La féroce campagne médiatique menée
par certaines parties à la suite de la décision des autorités
françaises de procéder au regroupement de 62 cimetières français
en Algérie en est la cause. Ils comptent rencontrer aujourd’hui
le consul de France à Alger ainsi que l’adjoint de l’ambassadeur.
Des visites dans des cimetières français (Rouiba, Réghaïa, Baraki,
Sidi Moussa...) sont inscrites aussi dans leur agenda.
À leur retour en France, ils rencontreront
l’ambassadeur d’Algérie. Pour le Dr Bourdon, son association est
mandatée par les autres associations de rapatriés pour parler
en leur nom sur ce chapitre des cimetières. Par ce déplacement
algérois, les membres de cette association espèrent mettre fin
à ce déchaînement de passions et rasséréner un tant soit peu leurs
adhérents. “On est là pour calmer le jeu. En France, la presse
ne parle que de ça. Pour obtenir un impact médiatique, certains
font paraître dans la presse des titres calamiteux semant ainsi
le trouble chez les pieds-noirs. Alors que personne n’a rien à
gagner en polémiquant sur un sujet aussi sensible”, explique le
Dr Bourdon.
Pour lui, l’un des principaux artisans
de cette regrettable campagne est l’association France- Maghreb.
Il lui reproche de faire trop de bruit pour des intérêts étroits.
“Ils desservent la cause. C’est une affaire purement commerciale.
Ils ont réussi médiatiquement, mais c’est au détriment du problème
de fond qu’ils polluent complètement”, s’offusque-t-il. Son association
qui a, à son compteur, 20 ans d’existence et quelque 1 500 adhérents,
est catégoriquement contre le transfert collectif vers la France
des ossements des défunts. À ses yeux, une telle opération est
de nature à effacer toute trace du passage de la France en Algérie.
En revanche, il voit d’un bon œil cette idée de regroupement au
niveau des chefs-lieux de wilaya des cimetières implantés dans
des zones reculées. Seulement son association demande à ce que
des monuments, où seront inscrits les noms des défunts, soient
élevés sur les lieux de chaque cimetière déplacé. “Nous sommes
ici pour ça aussi. Le principe est acquis. Reste à s’entendre
sur les modalités pratiques. Mais nous avons peur qu’avec cette
polémique l’opération soit compromise. Déjà que les politiques
ont décidé de tout arrêter pendant trois mois en attendant que
la situation se calme un peu”, souligne-t-il avec inquiétude.
Est-il besoin de mentionner que l’Asca
a déjà rénové les cimetières français d’El- Harrach et de Hussein-Dey.
Lors de sa visite en Algérie, en mars 2003, le président français,
Jacques Chirac, avait alors annoncé un plan d’action et de coopération
relatif aux sépultures civiles françaises en Algérie. Pas moins
de 523 cimetières et près de 210 000 sépultures seront touchés
par cette opération de rénovation qui s’étale sur 5 ans. Le ministère
français des Affaires étrangères a rendu public, le 7 décembre
2004, un arrêté fixant une liste de 62 cimetières (environ 4 000
tombes) trop dégradés qui feront l’objet d’un déplacement. Ainsi
un délai flexible de 4 mois était accordé aux familles qui voulaient
transférer en France les restes de leurs défunts. Mais l’opération
ne sera entamée qu’à fin 2005. Depuis, cette affaire a fait les
choux gras de la presse française.
Par Arab Chih, liberte-algerie.com
du 28 mars 2005.