus comme boucs émissaires des dérives racistes de la société, sont insupportables.
Nous exigeons du CRAN, des excuses publiques à l'égard de la communauté des Français d'Algérie, et incitons tous nos compatriotes à faire part de leur émotion et de leur colère, en protestant par écrit, auprès de :

Mr Louis - Georges TIN
Président du CRAN
8 Rue du Général Renault 75011 - PARIS
tin@le-cran.fr

Une fois de plus, le Cercle algérianiste interpelle le gouvernement en lui demandant de mettre un terme à cette tendance inquiétante de multiplication des propos racistes et discriminatoires à l'égard des Pieds-Noirs.

D'ores et déjà, nous demandons à nos avocats d'examiner les conditions de dépôt d'une plainte pour « discrimination et incitation à la haine raciale», contre le CRAN.

Thierry ROLANDO
Président National du Cercle algérianiste

 
E X T R A I T S
 

Analyses qualitatives

Clivage politique

Un clivage politique apparaît nettement à la lecture du baromètre. Sur les 10 premières villes du classement, 9 sont dirigées par des maires de gauche (PS, EELV, PC] et une par un maire UMP (Le Havre). Et à l'inverse, il faut noter une surreprésentation des villes de droite (UMP, DD) dans le bas du classement : en effet, sur les 10 dernières municipalités, 8 sont détenues par la droite et 2 par la gauche (Caen et Brest).

Cependant, il faut nuancer le constat, ne serait-ce parce que sur les 50 plus grandes villes, 35 sont dirigées par des élus de gauche. La surreprésentation de la gauche en tête du classement s'explique donc en partie à cause du fait qu'elle est déjà surreprésentée dans les plus grandes villes. Par ailleurs, le score très faible du gouvernement dans le précédent baromètre CRAN-République et diversité montre qu'on peut tout à fait être issu du Parti Socialiste et avoir des résultats bien pires en matière de lutte contre le racisme.

Clivage géographique

Le palmarès fait-il apparaître un quelconque clivage géographique  Avec 4 villes parmi les 10 premières, l'Ile-de-France est la région la mieux représentée en tête du classement... mais aussi en bas du classement avec 3 villes, respectivement, Versailles, Boulogne-Billancourt et Courbevoie, classées parmi les 10 dernières. Il y a donc en Ile-de-France le meilleur et le pire.

En revanche, la région la moins dynamique en matière de lutte contre le racisme est incontestablement la région PACA qui réussit (si l'on peut dire) à placer 4 villes parmi les 10 plus mal notées, avec Avignon (43e), Toulon (45e), Aix-en-Provence (49e) et, tout en bas du classement, Marseille (50e), carrément en position reléguable. La sociologie de ces villes explique sans doute ces résultats médiocres (poids du vote FN, forte présence des rapatriés d'Algérie, etc.). Quoi qu'il en soit, ces scores nécessitent que l'on tire la sonnette d'alarme et que l'on mette en œuvre de toute urgence dans ces villes des plans d'action contre le racisme.

LES COMPARSES
 

Wafi BAMBA
Wafi Bamba est un des leaders du collectif national des sans-papiers et il organise dans ce cadre de nombreux événements sur la situation des sans-papiers en France.
Caroline CHARLES
Caroline Charles est membre de République & Diversité depuis 2012 et secrétaire générale depuis 2013. Elle a contribué aux différents projets de R&D notamment sur la première édition du baromètre dédiée à la lutte contre homophobie.
Doudou DIÈNE
Juriste, Doudou Diène a été rapporteur spécial des Nations Unies entre 2002 et 2008 sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance. Il est également l'ancien directeur de la division du dialogue inter­culturel et interreligieux de l'Unesco.
François DURPAIRE
Maître de conférences à l'Université de Cergy-Pontoise, François Durpaire est spécialiste des Etats-Unis et de l'histoire du racisme. Il est également membre du Comi­té national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage.
Éric FASSIN
Professeur de science politique à l'Université Paris VIII - Saint-Denis - Vincennes, Eric Fassin est chercheur à l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux. Il travaille sur la politisation des questions sexuelles et raciales en France et aux États-Unis et a écrit plusieurs livres sur ces questions.
Fatima HANI
Secrétaire nationale d'AC LE FEU, Fatima Hani est également conseillère municipale chargée du logement à Clichy-sous-Bois.
Amadou KA
Membre actif des Indivisibles** depuis 2010, Amadou Ka est aussi porte-parole du collectif Stop Contrôle au Faciès. Responsable associatif, il organise tous les ans avec les indivisibles les « Va Bon Awards ».
Fania NOËL
Chargée de mission de République (Diversité, coordinatrice du baromètre contre le racisme.
Adrien ROGISSART
Directeur de République (Diversité, en charge du développement, des affaires publiques et de la communication et chargé de mission pour le CRAN.
Louis-Georges TIN