La ville de Nice propose crypte pour accueillir les corps des Rapatriés d'Algérie
 
 

Dans le cimetière de Caucade, situé dans l'ouest niçois, la gigantesque crypte se voit à peine : ses cinq étages sont enterrés et seule affleure une coupole de vitrail bleu éclairant le premier niveau, dont une petite partie est utilisée comme columbarium.
Une nécropole de 7.500 places, construite à Nice dans les années 80 et restée vide car son système d'aération est défaillant, a été proposée par la mairie pour accueillir les restes de Français inhumés en Algérie, qui doivent être rapatriés dans les prochaines années.
Mais le système d'aération s'est révélé défaillant dès la livraison du bâtiment et ne suffit pas à évacuer les gaz issus de la décomposition des corps.
Même les fleurs fraîches sont interdites dans le columbarium actuel car les odeurs stagnantes deviennent vite insupportables.
"La nécropole accueille donc ce qu'elle peut accueillir, c'est-à-dire des cendres et quelques centaines de recueils", ces corps déjà décomposés retirés de terre lors de travaux dans d'autres cimetières, indique M. Vérola.

La ville aimerait voir l'Etat reprendre l'encombrante nécropole désertée afin d'y rassembler les dépouilles qui doivent être rapatriées dans le cadre du plan d'action relatif aux 210.000 sépultures civiles françaises en Algérie.

Les familles de Français inhumés dans une soixantaine de petits cimetières en Algérie ont jusqu'au 15 mai pour demander le transfert en France des restes de leurs proches ou accepter leur regroupement dans des tombes collectives.

"Mon père qui m'a précédé à la mairie, avait déjà proposé en 1993 de rassembler dans la crypte de Caucade des corps de Français inhumés en Algérie", soutient M. Vérola, précisant qu'il "avait alors estimé qu'on pouvait y installer près de 36.000 sépultures".

"Les travaux de mise aux normes ne devraient pas coûter si cher que cela à l'Etat et Nice est un bon emplacement car beaucoup de familles pieds-noirs résident dans la ville et la région", souligne l'élu.

La proposition est très favorablement accueillie par la directrice du Centre d'étude pieds-noirs à Nice. "C'est un beau geste, car Caucade est l'un des plus beaux cimetières de Nice", estime Josseline Revel-Mouroz, qui aimerait beaucoup voir la nécropole transformée en mémorial "où seraient inscrits les noms des 3.000 Français disparus en Algérie au moment de l'indépendance, dont la mémoire n'est pas perpétuée".