Une délégation judéo-musulmane reçue par le préfet d'Oran. "Le but de notre visite est de voir l'état du cimetière juif d'Oran, ce qu'il y a lieu de faire pour sa restauration pour permettre aux oranais de rendre visite à leurs morts, retrouver le pays dans lequel ils sont nés", a précisé M. Benyahya.
 
       
         
 
17 janvier 2005.
Une délégation judéo-musulmane française de cinq membres, en visite pour la première fois en Algérie depuis l'indépendance du pays en 1962, a été reçue officiellement lundi par le wali préfet d'Oran a indiqué un de ses membres Charles Benyahya.
M. Benyahya, président de l'Association israélite de l'Oranie, a précisé que cette visite a été rendue possible grâce à l'aide de la Mosquée de Paris, dont le sécrétaire général Djelloul Seddiki conduit la délégation.
"Le but de notre visite est de voir l'état du cimetière juif d'Oran, ce qu'il y a lieu de faire pour sa restauration pour permettre aux oranais de rendre visite à leurs morts, retrouver le pays dans lequel ils sont nés", a précisé M. Benyahya.
Il a ajouté que lui-même avait quitté Oran en 1962 à l'âge de 22 ans, et que c'est la première fois qu'il revenait dans sa ville natale.
"Le cimetière juif est très dégradé, envahi par les herbes folles. Les tombes ont subi l'usure du temps et le manque d'entretien, mais je n'ai constaté aucune dégradation du fait des hommes", a-t-il affirmé.
En mars 2003, le président français Jacques Chirac, en visite officielle en Algérie, avait visité Oran. Le journaliste français Jean-Pierre Elkabbach, né en 1937 à Oran, avait alors visité la ville et lancé un appel au Consistoire à propos du cimetière, le jugeant "à l'abandon".
A l'occasion du voyage de M. Chirac, les deux pays avaient convenu de s'occuper de l'entretien des cimetières français d'Algérie, la France prenant en charge les pierres tombales et l'Algérie les parties communes.
De nombreuses associations de pieds-noirs, surtout du sud de la France, ont organisé depuis des voyages en Algérie.
Les juifs algériens ont quitté l'Algérie avec la vague des départs des pieds-noirs en 1962. Les autres sont partis après la première guerre israélo-arabe de 1967.
Il ne reste en Algérie que quelques dizaines de juifs âgés. Aucune synagogue ne fonctionne en Algérie.