Les cimetières chrétiens en Algérie , à Oran le saccage
 
 
 

De l'extérieur, on ne se doutait de rien mais une fois à l'intérieur, c'était l'horreur… Nous avons ramassé des crânes, des os, il y avait des chiens en train d'errer dans certaines tombes".Angèle Caparros n'oubliera jamais ce voyage effectué en 2004 en compagnie de quelque 300 Rapatriés d'Algérie.

Une sorte de pèlerinage au cours duquel ils ont visité les cimetières d'Oranie, le "pays". "Son" pays, où elle est née, en 1940, et qu'elle a dû quitter en 1962, à l'âge de 22 ans, avec son fils sous le bras, et laissant derrière elle ses parents qui entreront en France un an après la signature des accords d'Evian. "Mon mari, qui était dans la police avait été muté dans le Nord et avant qu'il ne revienne dans la région, j'ai vécu un temps à Marseille chez une tante", raconte la rapatriée qui s'est installée à Vitrolles dept 13, en 1972. Angèle Caparros et son mari ont attendu deux décennies avant de traverser la Méditerranée dans l'autre sens. "C'était en 1982 et tous nos cimetières étaient intacts", se souvient-elle, envahie par l'émotion alors qu'elle feuillette les photographies de cimetières qui ressemblent à un champ de ruines. Ces images commencent à appartenir au passé grâce à la mobilisation des Rapatriés d'Algérie qui, comme elle, ont participé à la création du "Collectif pour la Sauvegarde des Cimetières d'Oranie", CSCO, qui s'est constitué au retour du séjour effectué en 2004.

 
Angèle Caparros montre l'une des nombreuses photos de cimetières qui sont en cours de réhabilitation.
   
     
"On ne pouvait pas rester les bras croisés, on était bien décidés à se battre", martèle la Vitrollaise. Et à force de remuer ciel et terre, le travail du collectif qui fédère environ 600 familles, porte ses fruits). "Le député Éric Diard a eu une oreille très attentive, précise-t-elle. Et il nous a ouvert beaucoup de portes". Dont celle du ministère des Affaires étrangères et de Matignon qui font avancer le dossier, en liaison avec le consulat d'Oran dont la création est toute récente, et les autorités algériennes. Elle tient d'ailleurs à rendre hommage aux Algériens. "Depuis 2004, nous y retournons tous les ans et nous sommes très bien accueillis, tant par les walis (les préfets) que les maires et les habitants d'Oranie. Une délégation algérienne a même été créée et elle fait un travail formidable", souligne Angèle Caparros, qui revendique sa nostalgie. La présidente de l'association des Pieds-Noirs de Provence rencontre souvent l'incompréhension des autres rapatriés. "Depuis la guerre, certains ne veulent plus en entendre parler mais moi, quand je ne retourne pas là-bas, je suis malheureuse. Mes racines sont là-bas, mes ancêtres aussi". Et c'est là-bas qu'elle veut reposer en paix.
 
- CSCO - Collectif sauvegarde des Cimetières d'oranie
Collectif Sauvegarde Cimetières Oranie, 344 av Pierre Gamel 30000 NIMES Tel : 04 66 67 42 82
COURRIEL : csconational.nimes@orange.fr