Cimetières juifs d’Algérie., visite annulée par l'Algérie à Tlemcen
 
     
         
 

Le maire de la ville de Tlemcen a refusé la demande d’un groupe qui souhaitait se rendre sur le tombeau du tsadik rabbi Ephraïm Enkaoua !
Selon la presse algérienne, les Juifs ne sont pas les bienvenus en Algérie
Personne n’est venu prier sur la tombe de rabbi Ephraïm Enkaoua, à Tlemcen… Econduite par les autorités algériennes, la délégation que devait emmener Georges Benazera, le président de l’Assocation des Israélites de l’Oranie en France (AIOF), a du coup été contrainte d’annuler son voyage prévu du 21 au 24 juin 2010 en Algérie. Un incident placé sous le signe du drame des cimetières juifs d’Algérie.
Prévu de longue date, ce périple intitulé « Mémoire et judaïsme de l’Oranie » devait être l’occasion pour ses 14 participants (11 hommes et 3 femmes) de se recueillir sur la tombe de leurs proches à Oran, mais aussi de trouver un gardien pour le cimetière de la ville, après le décès en janvier dernier du précédent gardien, Messaoud Chetrit zal. A l’époque, son enterrement avait d’ailleurs été organisé par une délégation de l’AOIF. Cette fois-ci, son président Georges Benazera comptait apporter la pierre tombale gravée à Paris et destinée à couvrir la sépulture du « dernier Juif d’Algérie ». Un programme chargé, « agrémenté » par une visite de cinq heures, prévue pour le 22 juin 2010, sur le tombeau du tsadik rabbi Enkaoua.

 
Le Rab de Tlemcen : Tombe de Rabbi N’kaoua
Pélerinage de la Hilloula.
Carte postale ancienne.
Depuis sa mort en 1442, son caveau, situé à la lisière de Tlemcen en face du vieux cimetière juif, est en effet un lieu de pèlerinage, aussi bien pour les Juifs que pour les Musulmans qui prêtent des vertus miraculeuses à la source d’eau située à proximité.
Le Consulat d’Algérie à Paris avait même fait preuve d’une diligence exceptionnelle en nous délivrant des visas en un temps record, explique Georges Benazera. J’avais également prévenu les autorités consulaires françaises ainsi que les autorités municipales d’Oran avec lesquelles nous entretenons de très bons rapports.
Par correction, j’avais également alerté la mairie de Tlemcen de notre passage. Je me suis d’ailleurs entretenu à ce sujet avec l'un des adjoint au maire ».
Tout était donc prêt – billets d’avion payés et hôtels réservés – lorsque 48 heures avant le départ, la délégation française reçoit un fax adressé par le maire de Tlemcen : « La Préfecture de Tlemcen a rendu un avis défavorable à votre demande de visite », a ainsi prévenu Abdenbi Senouci Bereksi, sans autre forme de politesse...
Une décision d’autant plus surprenante qu’un pèlerinage de plus grande envergure avait déjà été organisé en 2005 sur la tombe de rabbi Enkaoua. A l’époque en effet, plus de 200 personnes étaient venues de France par un vol spécial d’Air Algérie, organisé à l’initiative d’André Charbit, qui préside l’amicale des Juifs de Tlemcen.
Alors, que s’est-il passé ? Selon André Charbit, les organisateurs du voyage auraient péché par méconnaissance des méandres de la bureaucratie algérienne : « Il faut faire preuve d’une très grande diplomatie et du respect de toutes les hiérarchies locales ».
Mais c’est plus probablement le contexte hostile autour d'Israël qui est à l’origine de ce refus. Le site internet tunisien Gnet, qui cite le journal arabophone Al-Khabar, assure en effet qu’il faut y voir la conséquence de l’affaire de la « flottille de la paix » . D’autant que Tlemcen a été désignée comme « capitale de la culture islamique » pour 2011. Autant de raisons pour que les Juifs n’y soient pas vraiment les bienvenus !
Surpris et consterné par ce refus, Georges Benazera s’est finalement décidé à annuler l’ensemble du voyage. « Le climat risquait d’être tendu, et je ne pouvais pas prendre le risque que les choses se passent mal, assure le président de l’AIOF. D’ailleurs, les amis que nous avons là-bas nous ont assuré que c’était là la décision la plus prudente au vu des circonstances. Mais nous sommes très déçus ! ».
En attendant, la demande d’explication adressée à l’Ambassade d’Algérie en France n’a toujours pas reçu de réponse…
     
 
Source : http://www.hamodia.fr/article.php?id=1226